A l’issue de sa 15è conférence nationale, tenue samedi 25 mars 2017 au Pavillon des Sports du Stade Modibo Kéita de Bamako, les délégués des sections du parti africain pour la solidarité et la justice (Adema-Pasj) se sont majoritairement exprimés en faveur d’une participation effective de leur parti à la présidentielle de 2018, avec leur propre candidat. Dioncounda Traoré pourrait être cet homme providentiel.
L’Adema aura bel et bien son candidat. La deuxième force politique du pays ne nie tout de même pas son appartenance à la majorité présidentielle. Les délégués du parti de l’Abeille solitaire, venus à la Conférence nationale du parti, ont majoritairement invité le « Comité exécutif du parti à engager le processus de désignation du candidat du parti pour l’élection présidentielle de 2018. »
Pour les délégués du parti, il s’agit non seulement de ne plus commettre l’erreur de 2007 qui a consisté à renoncer à présenter un candidat face à l’allié d’alors, Amadou Toumani Touré, et qui a été lourde de conséquences, mais aussi pour assurer la survie du parti, affaibli par des querelles intestines de positionnement. Cette décision ne veut pour autant pas signifier que tous au sein de l’Alliance pour la démocratie au Mali sont pour que le parti aille à la présidentielle contre le président IBK dans l’éventualité d’une candidature de celui-ci.
Beaucoup en effet, sont partisans du scenario de 2007. Mais pour la majorité des délégués présents à la dernière Conférence nationale du parti, ne pas présenter de candidat à la présidentielle de 2018 pourrait consacrer la mort politique définitive du Pasj et de la plupart de ses animateurs-fondateurs.
Si pour le moment aucun nom ne filtre, l’ancien président de la transition, Dioncounda Traoré, ferait presque l’unanimité. Ce dernier espèrerait sur un désistement de son ami et ancien camarade du parti, Ibrahim Boubacar Kéita, dont on susurre dans les coulisses qu’il pourrait bien renoncer au pouvoir au terme de son premier quinquennat, quand bien même les cris de sirène du RPM et de certains partis de la majorité l’invitant à se représenter à sa succession malgré un état de santé fragile.
BONIFACE DEMBELE