Après avoir fait ses preuves dans le monde des affaires avec notamment la société Hydroma, Aliou Boubacar Diallo devrait sans nul doute poursuivre son ascension en briguant, au terme de la Transition actuelle, la Magistrature Suprême au Mali. Et il n’en serait pas loin, selon un récent sondage du cabinet d’études et de conseils bamakois Statix.
Il semble aujourd’hui que l’intéressé est conscient d’une telle posture. C’est pourquoi il est sur le terrain et entreprend actuellement une véritable campagne de mobilisation de l’électorat. Et surtout, il serait en train de convaincre les électeurs restés en marge lors des dernières consultations électorales.
Pour beaucoup, l’élection de 2018 a été entachée d’irrégularités. Le camp ADP-MALIBA estime que son candidat était plutôt arrivé deuxième, mais relégué par des mascarades en troisième position pour éviter d’affronter IBK au 2ème tour qu’il aurait battu, selon ses militants, avec des soutiens comme l’URD. Donc c’est en véritable conquérant que l’enfant du pays veut tenir sa revanche. Au-delà de sa propre personne et de son parti, nombre de Maliens estiment aujourd’hui qu’il faille tenter la piste d’un opérateur économique connaissant mieux le pays. Ils sont nombreux ce jour à croire que Diallo peut être la panacée nationale pour le Mali.
Rompu aux affaires et à la haute administration, l’homme est resté fidèle à son pays et ne renonce jamais au travail. Sur l’arène politique, le peuple n’est pas prêt à donner un nouveau bail au RPM pendant que les démarches de Tiemoko Sangaré risqueront de plomber les ailes des abeilles à un moment où l’URD s’entredéchire sur l’héritage de SOUMAÏLA Cissé et que son fils veut garder le bien familial. Erreur là aussi le parti de la poignée de mains étant un bien collectif.
Donc c’est sur des faits réels qu’Aliou Diallo se bat pour asseoir davantage sa légitimité nationale.
En tout cas, si l’élection à venir se déroule sans anicroches et dans les conditions de transparence requises, il faudra compter sur le très dynamique Diallo qui est en train d’écrire son destin. S’il est en train de baliser le terrain, cela procède de cette situation.
La preuve, un sondage réalisé au mois de février par le cabinet Statix sur l’élection présidentielle de 2022, classe Aliou Boubacar Diallo 1er avec 27% des intentions de vote.
A savoir que le nom de cette enquête réalisée entre le 8 et le 14 février 2021est baromètre présidentielle. Ce baromètre a concerné un échantillon de 1 520 personnes inscrites sur les listes électorales à travers tout le Mali sauf kidal et quelques autres localités pour des motifs de sécurité.
Selon le cabinet Statix, ce vote massif à l’endroit de Aliou Boubacar Diallo se justifie par le fait que cet investisseur, entrepreneur très présent dans le domaine des mines, doublé de philanthrope converti en politique est actif depuis le début de la transition, avec des fréquents déplacements à l’intérieur du pays pour aller de visu rencontrer les populations, recueillir leurs besoins et apporter des solutions idoines.
Par ailleurs, fort de sa stature d’entrepreneur à succès, Aliou Diallo a acquis la sympathie des jeunes et des femmes, en quête d’emplois et de mieux-être. Il reste d’ailleurs l’un des rares politiques de l’opposition à avoir sérieusement travaillé sur le volet politique. Le milliardaire malien propose par exemple un programme pour le Mali qui met un accent particulier sur une décentralisation permettant le développement harmonieux des régions. A ses yeux, cette décentralisation seule pourra mettre fin aux frustrations, à la pauvreté et donc aux conflits armées, ainsi qu’à l’immigration clandestine des jeunes.
Aliou Boubacar Diallo bénéficie aujourd’hui d’une côte de popularité la plus élevée face aux autres hommes politiques du Mali.
L’un des favoris de la prochaine présidentielle au Mali
En juin 2019, il a lancé la production à grande échelle de son électricité verte à partir de l’hydrogène naturel, après avoir vendu ses parts (55%) dans la société minière Wassoul’Or pour obtenir des financements. Grâce aux travaux de son groupe Hydroma, l’entrepreneur malien est régulièrement invité dans les salons de l’énergie. Il est même devenu un partenaire privilégié de l’Allemagne, qui ambitionne de devenir numéro Un de l’hydrogène dans le monde.
Mais Aliou Diallo n’est pas qu’un homme d’affaires à succès. Depuis 2018, il fait énormément parler de lui au Mali dans le domaine de la politique. Le fondateur du parti ADP-Maliba avait fini troisième à la présidentielle de 2018 derrière Ibrahim Boubacar Keita (IBK) et Soumaïla Cissé. Après le départ précipité d’IBK en août, et la recomposition du paysage politique malien qui se profile, l’ex-député de Kayes se positionne désormais comme l’un des favoris de la présidentielle de 2022. Selon un sondage du cabinet d’études et de conseils bamakois Statix, réalisé en novembre dernier, Aliou Diallo était au coude-à-coude des intentions de vote au 1er tour avec Soumaïla Cissé, qui est depuis décédé du COVID.
Yattara Ibrahim