Présidentielle 2018 : L’ADP-Maliba exige un audit indépendant du fichier électoral

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Les responsables politiques de l'ADP lors d'une conférence de presse

Lors de la réunion du cadre de concertation Ministère de l’administration territoriale-partis politiques tenue, le mardi 19 septembre dernier, l’opposition républicaine interpellait le ministre Tiéman Hubert Coulibaly sur un certain nombre de points : l’utilisation de la biométrie pour garantir la transparence des élections, l’audit du fichier électoral, la création d’une autorité unique et indépendante de gestion des élections,  la question de la prise en compte des nouveaux majeurs sur la liste électorale,  la mise à disposition des cartes NINA et bien d’autres. Cette fois-ci, c’est le parti Adp-Mali (Alliance démocratique pour paix), membre de l’opposition, qui revient encore à la charge. Le  mercredi 20 septembre dernier, le parti a adressé une correspondance au Premier ministre, Abdoulaye Idrissa Maïga, chef du gouvernement pour exiger la réalisation d’un audit indépendant du fichier électoral. « De l’année 2013, date de la dernière élection présidentielle, à nos jours, un nombre incalculable de nos jeunes compatriotes ont atteint l’âge de voter. Il n’a jamais été précisé si ces personnes seront automatiquement inscrites sur les listes électorales ou si elles doivent s’inscrire d’elles-mêmes », a déploré le président du parti Adp-Mali, l’honorable Amadou Thiam.

« Monsieur le Premier Ministre, J’ai l’honneur de vous adresser cette correspondance afin de porter à votre connaissance certaines préoccupations qui poussent notre parti, l’Alliance Démocratique pour la Paix (ADP-Maliba), à demander des éclaircissements à votre gouvernement et à solliciter la réalisation d’un audit indépendant du fichier électoral. En effet, en vertu de la loi électorale de la République du Mali, l’administration malienne est tenue d’opérer la révision annuelle des listes électorales en vue d’y inscrire ceux en âge de voter et d’en retirer ceux frappés de l’impossibilité d’exercer leur droit de vote (décès, condamnations). Ces opérations sont initialement prévues pour commencer le 1er Octobre 2017. Dans le cadre de la consolidation de notre démocratie, de l’augmentation recherchée par tous du taux de participation mais aussi en vue de contribuer à la réconciliation nationale, notre parti estime qu’une vaste action d’information gouvernementale était indispensable pour que chacun soit rassuré de la mise en œuvre effective de ces dispositions pertinentes de la loi électorale », lit-on dans la correspondance adressée au premier ministre, Abdoulaye Idrissa Maïga, signée par le président du parti, l’honorable Amadou Thiam. Avant d’inviter le gouvernement à organiser la mise à jour du fichier. A l’en croire, de 2013, date de la dernière élection présidentielle, à nos jours, un nombre incalculable de nos jeunes compatriotes ont atteint l’âge de voter. Il n’a jamais été précisé, dit-il, si ces personnes seront automatiquement inscrites sur les listes électorales ou si elles doivent s’inscrire d’elles-mêmes. Pour le président de l’ADP-Maliba, dans l’éventualité où les citoyens doivent s’inscrire par eux-mêmes, aucune précision n’a non plus été donnée sur la procédure et les lieux d’enrôlement. Selon l’honorable Thiam, ancien 2ème vice-président de l’Assemblée nationale, personne ne connaît les dispositions prises par le gouvernement pour assurer l’inscription des refugiés maliens sur les listes électorales. En outre, il dira qu’il n’y a pas de calendrier connu pour le retour de nos compatriotes dans leurs localités d’origine.

Casse-tête pour l’obtention des cartes NINA

« Hors du Mali, la situation est chaotique. Les Maliens de l’extérieur sont confrontés à une difficulté quasi-insurmontable d’obtenir leur inscription sur les fichiers ainsi que la délivrance des cartes NINA. Au-delà de l’aspect électoral, ces problèmes causent des tords souvent irréparables à nos compatriotes. Vous n’avez, jusqu’à présent, donné aucune information sur les efforts que vous fournirez durant cette période de révision pour assurer leur inscription sur les listes. Finalement, à l’issue de la période de révision des listes électorales, nous ne comprenons toujours pas le mécanisme et le calendrier selon lesquels les autorités compétentes procèderont à la consolidation du fichier final et à la remise des cartes d’électeurs. D’ailleurs, notre surprise fut grande lorsque, sur ce dernier sujet, de sources médiatiques, nous avons appris que les cartes d’électeurs seraient payantes sans qu’à  aucun moment une source officielle n’ait clarifié cet aspect », souligne le président du parti Adp-Maliba. En raison de toutes ces inquiétudes sans réponse, l’ADP-Maliba estime avoir l’accompagnement du gouvernement afin de porter un regard indépendant sur le fichier consolidé qui sortira de la période de révision des listes électorales. « Nous souhaitons qu’un audit indépendant soit réalisé afin que l’ensemble des acteurs intéressés par le sujet soient rassurés sur l’exactitude et la fiabilité du fichier électoral. Comprenez, Monsieur le Premier Ministre, que des doutes et des interrogations sur des sujets aussi sensibles que l’enrôlement, l’inscription et l’obtention de cartes NINA ne servent pas à apaiser le climat social et à maintenir la confiance entre l’Etat, d’une part, et les acteurs politiques et la société civile, d’autre part. C’est pourquoi nous vous adressons cette demande pour la réalisation d’un audit indépendant », précise le premier responsable du parti Adp-Maliba.

Aguibou Sogodogo

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