Présidentielle de juillet 2013 : Seule, l’insouciance des politicards peut conduire au report

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A cinq mois de la date indicative avancée, par le Ministère de l’Administration territoriale, pour la tenue du premier tour de l’élection présidentielle de juillet 2013, les partis politiques s’agitent déjà pour demander son report. Ils cachent leur manque d’organisation, d’ambitions et leur irresponsabilité derrière des arguments légers, tels que l’hivernage, la non concertation de la classe politique, le financement des élections, l’organisation matérielle, la reconquête, patati patata.   

L’annonce de la date de l’élection présidentielle est tombée comme un couperet dans les Etats major des formations politiques. Au lieu de s’activer pour se préparer et aider les autorités à l’organisation de ces élections aux dates proposées, afin que notre pays quitte pour de bon le banc des accusés, et être en diapason avec la Communauté internationale, les partis politiques parlent plus tôt de report.

Mais, curieusement les arguments concoctés et avancés par les politicards sont légers pour demander prématurément un éventuel report. Ils évoquent, entre autres, la non sécurisation de l’ensemble des zones occupées, l’hivernage en juillet, la proposition  unilatérale de la date des élections, son financement, sa préparation, le fichier électoral, etc.

Ces politicards qui parlent aujourd’hui de la reconquête et de la sécurisation, pouvaient-ils imaginer en décembre 2012 qu’en moins d’un mois, les terroristes pouvaient être chassés des 2/3 du pays et coincés dans leurs derniers retranchements ?

Parlant de l’hivernage comme raison de report, ont-ils oubliés que le Mali a organisé plusieurs législatives pendant l’hivernage ? Quant à l’organisation et le financement des élections, ces volets relèvent du l’Etat. C’est connaissant tout cela que le Ministre en charge de la préparation technique et matérielle des élections a avancé le mois de juillet 2013 pour la tenue du scrutin présidentiel.

Concernant le fichier électoral, la Délégation Générale aux Elections qui est chargée de son élaboration et de sa gestion; de la confection et de l’impression des cartes d’électeurs, n’a pas non plus dit que la date de juillet n’est pas tenable. De même pour la C.E.N.I, chargée de la supervision et du suivi des élections. Ce sont ces trois structures qui peuvent et doivent soulever le problème  de report.                                                                          Mieux, les partenaires du Mali qui sacrifient même leurs enfants pour sauver notre pays, sont prêts à l’accompagner dans son processus électoral. Les consultations électorales de juillet sont des chances inouïes pour les Maliens de mettre fin à la recréation, de permettre à notre pays de se doter des institutions fortes, légales et légitimes. Car, le président de la République par intérim et le gouvernement de transition sont tous issus du coup d’Etat, mais à des degrés différents.

Les politicards qui s’agitent pour demander le report de cette présidentielle, trouvent leurs comptes dans le désordre ambiant actuel. Ils savent que dans une élection normale, ils ne peuvent mobiliser personne, car ils n’ont pas de programme, ni de moyens et ne sont ni ambitieux

Rappel

Depuis janvier 2012, le Mali traverse la plus grande crise de son histoire. En toile de fond, l’agression de l’Etat par les narcotrafiquants, les groupes terroristes, le coup d’Etat du 22 mars, les occupations des trois régions du nord, le déplacement massif des populations, l’agression du président intérimaire, la suspension des aides et coopérations bilatérales et multilatérales, la fermeture des entreprises et sociétés, la perte des milliers d’emplois…

Le Mali a pataugé dans cette crise pendant plus de 6 mois, sans que les horizons ne soient ouverts. Il a fallu la pression insoutenable de la CEDEAO, de l’Union Africaine, de l’Union Européenne, de l’ONU, de la France et des USA sur les «autorités politiques» et la junte militaire pour que le pays puisse respirer. C’est dans ce cadre que les résolutions sur le Mali ont été votées par le Conseil de Sécurité de l’Onu, et l’adoption de la feuille de route pour la transition. C’est grâce à ces avancées notoires que la France et la Communauté internationale (CEDEAO, UE, UA, l’ONU) et autres, soutiennent notre pays.

Ahmadou MAÏGA

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