Alors que Hamadoun Touré, ancien secrétaire général de l’Union internationale des télécommunications, avait rendez-vous la semaine dernière avec la population de Mopti, Modibo Koné, ancien de la Banque ouest-africaine de développement (BOAD), était au contact de la région de Sikasso. Ces sorties consacrent l’entrée de deux fonctionnaires internationaux dans l’environnement politique malien.
Fonctionnaires internationaux, technocrates… les deux nouveaux candidats à la présidentielle malienne sont ingénieurs de formation. Ingénieur financier pour le banquier Modibo Koné. Ingénieur en télécommunications pour Hamadoun Touré.
Les deux prétendants ont tous travaillé dans de prestigieuses institutions. Modibo Koné, 57 ans, est un ancien fonctionnaire de la Banque ouest-africaine de développement, alors que Hamadoun Touré, 65 ans, fut le patron de l’Union internationale des télécommunications (IUT).
À la tête de Smart Africa, un projet africain d’interconnexion impliquant onze pays, Dr. Touré justifie sa candidature à l’élection présidentielle malienne de cette année par sa volonté de participer à la reconstruction du Mali. En quête d’une légitimité populaire, il dénonce la mauvaise gouvernance, le manque de vision des autorités. «Notre pays a des ressources, il faut savoir les utiliser», explique Hamadoun Touré. Alors que Modibo Koné évoque l’agriculture comme base de développement du pays.
Une élection se gagne sur le terrain. Les deux outsiders semblent bien conscients de cela. C’est pourquoi ils n’ont pas attendu l’ouverture de la campagne pour aller à la rencontre des militants. Modibo était parti pour la région de Sikasso et Hamadoun Touré avait rendez-vous avec la région de Mopti.
Même si l’approche est bien logique. Puisque Ibrahim Boubacar Keïta s’étant montré en deçà de la confiance en lui placée par les Maliens, n’aura que son maigre bilan comme arme, face aux prétendants. Cependant, des adversaires moulés dans l’assiduité, la persévérance, et qui ont fait leurs preuves dans le camp de l’opposition, paraissent une équation plus difficile à résoudre. L’exercice s’annonce fastidieux pour les apprentis politiciens aux ambitions démesurées.
De vieux routiers (comme Soumaïla Cissé, Modibo Sidibé, Moussa Mara, Tiébilé Dramé…) seront également en lice, mais ils ont les cartes en main pour tirer leur épingle du jeu.
Le message du changement auquel ses candidats s’appuient, n’est plus évocateur. Surtout que la coalition est dirigée par l’ancien président d’honneur de l’UM-RDA, Bocar Moussa Diarra, dont le parcours inspire peu de respect au peuple malien.
Certes, Hamadoun est resté attaché au Mali, dont il parle avec conviction et détermination et le défend à toutes les tribunes. Et, au cours de ses deux mandats à la tête de l’UIT, il a indéniablement contribué à promouvoir les technologies de l’information et de la communication comme moteur du développement social et économique. Mais il ne s’est jamais engagé sur le terrain politique.
L’homme qui tente de tirer son mouvement vers le haut aura du pain sur la planche, pour faire adhérer toutes les couches socioprofessionnelles de notre pays, pour leur expliquer la pertinence du choix de Dr. Touré. Bocar Moussa Diarra n’a pas un parcours exemplaire dans les départements qu’il a gérés dans un passé récent. L’environnement politique malien sera difficile à maîtriser pour MM. Koné et Touré qualifiés de candidats «hors système».
Zan Diarra
Aucun de ces candidats ne pourra faire le bonheur du peuple malien, car aussitôt que l’un d’entre eux serait élu, des rapaces, des dinosaures et des charognards se mettent autour de ce dernier comme des bestioles autour d’un morceau de viande. Ainsi, ce dernier devient tout de suite comme un potentat local et commence à digresser çà et là comme IBK après sa brillante élection en 2013. Avec cette situation qui donne plus de chance aux médiocres (par une grande masse critique autour du président), l’avenir de notre très cher Mali reste à jamais hypothéqué pour plusieurs générations avec beaucoup de soubresauts socio-politiques sans jamais atteindre le bonheur de la postérité. Nous sommes dans l’œil du cyclone pour plusieurs générations car les médiocres ont atteint une masse critique difficile à combattre, ils occupent le terrain comme ils veulent et construisent un château dans le mensonge sur le dos des plus capables. Mais ce château est un édifice fragile et très fragile.
Ceux-là on les appelle figurants sur la liste des candidats pour se faire un petit nom et rien d’autre. Bien entendu s’ils remplissent les conditions que la loi exige pour un candidat à l’élection présidentielle dans notre pays. Le Mali n’est pas u farfelu où chacun peut prétendre à la présidence. Il faut avoir une représentation au sein de la population malienne.
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