Les 18 candidats qui rejettent les résultats provisoires du scrutin du 29 juillet 2018, proclamés par le ministère de l’administration territoriale, se sont rencontrés le lundi 6 août 2018, à la Maison de la Presse.
Une déclaration commune a été lue par le candidat Soumaïla Cissé, dans laquelle on apprend que le pouvoir sortant est prêt à tout pour bafouer la volonté du peuple malien et fausser les résultats de la présidentielle. « Nous assistons en fait à une tentative d’un véritable hold-up électoral.
Bourrages d’urnes massifs dans le nord et le centre du pays ; cartes d’électeurs indisponibles dans de nombreux bureaux de vote ; fichier électoral mis en ligne vicié ; trafic de procurations ; irrégularités durant l’ensemble du processus de transmission et de compilation des résultats ; incohérences flagrantes entre les suffrages exprimés en pourcentage et le nombre de voix attribuées ; égarements de procès-verbaux de dépouillement; impossibilité de vérifier le nombre exact de localités dans lesquelles le scrutin ne s’est pas tenu…, la liste est accablante pour le Gouvernement en charge d’organiser ce scrutin » , indique la déclaration. Le collectif exige le recomptage contradictoire des voix et la publication des résultats bureau de vote par bureau de vote. Aussi, il demande la publication de la liste exhaustive des localités et des bureaux de vote où le scrutin n’a pas pu se tenir, et du nombre d’inscrits concernés.
Par ailleurs, le collectif exige une clarification très nette du rôle de la communauté internationale et du Ministère de l’Administration Territoriale et de la Décentralisation au sujet du fichier électoral, mis en ligne par la Délégation Générale aux Élections (DGE) ; une vérification contradictoire du logiciel de compilation qui échappe à tout contrôle et que les différentes missions électorales d’observation n’ont pu véritablement auditer, malgré les engagements pris lors de la rencontre avec le Premier ministre, le 28 juillet dernier. Le collectif demande la publication du rapport de la CENI sur le 1er tour. La publication de la situation réelle du vote par procuration.
« Solennellement et dans un esprit de responsabilité, nous en appelons donc à la mobilisation et au rassemblement du peuple malien pour faire échec à ce qui se trame : un coup d’état électoral. Le collectif des candidats à l’élection présidentielle exige la démission du Ministre de l’Administration Territoriale et de la Décentralisation, principal responsable du hold-up électoral » a conclu la déclaration.
A cette rencontre, étaient présents des candidats comme Soumaïla Cissé, Choguel K MaÏga, Modibo Koné, Oumar Mariko, Mountaga Tall et Moussa Sinko Coulibaly. Beaucoup d’autres candidats se sont fait représenter.
B BOUARE