A quelques encablures de l’élection présidentielle prévue en 2018, l’incertitude règne au sein de l’Adema-Pasj. En effet, d’aucuns estiment que le parti doit soutenir un candidat unique de la majorité présidentielle. Pendant que d’autres, comme Yaya Sangaré, député élu à Yanfolila, préfèrent une candidature issue de l’Adema.
Aujourd’hui, plusieurs partis politiques de la majorité présidentielle œuvrent pour le soutien d’une candidature unique, en l’occurrence celle du Président Ibrahim Boubacar Keïta. Mais la question divise les responsables de l’Alliance pour la démocratie au Mali/Parti africain pour la solidarité et la justice (Adema-Pasj). Malgré la volonté affichée de plusieurs membres du comité exécutif pour l’accompagnement de la candidature d’IBK, des voix s’élèvent de plus en plus pour contester cette option. C’est le cas de Yaya Sangaré, l’élu Adema à Yanfolila.
Dans une de ses publications sur les réseaux sociaux, il affirme que L’Adema-Pasj a le devoir de redonner espoir au peuple malien. Pour ce faire, il doit capitaliser ses expériences pour faire du Mali un pays véritablement démocratique et progressiste. Au regard des derniers résultats des communales de 2016 faisant du parti la deuxième force politique et de tout ce qu’apportent les cadres du parti dans la stabilité et la gouvernance du pays, l’Adema-Pasj incarne encore l’espoir, l’espérance des Maliennes et des Maliens, a-t-il soutenu. «Il suffit que l’Adema-Pasj assume courageusement ses erreurs et ses fautes pour attirer le maximum de Maliens autour de lui. Car le parti possède encore, malgré toutes les campagnes de dénigrement et de débauchages sauvages, des ressources humaines, morales et intellectuelles suffisantes pour le sursaut. L’Adema-Pasj a une mission historique dans l’ancrage et la consolidation de la démocratie dans notre pays, une mission qui est loin d’être achevée au regard de toute cette situation désastreuse à laquelle on assiste», pourfend l’honorable Sangaré.
L’Adema-Pasj ne doit et ne peut plus continuer à se complaire dans l’accompagnement sans “conditions”, dans le soutien aveugle, sans préalables ni réserves au prince du jour, précisera-t-il. Après dix ans de gestion du pouvoir presque 15 ans d’accompagnement, l’Adema-Pasj se doit d’avoir des ambitions légitimes avec des objectifs politiques clairs, encourage ainsi Sangaré. Il se doit de défendre âprement ses intérêts politiques et le devenir de la classe politique malienne dans son ensemble pour le confort de notre jeune démocratie. En faisant cela, laisse-t-il entendre, l’Adema aura satisfait à une des aspirations de ses militants qui réclament plus de considération et plus de respect.
Une autre tendance estime que la morale politique doit guider l’Adema à ne pas présenter un candidat face au Président Keïta. Car, explique-t-elle, non seulement l’Adema partage son bilan, mais aussi le parti se reconnaît dans la politique du chef de l’Etat, d’où la présence de plusieurs de ses cadres dans le gouvernement. A ce titre, il serait plus cohérent pour la majorité présidentielle d’aller en rang serré à la présidentielle de 2018.
Oumar KONATE