Bamako – Seuls 490 bureaux de vote – sur un total de 23.000 – n’ont pas pu ouvrir dimanche au Mali pour le second de la présidentielle, soit moitié moins qu’au premier tour, a indiqué lundi le gouvernement en saluant la montée “en puissance” de l’armée dans un pays toujours confronté à la menace jihadiste.
“Nous avions un peu plus de 3,7% des bureaux qui n’avaient pas fonctionné normalement” le 29 juillet mais “au moment où je vous parle, nous sommes à 2,1%”, a déclaré lors d’une conférence de presse le ministre de la Sécurité publique, le général Salif Traoré, au lendemain du scrutin entre le président sortant et favori Ibrahim Boubacar Keïta et l’opposant Soumaïla Cissé, dont le résultat est attendu en milieu de semaine.
“Nous ne sommes pas tout à fait satisfaits”, a noté le général Traoré, mais “le fait que le taux diminue est à mettre au crédit des forces, qui montent en puissance”, ajoutant que le Mali “est un pays en relèvement” et qu’organiser le scrutin “a été un grand défi”.
Selon le décompte officiel, 490 bureaux n’ont pas pu accueillir normalement les électeurs, dont 440 dans la région de Mopti (centre), en proie à des violences ethniques attisées par des groupes jihadistes. Les autres bureaux concernés sont situés dans le nord, dont 23 dans la région de Tombouctou, où l’incident le plus grave a été enregistré.
Le président d’un bureau de vote de la localité d’Arkodia, à une centaine de kilomètres au sud de Tombouctou, a été tué par balles par six jihadistes présumés venus “interdire le vote”. Ils ont ensuite procédé au “saccage du matériel électoral” mais “aucun autre agent électoral n’a été touché. C’est quand même très, très déplorable”, a noté le ministre.
“Ceux qui ont juré qu’il n’y aurait pas d’élections, nous ne les avons pas sous-estimés”, a-t-il ajouté en références aux groupes jihadistes qui, malgré cinq ans d’interventions militaires internationales, continuent à mener des attaques ponctuelles dans le centre et le nord.
Le “Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans”, principale alliance jihadiste du Sahel, liée à Al-Qaïda, avait menacé fin juillet de représailles les Maliens qui se rendraient aux urnes.
Au premier tour, le vote n’avait pas pu avoir lieu dans 871 bureaux et le gouvernement malien avait déployé dimanche 20% de soldats de plus, soit 36.000 militaires.
Reste maintenant à “sécuriser” le rapatriement à Bamako des bulletins de vote et des procès-verbaux électoraux, a-t-il ajouté. Le 31 juillet, un accrochage ente une patrouille de sécurisation et des assaillant avait entraîné la mort de quatre militaires maliens et de huit jihadistes présumés.
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