Après plusieurs temps de débats et de polémiques autour de son éventuelle candidature à la prochaine présidentielle, l’ex-ministre chargé des Domaines et du Cadastre, Me Mohamed Ali Bathily vient de lever tous les doutes sur son intention de briguer la magistrature suprême. Il a fait sa déclaration de candidature lors d’un meeting organisé à cet effet le dimanche 29 avril dernier à Fanafiè-kôrô dans le cercle de Kati. Il a profité de ce meeting pour donner les raisons de son départ du gouvernement.
« Mes chers frères et sœurs, si je viens aujourd’hui devant vous, c’est pour répondre à votre appel. Il y a quelques jours, je vous annonçais que je suis prêt à présider aux destinées de la République malienne. Oui, je veux reconstruire notre destin avec vous tous. Oui, je déclare ici et maintenant ma candidature à l’élection présidentielle de 2018 au Mali. Oui moi Mohamed Aly Bathily, je suis candidat à l’élection présidentielle de 2018 au Mali ». C’est en ces termes que Me Mohamed Ali Bathily, devant une foule acquise à sa cause à Fanafièkôrô, a déclaré officiellement sa candidature à la présidentielle à venir. Avant d’ajouter : « Nous ne pouvons plus demeurer longtemps indifférents devant le spectacle angoissant de l’insécurité et du marasme économique généralisé. La corruption, l’impunité et la violence ont brisé notre aspiration à la paix et au développement économique et social. Le cauchemar doit prendre fin et devant une situation quasi-catastrophique, j’ai besoin de vous tous pour créer un climat de confiance, pour favoriser la relance économique conformément à l’intérêt général ».
D’après lui, le Mali lui a tout donné et a fait de lui ce qu’il est aujourd’hui. D’où sa volonté de servir ce pays avec la bonne manière qui est celle de mettre en place des voies et moyens efficaces pour réaliser dans la quiétude, les aspirations légitimes du peuple malien.
« Quand on aime son pays, on ne peut rester indifférent à la souffrance et aux tracasseries actuelles des populations, de celles et de ceux qui ne voient aucun avenir à portée de main, qui se sentent exclus, spoliés de leurs terres et abandonnés à leur triste sort dans les villes, les campagnes ou dans des camps de déplacés ou de réfugiés », a-t-il déclaré.
Me Mohamed Ali Bathily a promis qu’une fois élu président de la République, il assurera la protection des personnes et leurs biens, mobilisera et réorganisera de façon stratégique, les ressources financières du pays. Mais aussi, il établira un Etat respectueux des principes de démocratie et de la justice sociale et dynamisera les secteurs créateurs de richesses de même qu’il va accroître le potentiel des ressources humaines.
Les vraies raisons du départ de Bathily du gouvernement
L’occasion était aussi bonne pour le président des APM de donner certaines précisions concernant son départ du gouvernement.
Selon l’ancien ministre, quand il avait en charge le portefeuille de la Justice, il a eu à élaborer une politique judicaire qu’il a mis sur la table du gouvernement en décembre 2014. A peine ce projet mis sur la table du gouvernement, il fut relevé en janvier 2015 du Ministère de la Justice au profit du département en charge des Domaines et du Cadastre. Là-bas aussi dit-il, il a fait bouger les choses en prenant le taureau par les cornes en ouvrant un front contre les spéculateurs fonciers et en défendant les terres des pauvres paysans à travers l’annulation des faux titres fonciers. C’est sur la base de cette vision de sécurisation foncière qu’il s’est engagé dans une réforme de ce secteur. Selon Me Mohamed Ali Bathily, ce projet de réforme du secteur foncier est arrivé en décembre 2017 sur la table du gouvernement et en janvier 2018, il fut chassé du gouvernement. Ce départ dit-il, était prévisible car depuis la mise en place du gouvernement d’Abdoulaye Idrissa Maiga, on l’avait menacé de retirer de son département, le service des Domaines au profit du Ministère des Finances. Une décision qu’il a contestée et a même menacé de se retirer du gouvernement. Mais il a fallu l’intervention du guide spirituel Ousmane Chérif Haidara pour trouver une entente avec le président de la République qui a accepté de ne pas retirer le service des Domaines de son département.
Le candidat des APM n’a pas manqué de critiquer la gouvernance actuelle du pays. Il a invité le régime à épargner les élèves de ses campagnes électorales en faisant référence à la visite récente du président de la République à Ségou dans le cadre de l’inauguration de l’échangeur de cette ville.
M.D