À l’issue du premier tour de la présidentielle française, le 22 avril 2012, le candidat du PS François Hollande est arrivé en tête devant le président sortant Nicolas Sarkozy. Le résultat a été suivi avec passion par de nombreux Maliens qui ne cachent pas leur joie de voir la victoire de la gauche au terme de cette première étape de la course à l’Elysée.
Beaucoup de nos concitoyens étaient face au petit écran pour suivre avec intérêt le premier tour de la présidentielle française, le 22 avril dernier. Lorsque les résultats sont tombés à 18 heures (temps universel) annonçant la légère victoire de François Hollande on sentait la joie dans tous les commentaires. Ce qui atteste que les Maliens rejettent Nicolas Sarkozy et sa politique africaine et surtout à l’égard de leur pays.
Le sit-in du 13 avril 2012 organisé par le Forum des organisations de la société civile devant l’ambassade de France à Bamako en dit long. Les responsables de ce mouvement ont demandé au gouvernement français de cesser d’apporter de l’aide logistique au Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA). Ils l’ont aussi accusé d’être à la base de plusieurs informations d’intoxication répandues dans le but de créer des tensions sociales au Mali.
En effet, il y a quelques mois, certains ont indexé Sarkozy et son gouvernement pour de possibles rapports avec les rebelles qui ont fini par occuper le nord du pays. Lorsque ces derniers ont unilatéralement proclamé l’indépendance de l’Azawad, Alain Juppé, ministre français des affaires étrangères a certes condamné cet acte. Mais il a ajouté que les touaregs souffrent depuis longtemps au Mali et qu’il faut entamer des négociations pour l’amélioration de leur condition.
Cette déclaration a été considérée comme une prise de position pour légitimer la rébellion touareg. Certains Maliens n’ont pas hésité à dire que le gouvernement de Sarkozy veut autre chose. À entendre ces derniers, d’immenses sacrifices ont été consentis par le Mali pour le nord. Comme les centaines de milliards de nos francs investis pour la mise en œuvre des différents programmes concernant cette zone et l’insertion des touaregs dans les secteurs socioprofessionnels.
D’ailleurs, c’est le MNLA qui a tout récemment saboté des infrastructures et matériels industriels en cours d’installation au nord pour des recherches. D’autre part, le président Nicolas Sarkozy est bien connu pour ses positions extrémistes relatives à l’immigration et aux rapports entre la France et l’Afrique. Son ingérence dans les affaires des anciennes colonies est mal perçue. Ayant une allure néocolonialiste il n’a pas une bonne image du Mali.
L’acte II attendu avec impatience
Les Maliens attendent le 2è tour du 06 mai prochain avec l’espoir de voir une victoire de François Hollande face à Sarkozy. Hollande a promis de changer la politique de son pays. Pour beaucoup de nos concitoyens intéressés par cette élection ce changement aura un impact positif sur les relations Mali-France. Surtout que Sarkozy en quête de l’électorat du front national continue de radicaliser ses discours à l’endroit de la communauté étrangère vivant en France.
Rappelons que la candidate de ce parti extrémiste Marine Le Pen est arrivée en troisième position au premier tour. Espérons que l’intérêt des Maliens pour la présidentielle française ne soit pas déçu. Sinon, à force de défendre l’intérêt de la France l’Afrique souffre encore. Le cas du défunt président François Mitterrand qui a alimenté trop de conflits en Afrique centrale est un exemple frappant.
Issa Santara