Présidentielle 2018 : Le processus électoral en danger

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Un bureau de vote (photo RFI)

En conférence de presse lundi 2 avril, Dramane Diarra, le président du Réseau d’appui au processus électoral au Mali (APM) a souligné les dangers qui menacent la présidentielle de 2018. Il y a un début de consensus sur la future loi électorale, mais il y a toujours des sujets qui fâchent comme le rôle de la Minusma, la mission onusienne. « Nul doute que l’enjeu fondamental des élections en 2018, notamment l’élection présidentielle, est de sauver notre démocratie en danger », a déclaré Dramane Diarra.

Il y a d’énormes défis à relever pour que les élections soient acceptables et conformes aux standards internationaux, selon l’APEM. Tout d’abord, il s’agit de réussir l’adoption des modifications proposées à la loi électorale dans le consensus; tenir le chronogramme électoral. Mais il faudra surtout, selon Dramane Diarra, régler au plus vite les sujets de discorde dont le cas de la Cour constitutionnelle qui est pointée du doigt par une partie des acteurs du processus électoral.

L’APEM entamera bientôt des démarches pour rencontrer les membres de la Cour constitutionnelle, mais d’autres sujets de discorde sont également à examiner. Ainsi, les acteurs du processus électoral doivent définir la place de la Minusma dont le chargé des Affaires électorales, Martin Manon, était présent à la conférence de presse de l’APEM.

Dramane Diarra a demandé aux autorités l’adoption d’une démarche inclusive dans l’organisation des élections. Aux acteurs toutes tendances confondues, l’APEM demande la mobilisation générale contre la fraude, la corruption et la violence. « Une contribution de tout instant aux mesures de prévention de l’insécurité et de renforcement de la sécurité », a indiqué le président de l’APEM.

Par ailleurs, le réseau s’inquiète de la nécessité de trouver un large consensus autour des modifications à apporter à la loi électorale. Toute modification doit être conforme à la Charte  africaine de la démocratie, des élections et de la bonne gouvernance de l’Union Africaine adoptée en janvier 2017. Les modifications doivent également tenir compte du Protocole de la CEDEAO sur la démocratie et la bonne gouvernance qui interdit les modifications à moins de 6 mois des élections sauf en cas de large consensus.

Autre préoccupation de l’APEM, le désintéressement de nombreux acteurs aux opérations spéciales de révision des listes électorales. « Ces opérations n’ont pas suscité l’engouement souhaité au sein de la population (très timide mobilisation). Aussi, les partis politiques ne se sont pas montrés particulièrement intéressés (3 à Kayes, 12 à Koulikoro, 15 à Ségou, 16 à Mopti, 11 à Tombouctou) », souligne la note de l’APEM sur le processus électoral en cours.

Toutefois, l’APEM estime que la crispation politique et la bipolarisation du peuple, au moment où avait le plus besoin d’une démarche consensuelle à quelques mois de l’élection présidentielle de 2018, est de nature à compromettre ladite élection, et mettre en danger la démocratie malienne. «Fort heureusement, depuis quelques semaines, le climat consensuel semble prendre forme », a poursuivi Dramane Diarra

Soumaila T. Diarra

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