Bientôt plus de prétextes pour s’en prendre à IBK, dans la mesure ou tout ce qu’on lui reprochait serait résolu ou presque. La mise en œuvre de l’accord de paix suit son petit bonhomme de chemin ; l’armée nationale est en train d’être rééquipée et réarmée moralement ; l’administration malienne commence à se réinstaller à Kidal ; le Centre du pays se stabilise de plus en plus et le texte de révision constitutionnelle est visiblement aux oubliettes.
Dans l’interview accordée à l’ORTM à l’occasion du 4e anniversaire de son investiture, le président Ibrahim Boubacar Kéita dit «IBK», n’a presque affiché aucune volonté de se présenter aux élections présidentielles de 2018.
Mais, ses projets en perspectives pour le Mali présagent qu’il est tenté par un come-back. Avant cela, il y a un certain nombre de processus enclenché dans sa stratégie politique pour disqualifier ses adversaires politiques, soit par leur précipitation à vouloir lui succéder, soit par leur envie à mettre l’accent sur les erreurs du régime, soit par leurs propres erreurs.
Face à cette énergique foudre chargée et dressée contre IBK, le temps devient son redoutable et inéluctable arme de combat qui commence d’ores et déjà à terrasser les gros calibres de la politiques qui peuvent lui barrer le chemin de Koulouba pour un second mandat.
Au regard des agitations dans le paysage politique, avec l’Adema qui est au bord de l’éclatement et de la division, et de l’évolution socio-économique et sécuritaire du pays, les indicateurs actuels montrent en réalité que rien ne peut faire obstacle à IBK pour briguer un second mandat en 2018. Le seul tonnerre qui pouvait déclencher l’orage était la plateforme «AN TE A BANA».
Malheureusement, le Cartésianisme a fait défaut à ses membres et leurs ambitions trop personnelles ont pris le pas sur le rationnel et l’objectivité. Elle est, dit-on, comme une poule qui au lieu de couver ses œufs pour avoir des poussins a fini par les dévorer. «Si vous ne pouvez les convaincre, semez le doute dans leur esprit», prophétisait, Harry Truman, ancien président des Etats-Unis d’Amérique. Tel est, d’un point de vue hypothétique, la stratégie politique subtile utilisée pour désarmer (par la division) la plateforme AN TE A BANA avant les futures élections présidentielles.
En renonçant (même provisoirement) au projet de révision constitutionnelle, Ibrahim Boubacar Kéita a fait preuve de maturité. En effet, cette décision a boosté sa côté dans l’opinion nationale aux dépends de ses adversaires politiques. Ceux-ci, en faisant un front commun contre lui, lui ont donné l’occasion de mesurer d’une part, son poids sur l’échiquier politique et, d’autre part, de corriger ses lacunes avant les échéances politiques de 2018.
Tout naturellement, des leçons ont été tirées et des rectificatifs sont en cours d’élaboration afin de mieux serrer l’étau autour de ceux qui le voyaient comme un «homme fini».
Rien ne peut l’empêcher de briguer un second mandat sauf lui-même
Le RPM, ou plutôt IBK, a su profiter sans encombre de toutes les situations qui lui étaient au départ défavorables pour se renforcer et affuter ses armes pour 2018. Un autre aspect, pas le moindre, le RPM se trouve au sein d’une Convention politique de plus en plus solidifiée par les ténors «défectionnistes» des partis politiques tels que la Codem et récemment l’URD, principal parti politique de l’opposition.
Un parti (URD) qui, malgré les efforts de ses leaders, n’a pu profiter de la situation ou des erreurs du régime en place. Il n’a même pas pu renforcer ses rangs avec les marches et contestations que menait la plateforme AN TE A BANA contre le projet de révision constitutionnel.
Et l’URD n’a pas non plus un poids politique national pour offrir un duel digne d’une véritable expression dans l’exercice de la démocratie à travers les élections et les probabilités d’un second tour. Certes, selon des observateurs, elle est la 1ère ou la 2e force politique du pays. Mais, les dernières élections présidentielles nous ont donné pleins d’enseignements à retenir. De ce fait, nous voyons mal l’opposition réussir à barrer la route de Koulouba à IBK qui peut ainsi espérer confortablement installer à Koulouba pour un second et dernier mandat. Comme ses prédécesseurs démocratiquement élus, Alpha Oumar Konaré et Amadou Toumani Touré.
Et cela d’autant plus que «Alternance 2018» récemment initiée par Ras Bath n’a pas les moyens de sa politique. Sans compter que ce mouvement n’a pas l’expérience de ses ambitions pour rassembler autant de monde et soutenir une quelconque candidature assez robuste pour déraciner un baobab, à l’image du légendaire Soundiata Kéita, pour le planter au beau milieu de la route de Koulouba.
Enfin, le facteur étincelant en date est l’entrée en scène politique, dans la précipitation et «l’impréparation» d’un des pivots de l’Adema, Kalfa Sanogo à Sikasso la semaine dernière, est une bénédiction presque inespérée pour le RPM. En effet, les dissensions qui existent au sein du parti de l’Abeille solitaire sont maintenant exposées au grand public.
Et, la déclaration du comité exécutif du parti est l’expression de la discorde et l’incohérence entre les leaders du parti historique de la démocratie. IBK ne peut qu’applaudir face à cette situation qui prévaut au sein de l’Adema.
Désormais, la voie est libre et dégagée pour le RPM et son chef de bataillon, IBK, pour briguer un second mandat en 2018. Comme le disait Killy Jean-Claude, skieur français qui remporta trois médailles d’or, «la victoire va à celui qui prend le plus de risques» !
M.M