Présidentielle du 29 juillet 2018 : L’utopie des projets de société

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Quelle bande d’hypocrites ! Il serait temps que certains leaders politiques, leurs missionnaires et une partie de la presse béatement naïve, songe à arrêter ou tout au moins réorienter le débat sur l’existence, la qualité et l’ampleur des projets de société de ceux qui aujourd’hui, ambitionnent de nous diriger. Nous ne sommes que trop nombreux, journalistes, cadres, intellectuels, hommes politiques, à nous mentir fébrilement dans un semblant de débat sur les fameux projets de société.

-Maliweb.net- Mensonges, oui, car ce n’est pas que nous ignorons que l’élection d’un président de la République au Mali ne s’est encore jamais faite sur la foi du projet de société porté par un tel candidat ou un tel autre, et ce n’est certainement pas en 2018 que cela va commencer. Tout le reste n’est soit que comédie fondée sur l’envie de discréditer un candidat qui n’en aurait pas ou naïveté tendant à donner au fameux document plus d’importance qu’il n’en a sous nos tropiques.

Au Mali, c’est de tradition, nous avons deux grands motifs de vote. Etre « pour » ou être « contre ». Et aucun des deux ne prend en compte les catalogues de bonnes intentions que les candidats nous disent être leurs projets de société.

Etre contre, c’est ce que les Maliens savent faire le mieux. Quand en 2013, Ibrahim Boubacar Kéita a été élu président de la République après le coup d’Etat du capitaine Sanogo et sa bande en mars 2012, ce fut surtout parce que les Maliens voulaient d’une rupture d’avec les hommes et le système qui, durant une vingtaine d’années et plus, avaient mené le pays du désenchantement du lendemain des indépendances à un brutal régime militaire unitaire qui l’aura conduit dans un gouffre économique, un désastre sociopolitique et un déni des droits élémentaires de l’être humain. Quand, en 2002, le Général Amadou Toumani Touré, sorti de sa retraite, a pris sa revanche sur les politiciens, c’était la résultante du rejet de la gouvernance dite clanique, népotique et arrogante du président du renouveau démocratique sortant.

2013, certains diraient que les Maliens avaient enfin voté « pour ». Pour un homme, voire pour un projet. Niet. En réalité, la victoire d’Ibrahim Boubacar Kéita procédait beaucoup plus d’une lassitude généralisée envers la classe dirigeante et même toute la classe politique à l’époque, envers les méthodes et envers les hommes de l’appareil.

Mais nous le disons plus tôt, les Maliens votent également « pour ». Etre pour, c’est généralement être favorable à un homme ou une femme dont on se sent proche culturellement, sentimentalement, politiquement, socialement, etc. Mais c’est désormais de plus en plus et malheureusement être pour le plus offrant, le plus généreux, le mieux disant en termes de ressources financières qu’il laisse trainer dans son sillage en temps de précampagne et de campagne électorale.

Il faut croire que même les acteurs politiques maliens n’accordent pas à la question du projet de société une bien grande importance. Est-il pour autant inutile de parler des projets de société des candidats ? Evidemment non. Sur quelle base se ferait la gouvernance de l’Etat sinon ? Et surtout sur quelle base se ferait le bilan en fin d’exercice ? Il est juste à remarquer et même à déplorer que le déterminant du choix de la personnalité qui aura à charge les destinées du Mali à partir du 4 septembre 2018, ne sera pas un débat sur les idées force, les propositions structurantes. Pour cette fois et pour longtemps encore, nous choisirons notre président surtout parce que nous ne voudrons pas voir son adversaire gagner.

Boubou SIDIBE/Maliweb.net

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1 commentaire

  1. Le titre de cet article fait rêver plus que son contenu, pourtant le rédacteur s’érige en donneur de leçon sans pour autant être capable de rehausser le niveau du débat à travers son texte. Alors, à qui la faute ? Est-ce, le problème de niveau de formation de nos supposés intellectuels excepté, moi car je n’en suis pas un, surtout journaliste qui semblent être en manque de capacité d’analyse comparativement à leurs confrères d’autres cieux.
    De mon point de vue, le diagnostic trouve sa réponse à trois niveaux imbriqués : la qualité de la formation qui dépend de la qualité de la Gouvernance qui dépend elle aussi de la qualité des gouvernants.
    Le rédacteur, moi-même et bien d’autres personnes, sommes le fruit de ce cocktail explosif qui a vu naitre des savants sans savoir-faire, dont le seul savoir-faire est de ne pas savoir qu’ils savent peu ou rien.
    Pourtant, avec un peu de concession, nous arriverons à surmonter cette montagne d’ignorance qui nous empêche de se réaliser et par ricochet de développer notre pays.
    L’occasion nous est donc offerte de changer le cours de l’histoire à partir du changement des gouvernants, qui constitue le facteur le plus déterminant dans la hiérarchie des problèmes identitaires et de personnalités dont nous sommes confrontés.
    Alors, après avoir parcouru le programme des candidats à l’élection du Président de la République, mon constat est qu’il y a un Homme parmi les 24 candidats qui sort du lot et capable de transformer ce rêve en réalité. Cet Homme se nomme Cheick Modibo DIARRA.

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