La conférence organisée à cet effet par le Mouvement patriotique pour le Renouveau (MPR) s’est déroulée le week-end dernier au Centre international de conférence de Bamako.
Dans la sobriété qu’impose l’état d’urgence prorogée jusqu’en juin, le Mouvement patriotique pour le renouveau a, sans aucune surprise, porté son choix sur le Dr Choguel Maïga, président du MPR, absent à la rencontre. Par la même occasion, les tigres ont instruit aux militants et aux différentes structures du parti de tout mettre en œuvre pour assurer à leur représentant les meilleurs résultats électoraux lors du scrutin du 07 juillet 2013.
A en croire la résolution portant désignation du candidat, lue par le 3è vice-président du MPR, le Pr Issiaka Ahmadou, le choix du MPR de présenter un candidat à la présidentielle de juillet 2013 fait suite à une analyse approfondie de la situation politique, socio-économique et sécuritaire de notre pays. Idrissa Ly, secrétaire général adjoint du BEC ira plus loin. En effet, dans un texte qui est un condensé des réflexions menées à l’intérieur du pays, Ly a donné les raisons qui poussent le MPR à participer aux élections générales à venir. Ainsi, après avoir brièvement fait la genèse de la crise à laquelle nous faisons face et qui a naturellement induit la rupture du processus démocratique, M. Ly a laissé entendre que le MPR ne pouvait pas rester indifférent à ce tableau sombre que traine notre pays. Comment le MPR, qui fut le premier à lancer la problématique de la réconciliation nationale, qui l’a conceptualisée pour ensuite la soumettre aux partis politiques et aux composantes de la société civile, pouvait-il se taire alors que le tissu social s’abîmait et la maison en feu et en sang, a interrogé M. Ly. Avant de rappeler que ce parti a comme devise l’unité et la défense de la patrie malienne.
A en croire Idrissa Ly, déjà en 2012, comme pour attirer l’attention sur les dérives et les déviations nées des comportements anarchiques liés à l’avènement incontrôlé de la démocratie, le MPR plaçait sa campagne sous le signe de l’honneur et la dignité du Malien. Pour ainsi dire que le parti des héritiers du général Moussa Traoré était celui qui est toujours resté à l’avant-garde de nos valeurs sociétales aujourd’hui à rude épreuve. C’est pourquoi, conscient de la gravité de la situation, le MPR estime qu’une rupture avec les discours et les pratiques est de nos jours indispensable, a justifié M. Ly, engageant son parti à porter un discours différent. Car, a-t-il dit, leur parti est résolument tourné vers l’avenir qu’il entend construire sur la base de nos valeurs. «Le message du MPR est celui qui consacre sa devise, à savoir : unité et défense de la patrie malienne», a indiqué le secrétaire général adjoint du BEC.
De son avis, il y a dans notre pays un besoin de justice dont la non satisfaction pourrait ouvrir la voix à des excès, notamment d’ordre idéologique, corporatiste et ethnique. Le peuple a besoin, continue-t-il, de vérité sur les causes de l’effondrement de la démocratie, les faillites de notre armée nationale et la déliquescence de notre système éducatif. Car, estime-t-il, nous en sommes arrivés là parce que la vérité a été jusque là cachée et que les questions n’ont pas eu de réponses. C’est justement autour de ces questions que le MPR entend mener sa campagne en 2013, a révélé M. Ly, invitant son parti à ne compter que sur ses propres forces.
Auparavant, Djibril Diallo, président d’honneur du MPR, avait estimé dans son témoignage que le parti, malheureusement, a eu raison trop tôt de faire de la réconciliation nationale son crédo, car il en parle depuis 20 ans. «Malheureusement, des esprits myopes ont pensé que parce que nous représentions l’Udpm, c’est-à-dire les vaincus de 1991, nous devrions d’abord demander pardon au peuple comme si eux ils étaient le peuple», a-t-il craché crument. Toute chose qui, de son avis, a eu pour conséquence la situation que nous vivons en ce moment. Tout en invitant les Maliens, quelles que soient leur sensibilité politique et leur obédience religieuse, à taire leurs égos, M. Diallo s’est réjoui de la mise en place de la CDR. Ceci était, dit-il, la preuve que les vérités de l’histoire sont très dures. «Il faut la réconciliation nationale et rendre au pays son intégrité, son honneur et sa grandeur», a souhaité le doyen Djibril Diallo. Cela, de son avis, ne sera possible que si nous bâtissions un vrai pluralisme démocratique. Par ailleurs, il a invité les jeunes à ne jamais perdre de vue qu’ils appartiennent à une formation qui se bat pour des valeurs, celles de notre société. Ainsi, le doyen a estimé que le flambeau que le MPR tient, devrait s’allumer pour les Maliens qui ont vécu les tristes évènements de 2012, mais surtout illuminer les chemins de l’espoir. C’est pourquoi, tout en adressant des mots d’encouragement aux plus jeunes, M. Diallo les avait invités à faire un choix éclairé pour le parti et pour le Mali.
Bakary SOGODOGO