L’Union des Forces Démocratiques (UFD) a tenu les 4 et 5 mars 2012 au CICB sa 4ème Conférence Nationale et son 4ème Congrès ordinaire. Ces assises se sont déroulés sous l’égide du président parti, Siaka Diarra, candidat à la présidentielle de 2012. C’était en présence des délégués venus des huit régions du Mali, du District de Bamako et de l’extérieur. Lors de la cérémonie, le président Siaka Diarra a présenté le projet de société de son parti dans le cadre de la présidentielle à venir.
Dans son discours, Siaka Diarra a tout d’abord condamné les événements tragiques perpétrés dans le septentrion malien par des rebelles et des apatrides. «Nos présentes retrouvailles nous donnent l’occasion d’évoquer la crise qui prévaut dans le nord Mali attaqué par un groupe de rebelle se réclamant du Mouvement de Libération de l’Azawad (M.N.L.A) appuyé par des éléments d’Al Qaeda au Maghreb Islamique. Ces actes barbares et criminels commis en dehors de toutes règles de guerre conventionnelles sèment la désolation dans les régions du nord. Leur revendication première est une supposée indépendance de l’Azawad, qui, pour nous est une chimère, car aucune partition du Mali n’est possible !!! La position de l’Union des Forces Démocratiques est son soutien indéfectible au Président de la République, au Gouvernement et à nos Forces Armées et de Sécurité pour le rétablissement de l’ordre Républicain. Le Mali a une seule priorité son développement qui passe nécessairement par l’instauration de la Paix», a-t-il martelé.
Ce, avant de dévoiler les grandes lignes du projet de société à travers lequel l’UFD compte bâtir un Mali nouveau et prospère, une à Koulouba. Voici en substance ce projet de société.
Au plan politique intérieur, dira-t-il, il faut donner l’exemple dans tous les domaines en vue d’un changement quantitatif et qualitatif, général et rapide. Ceci, afin que les citoyens soient associés aux différentes prises de décisions pour créer l’harmonie, la paix et la justice. Aussi, pour que la démocratie nationale soit pleinement accomplie, il est nécessaire d’entreprendre une action en profondeur en vue de la politisation massive des populations en mobilisant les syndicats, les organisations de jeunesse et les organisations féminines.
Au plan politique extérieur, la politique extérieure est la vitrine de l’image du pays, c’est pourquoi cette politique doit être conduite avec dynamisme, clarté et pertinence. Le Mali a généralement fait preuve de succès en la matière. Cependant, il s’agit pour les années à venir d’imprimer à cette politique plus de vigueur et d’actions pour lui permettre de conquérir des terrains diplomatiques et économiques. Notre credo sera la participation au renforcement de l’Union Africaine, le respect de la déclaration universelle des droits de l’homme et du citoyen et la consolidation de notre engagement dans le système des Nations Unies. La politique de bon voisinage par la transformation des frontières en havre de paix sera fortement recherchée. Les regroupements économiques régionaux : UEMOA, OMVS, CILSS, CEDEAO, maillons surs pour la création de marchés communs africains méritent d’être consolidés pour favoriser la libre circulation des personnes et des biens dans l’espace africain. Les relations diplomatiques et de coopération avec les partenaires étrangers sont à consolider pour une prise de part active dans les programmes de développement économique et social. La participation des maliens de l’extérieur à l’effort de développement industriel doit être doublé dans un cadre de concertation plus adéquat et plus incitatif.
Au plan de l’économie, pays comme les autres n’est pas en marge des grands bouleversements de l’heure. Il est fortement assujetti aux influences macroéconomiques mondiales malgré les efforts louables consentis par les différents gouvernements. L’Etat que peut et veut promouvoir l’U.F.D est de type nouveau. C’est un Etat qui doit s’atteler aux problèmes en commençant immédiatement par favoriser et encourager l’entraide et la coopération paysanne dans nos campagnes, premier pas nécessaire vers la modernisation progressive dont les paysans doivent être les premiers bénéficiaires, il s’agit d’un Etat qui dirige les activités économiques de la Nation.
Nous devons appliquer une rigueur budgétaire afin que nos finances publiques soient assainies. Ceci, en luttant efficacement contre la corruption qui gangrène notre économie.
Le Mali est un pays essentiellement agropastoral. Le paradoxe est que notre pays, malgré ses énormes potentialités agricoles, est obligé d’importer des céréales qu’il pourrait produire et exporter, au lieu d’importer pour nourrir ses populations. Nous devons donc, travailler à atteindre l’auto suffisance alimentaire en faisant profiter le secteur rural de tous les progrès scientifiques adéquats pour la modernisation et la productivité afin de résorber ce problème. Il faut extraire notre agriculture des caprices et aléas climatiques, en mettant sur pied une politique réelle de maîtrise de l’eau et une mécanisation conséquente de l’agriculture.
L’économie industrielle ne demeure pas en reste dans notre projet de société. Ceci passe par la revalorisation de l’industrie qui seule, est capable d’améliorer les produits de l’agriculture, de l’élevage et de la pêche. Il faut favoriser un code des investissements attractifs, et permettre la création d’emploi à travers une véritable promotion des PME et PMI. Il nous paraît donc évident que pour développer l’économie industrielle, une franche politique des énergies nouvelles et renouvelables doit être menée pour le solaire et l’énergie éolienne. Par conséquent, l’électrification doit atteindre toutes les localités du pays.
Le tourisme et l’artisanat constitue une importante source de devises et d’emploi, il s’agira de faire face à la construction, la multiplication et à la modernisation des infrastructures d’accueil. Il faut recenser, restaurer et protéger les sites touristiques. Promouvoir le développement de l’artisanat en soutenant une politique d’aide financière et de formation. C’est pourquoi, l’Union des Forces Démocratiques, a dénoncé avec la dernière vigueur les attaques au nord car, notre septentrion est un maillon vital pour le secteur touristique.
Tout pays est le reflet de son éducation. L’éducation est le moteur essentiel du développement. C’est pour cette raison qu’elle constitue la priorité parmi toutes les priorités. Un développement harmonieux et constant doit se faire dans tous les ordres d’enseignement du pays, du préscolaire à l’enseignement supérieur.
L’enseignement doit contribuer à former le citoyen à hauteur de mission pour le développent du pays. La formation des citoyens est capitale. Les cadres du Parti et d’autres citoyens doivent être bien formés, car c’est ceux-ci qui devraient aider à la prise de conscience des masses analphabètes. D’abord en leur apprenant à lire et à écrire et à calculer dans nos langues nationales.
Au plan de la Santé, nous augmenterons le programme d’accroissement des infrastructures hospitalières de proximité qui viendront en appui aux établissements hospitaliers de référence avec des ressources humaines compétentes et des équipements de pointes. La santé, tout comme l’éducation, est indispensable à la bonne marche de l’économie et de la société.
Au plan sécuritaire, la police et la protection civile doivent être en état de fonctionner efficacement pour assurer aux populations paix et sécurité. S’agissant de l’armée, il s’agira de dégager pour son organisation quelques grands principes de portée universelle, pour les adapter à notre propre situation. L’essentiel de ce problème est que les forces montantes doivent créer une armée de type nouveau dont la force principale ne soit plus la discipline aveugle. Il faut une armée pour le bonheur de la patrie et de l’humanité. Une armée qui se confonde avec le peuple dont elle finira par ne plus se distinguer. La démocratie nouvelle que nous voulons créer en conformité avec nos traditions socioculturelles dans le sens du développement saura organiser l’armée qui lui convient, c’est-à-dire forger cet instrument en établissant des rapports de confiance totale entre le peuple et son armée.
La jeunesse malienne est à l’image de toutes les jeunesses du monde. Elle est angoissée, frustrée sur son présent et inquiète sur son avenir. Pourquoi ? Parce que les incertitudes de l’emploi sont présentes. Y a-t-il un remède miracle au problème de l’emploi des jeunes ? Faut-il baisser les bras et se soumettre à la fatalité ? Nous pensons que NON. Sur le plan de l’emploi, est à souligner que toutes les constitutions garantissent sans le respecter, le droit de tout citoyen au travail. Il faut savoir que l’emploi des jeunes dépend avant tout de notre capacité à créer des richesses.
Pour la bonne réalisation de notre projet de société, nous devons nous rassurés que l’instauration et le renforcement de la démocratie nationale doit être la première préoccupation de ceux qui disent construire le Mali, en faisant en sorte que les plus humbles sentent qu’ils sont associés aux affaires de la cité et qu’un minimum de bien être pénètre dans les plus modestes chaumières.
Bruno LOMA
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