Présidentielle 2018 : L’histoire d’un changement raté

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Retrait des cartes d’électeurs

En 2013, les Maliens avaient fondé tout leur espoir de changement sur le président Ibrahim Boubacar Keïta en l’élisant avec plus de 77% des voix exprimées. Malgré une très longue période de grâce, le président n’a pas tardé à décevoir les Maliens par des affaires et des scandales dans la gestion des affaires publiques et aussi par l’influence trop grande de sa famille dans sa gouvernance.

Rapidement, les différents acteurs qui aspiraient au changement commencèrent à s’organiser. Certains activistes, notamment Youssouf Mohamed Bathily alias Ras Bath, avaient pris d’assaut les radios privées et les réseaux sociaux pour conscientiser les populations sur la nécessité du changement. Les partis politiques de l’Opposition se radicalisaient et les anciens alliés du régime se mirent à le combattre. Les organisations de la société civile étaient devenues de plus en plus critiques envers le régime. Bref, toutes les conditions étaient réunies pour assurer le changement ou l’alternance le 29 juillet 2018. Mais que s’est-il donc passé ?

Les activistes ont commencé à se combattre sur les ondes des radios et sur les réseaux sociaux, chacun voulant assurer le leadership. Les politiciens (opposition et majorité) ont profité de cette situation pour soutenir et financer les activistes les uns contre les autres. Les responsables des organisations de la société civile ont vendu leurs organisations contre des billets de banque ou contre des promesses d’emplois ou de marchés au détriment de leurs convictions.

Sans compter que des milliers d’électeurs, à cause de la précarité ou de l’insouciance, ont vendu leur vote au plus offrant. Les journalistes et les artistes ont aussi été divisés par les politiciens. Les opposants politiques au régime n’ont pas pu s’entendre sur une candidature unique ou sur des grandes coalitions car chacun des candidats avait des ambitions démesurées. Chacun pensait qu’il était le meilleur et que son tour était arrivé. Malheureusement, ils n’ont pas pu séduire les Maliens avec leurs programmes. Ces situations combinées ont ouvert un boulevard au président IBK qui était candidat à sa propre succession.

Moussa Bagayoko

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