Le lundi 9 juillet 2018 à l’hôtel de l’Amitié, Soumaïla Cissé a présenté à la presse son programme présidentiel. Un projet ambitieux avec lequel, il veut bâtir un Etat fort. En 5 piliers. Il s’engage notamment à restaurer la paix, la sécurité, et l’autorité de l’Etat, à instaurer un véritable dialogue entre tous les Maliens et à mettre en marche un Etat au service de la population. Dans le même programme, il prévoit également de donner aux jeunes et aux femmes la place qui leur est due dans la société malienne et envisage de construire une économie performante et solidaire.
S’il est élu président de la République, Soumaïla Cissé s’attellera aussitôt à promouvoir le secteur de l’investissement pour booster l’économique malienne. Il envisage pour ce faire de créer un environnement favorable à l’initiative privée et de redynamiser l’artisanat et le tourisme, entre autres secteurs. Pour la gestion des ressources du sous-sol, il ressort des propositions du chef de file de l’opposition une participation plus accrue de l’Etat dans les sociétés minières dans le cadre d’un holding financier.
Pour ce qui est de la bonne gouvernance, M. Cissé engagera une lutte énergique contre la corruption, les abus de biens sociaux et les surfacturations. Il préconise sur le même registre des réformes institutionnelles pour un Mali nouveau. Soumi entend ainsi mettre le Mali à l’abri du culte de la personnalité et du pouvoir personnel.
La paix et la sécurité passeront par la mise en œuvre en toute bonne foi de l’Accord pour la Paix et la Réconciliation Nationale issu du processus d’Alger. Toujours sur ce chapitre, il s’engage à organiser des Assises Nationales sur les grands problèmes de la Nation et à créer le cadre d’un dialogue intercommunautaire et interreligieux afin de lutter contre l’extrémisme et la radicalisation.
Pour que l’État soit véritablement au service des populations, les mesures prioritaires de sa présidence concerneront la santé, dont la part dans le budget national passera à 15 %, le lancement d’un programme national pour l’accès à l’eau, l’éducation avec notamment le recrutement systématique des diplômés des écoles de formation et la construction d’écoles, une meilleure protection sociale et le lancement d’un programme de construction de logements sociaux. Il prévoit également l’instauration de quotas à l’Assemblée Nationale : 20 % pour les jeunes et 30 % pour les femmes. Son programme inclut par ailleurs une réforme de l’armée avec la création de Brigades d’intervention rapide et l’augmentation du budget militaire. Ces ambitions figurent dans le programme du chef de file de l’opposition au même titre que d’autres initiatives en rapport notamment avec la décentralisation effective, la modernisation de l’agriculture, le transport et la construction de 2 000 kilomètres de routes. Le candidat a par ailleurs présenté le projet de création d’une nouvelle ville, entre Koulikoro et Ségou, pour désengorger la capitale.
Ce n’est pas tout. Les promesses ont également trait à l’avènement de médias plus libres et plus indépendants au service d’une véritable démocratie. C’est dans ce cadre qu’il est préconisé une révision du statut de l’ORTM pour lui assurer une plus grande indépendance, l’augmentation de l’appui à la presse privée et la sécurisation des journalistes dans l’exercice de leur métier etc.
Amidou Keïta