Ce fut un grand événement : Mama Sylla, ancien maire de Sikasso, rejoint le camp de Modibo Sidibé, fraîchement investi par le parti «FARE» à l’élection présidentielle. C’était avant-hier, au QG de campagne du candidat, au cours d’une cérémonie, quoique sobre, mais intensément vécue par les deux parties.
C’est un peu après 18 heures, ce mardi 2 juillet 2013, que les deux hommes, Mama Sylla, ancien maire de Sikasso, l’homme au long chapelet au cou, et Modibo Sidibé, ancien Premier ministre et candidat déclaré à la présidentielle, échangent des accolades. Sous le regard bienveillant de leurs proches collaborateurs, pour être les témoins vivants de cet acte d’adhésion inédit. Mama Sylla, qui n’est plus à présenter, était accompagné, pour la circonstance, du président du club de ses amis, le CAMS, Bakary Diallo, professeur de lettres, le président des jeunes et certains de son proche entourage familial dont son épouse. Modibo Sidibé, lui, comme à ses habitudes, à son QG de campagne, était entouré de son staff avec à sa tête Abou-Bakar Traoré, ancien ministre, Mohamed Traoré, l’économiste de la maison, le doyen Cheickna Hamalla Diarra, et Modibo Doumbia.
À l’entame, une séance de travail entre les deux délégations, tenue loin des regards indiscrets. Les deux protagonistes, qui se connaissent parfaitement bien, au cours de leur séance d’entretiens, ont évoqué, chacun de son côté, nous a-t-on rapporté, l’intérêt qu’il découvre de travailler avec l’autre pour le bien du pays. Un pays qui vient de loin avec la crise politique et sécuritaire aiguë qu’il a vécue et qui amène, dit-on, les hommes valeureux à conjuguer leurs efforts, au-delà du clivage partisan, en vue d’une nouvelle renaissance.
La renaissance de la nation ?
Voilà un mot cher à Modibo Sidibé qui va occuper d’ailleurs le socle de son projet politique pour le Mali dans la nouvelle perspective politique qui s’annonce pour le pays. Il l’avait longuement évoqué, quelques minutes auparavant, au même lieu, à l’occasion de la première conférence nationale du parti «Fare», qui venait de l’investir comme poulain à ces joutes politiques, à l’issue de laquelle il a décliné un pan important de son projet politique de refondation de la nation. Pour lui, la cause pour le Mali, qu’ils ont embrasée, lui et ses supporters, leur dépasse tous, en ce sens qu’elle doit, tous les jours, renforcer leur confiance en chaque Malien.
En rencontrant donc un caïd de terrain, en la personne de Mama Sylla, ancien maire, fin connaisseur de la problématique du développement local, Modibo Sidibé n’a pas su dissimuler son intérêt en faveur de ce pacte d’adhésion, sachant bien que la quête du citoyen et celle de la démocratie sont les valeurs profondes partagées avec son grand allié du jour. Assurément, il en a profité pour exposer, à son hôte, les contours réels de la «convergence pour un nouveau pôle politique» dont il a l’ambition de jeter les fondements, à travers sa candidature, et qui fait de chacun de ses soutiens et supporteurs le porte-étendard des valeurs républicaines. Celles qui leur permettent, assure-t-il, de faire valoir leur vision et leur volonté pour la reconstruction du Mali nouveau. Et cela, dans le respect des autres et de tous les Maliens.
À sa sortie d’audience, à la presse, le maire Mama Sylla de Sikasso, qui ne tarit pas d’éloges pour son candidat, a mis en avant les qualités d’hommes de Modibo Sidibé, son intégrité, sa connaissance du Mali et son respect des autres pour justifier son choix porté sur lui. Celui de tout mettre en œuvre, avec toutes les structures politiques ou d’associations, déjà existantes, pour le porter à la plus haute manche de l’Etat. «Modibo Sidibé est lui-même tout un programme pour le Mali et son avenir», a-t-il dit avec fierté, avant de reconnaître qu’il n’y a aucun hasard pour un tel choix à la faveur d’un tel homme de qualité. Très fortement convoité par divers bords politiques et de nombreux candidats à ces joutes politiques, Mama Sylla, qui a reconnu que son arme politique est celle de la vérité, en toute circonstance, et en tout lieu, n’a eu aucune difficulté à se rapprocher du camp de Modibo Sidibé. Et pour cause ? C’est le club des amis, CAMS, lui-même, en toute liberté qui en a décidé ainsi. Comptant sur sa force de frappe, l’homme qui est fier de ses quatre conseilleurs, arrachés au prix d’une palpitante compétition locale, au bout de 23 jours seulement de campagne de terrain, sous la bannière de «Danaya Mogow», et qui a foi en les qualités intrinsèques de son candidat, est confiant en la victoire finale de ce dernier. «Pour ce qu’il est et pour tout ce qu’il a été pour le Mali, Modibo Sidibé est venu à temps pour diriger ce pays qu’il connaît bien», a-t-il martelé. Le président du club des amis de Mama Sylla, CAMS, Bakary Diallo, est dans la même logique, celle d’accompagner leur idole politique jusqu’à la victoire électorale. Mouvement de masse, constitué de toutes les sensibilités socioprofessionnelles, le CAMS, selon son président, jouera sa partition dans cette bataille politique décisive, en synergie avec toutes les forces existantes au profit de Modibo Sidibé, afin qu’il soit le vainqueur déclaré de ce scrutin présidentiel.
À l’évidence, le ralliement de Mama Sylla de Sikasso à la cause de Modibo Sidibé est ressenti, çà et là, comme un atout majeur pour le candidat du parti «Fare» avec qui il faudra désormais compter pour ce scrutin présidentiel dit très serré.
Nana HOUMAMA
