Présidentielle de 2018 : L’ADEMA-PASJ doit-elle « mendier » pour survivre ?

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Pr. Tiémoko Sangaré, président de l'Adéma-Pasj

Alors que l’option politique à prendre en vue des élections présidentielles de 2018, est à l’étude au sein de la famille Adema, l’on se demande pourquoi l’une des principales forces politiques de la majorité présidentielle ne voudra pas présenter un candidat contre le président sortant, Ibrahim Boubacar Kéita, probable candidat à sa propre succession.

Ce sont des alliés qui ont longtemps cheminé ensemble. Ils pourraient, cependant, décider de se séparer à la veille des élections présidentielles prévues pour 2018. L’ADEMA-PASJ, parti allié au président « IBK », est au bord de l’implosion, divisé entre ceux qui s’alignent derrière la candidature du président « IBK » pour un second mandat et dès le premier tour et ceux qui optent que le parti présente son propre candidat dès le premier tour des élections. Des prises de position au sein de la Ruche qui n’ont rien de surprenant pour ceux qui observent depuis longtemps la scène politique nationale. L’Adema est un parti de « libre pensée ». Chaque option politique est sérieusement débattue au sein du parti et non imposée. Ses responsables appellent ça de la « démocratie à l’interne ». Chacun est libre de défendre ses positions et même ses intérêts. Et parfois, ça se passe mal. A la veille de chaque élection présidentielle, le parti se déchire, se casse, puis se réconcilie…Chaque cadre de l’Adema s’estime « présidentiable ». A l’opposée des autres partis politiques où la « candidature naturelle » n’est pas discutée et n’est pas à discuter. Ce qui fait la force du parti est en réalité son Talon d’Achille.

Pour 2018, il y aura des candidats à l’Adema. Choisis ou non choisis. Imposés ou non imposés. Légitimes ou illégitimes. Pour l’instant, le Bureau exécutif national semble partagé voire divisé entre « pro » IBK » et « anti » IBK. Ce qui risque de se passer et est craint par tous, c’est la cassure.

Le président « IBK » est un ancien membre de l’ADEMA qu’il a dû quitter pour créer son propre parti. Mais, L’Adema reste un parti avec lequel il a des liens très forts et au sein duquel l’actuel président de la République qu’il est,  a toujours des « amis » et « soutiens » sur qui il peut compter. Les représentants de l’Adema ont toujours figuré dans les gouvernements successifs d’IBK.

Aujourd’hui, et à la veille des élections présidentielles, l’ADEMA, parti allié, fait son propre calcul. Il repose sur le fait que selon certains observateurs et/ou partis de l’opposition, le président « IBK » a plus ou moins réussi son quinquennat et risque d’être battu pour un second mandat. Pour certains militants de la Ruche, l’Adema a sa chance face à un « IBK » affaibli. En présentant un candidat dès le premier tour, ce dernier (candidat Adema) a toutes les chances de l’emporter face à IBK. En avançant le prétexte que l’objectif de tout parti c’est la conquête et la gestion du pouvoir par lui-même, l’ADEMA s’apprête-t-il à « trahir » pour la seconde fois, « IBK » ?

Or, l’idéal, de l’analyse de certains observateurs, serait que la majorité fasse bloc derrière la candidature du président « IBK » pour une élection dès le premier tour face à une opposition qui avance à rangs dispersés. Si cette option est sérieusement envisagée par le RPM d’IBK, à l’Adema, la question risque de poser problème. « IBK est affaibli et l’Adema doit prendre son destin en main » doit-on légitimement penser dans la Ruche à l’entente de certaines déclarations.

Mais l’Adema prendra-t-il ses responsabilités en alimentant l’opposition au cas où il venait à perdre les élections face au même IBK ? Là est toute la question car, depuis que ce parti a perdu les élections en 2002, il se refuse systématiquement à alimenter l’opposition et s’est toujours arrangé à figurer dans la majorité présidentielle. Est-ce politiquement correct ?

Nous ne pourrons en juger. Mais, un parti comme l’ADEMA, longtemps première force politique dans l’arène nationale, deux mandats successifs au pouvoir, ne doit « mendier » pour survivre. Il a largement les ressources nécessaires pour tracer sa propre voie.

Quelle qu’en soit l’option politique prise en vue de ces élections présidentielles de 2018, la Ruche est déjà divisée et ses cadres alimenteront certainement la Une des journaux les jours/mois à venir par leurs prises de positions spectaculaires dont le fond est parfois alimenté par la défense des intérêts individualistes et personnels.

Tiémoko Traoré

 

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3 COMMENTAIRES

  1. Donc Ibk aussi a trahi ATT en 2007 en se présentant aux élections présidentielles alors qu’ il était avec lui pendant tout le quinquennat.
    Non Ibk n’a pas trahi car en politique on ne trahit pas les hommes ,mais des idées.
    La trahison des hommes signifie que le partage de gâteaux était la seule raison de partage du pouvoir .
    Quand on est fidèle aux idées,on a le droit de s’émanciper pour les partager à la masse électorale afin de pouvoir l’appliquer si elle acquiert l’adhésion d’une grande majorité de la population électorale.
    Affirmer que quelqu’un a trahi quelqu’un en politique est purement opportuniste.
    Par contre on peut trahir les idées pour lesquelles on s’est engagé en politique.

  2. Les cadres politiques, dans beaucoup de cas ont peur de la famine. C’est pourquoi à l’approche des élections, les grands partis subissent des saignées.

  3. Bonjour, Mr le journaliste, est ce à dire que si l’ADEMA doit présenter un candidat, il va trahir IBK de nouveau. Peut tu nous rappeler de la première que IBK à été trahi par l’ADEMA? Eviter de faire des affirmations gratuites car ton journal est lu par des intellectuels en non des analphabètes. Aucune cohérence dans tes propos. Tantôt d’accord pour une candidature de l’ADEMA et plattata. Mets un peu d’ordre dans tes propos et souvent faire la lecture avant publication. Pour ton information, l’ADEMA est le plus grand parti du Mali et même la 3ème forme politique en Afrique. Ne pas présenter un candidat est un crime à mes yeux. Parole de militant.

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