Présidentielle de 2012 : Quelles sont les éventualités?

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Tous les grands partis sont désorganisés à cause du rassemblement réussi par ATT de la période préélectorale de 2007 et l’ouverture politique qui s’en est suivie à travers le partage des postes ministériels. Huit ans après, le Mouvement citoyen a crée en juillet 2010, le Parti pour le développement économique et social (PDES). Ainsi, la scène politique du Mali s’annonce mouvementée à l’occasion des élections de 2012.

Les partis politiques en mauvaise posture

Pendant le deuxième quinquennat du président ATT, les partis considérés comme favoris ont tous vu leur cote baissée. Notamment, l’Alliance pour la Démocratie au Mali (ADEMA), l’Union pour la République et la Démocratie (URD), le Rassemblement Pour le Mali (RPM), le Mouvement Patriotique pour le Renouveau (MPR), le Congrès National d’Initiative Démocratique (CNID). Toutes ces formations ont perdu leurs forces d’antan et sont aujourd’hui embarrassés de la configuration du paysage politique du pays.

Dans le cadre du collectif des partis pour le soutien au candidat ATT, l’ADEMA, l’URD, le MPR et le CNID se sont mis à la tête des petites formations comme guides. Ensemble, ils ont coupé le souffle au RPM, leur principal rival qui peut être gênant. De nos jours, c’est la dissension totale au sein des différents partis de la majorité. Aussi, certains cadres se sont vus léser lors de la désignation pour occuper les postes ministériels. De l’autre côté, certains qui ont goûté aux délices ont eu la volonté et l’audace de renier leurs partis d’origine à des fins opportunistes. Surtout à l’annonce de la proposition de loi en vue de lutter contre la transhumance politique, c’est le désordre. Chacun veut faire un dernier bond en avant.

Ce que peuvent apporter les prétentieux héritiers politiques d’ATT

Le nouveau parti PDES créé par le Mouvement citoyen est en train de faire un tri sélectif. Cette déstabilisation ciblée a été bien planifiée par Ahmed Diane Séméga et ses amis. Au même moment, les partis surtout les grands veulent colmater leurs brèches. Il y a aussi des querelles de positionnement pour les différentes candidatures aux présidentielles prochaines.

En un mot, ça ne va pas dans les familles politiques. Parallèlement à ce doute installé chez les favoris, certains partis ont eu le reflexe de se positionner tout près de leur base pour gagner du terrain. C’est notamment le cas de Solidarité africaine pour la démocratie et l’indépendance (SADI) fidèle à sa politique sociale progressiste et la CODEM créée en 2009 avec le slogan ‘’Le parti des jeunes’’. Le RPM longtemps malmené par la majorité a voulu sonder sa base, mais les résultats qu’il a obtenus sont peu satisfaisants. Le PARENA de Tiéblé Dramé ne s’est pas encore remis de sa défaite de la présidentielle de 2007.

Pas assez de places pour la surprise

L’Adema reste la formation favorite malgré les tensions internes qui la minent en ce moment. Elle a déjà commencé à rassembler ses troupes dispersées depuis 2002. L’éclaircissement de la situation d’Iba N’Diaye (Adema) et d’Oumar Ibrahim Touré (URD) qui étaient accusés de trahison par certaines rumeurs au profit du PDES, a donné un réconfort aux militants. Les intéressés ont apporté un démenti formel lors d’une assemblée. Ce fut aussi l’occasion pour tous leurs camarades de réaffirmer leur foi et leur loyauté au groupe. Si l’Adema accepte de désigner et de soutenir unanimement un bon et unique candidat, elle reviendra sans nul doute au pouvoir. Pour le choix du candidat, le ‘’chef des abeilles’’ Dioncounda Traoré doit s’exempter. Il n’a pas le profil du président de la République. Ce leader de la plus grande formation politique est en baisse de cote.

Le phénomène PDES a ses limites

A la présidentielle de 2012, le PDES va faire de la sensation. Une grande campagne, du spectacle et un score non ridicule dans l’ensemble. Mais quel que soit le prestige de son futur candidat, il ne gagnera pas l’élection à venir. Chez eux aussi, le président Ahmed Diane Séméga doit s’exempter de se porter candidat. Il n’a pas encore la maturité à l’image du parti. Mais, cette première participation sera une grande expérience pour eux. S’ils continuent à maîtriser toutes leurs forces, ils pourront gagner en 2022. Les partis politiques seront capables, cette fois-ci, de s’unir pour barrer la route à toute candidature indépendante de passer dès le premier tour. On peut donc s’attendre à un ballottage inouï. Que le meilleur gagne pour le bonheur du pays.

Issa Santara

 

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