À quelques encablures des élections générales de 2018, l’horizon semble s’assombrir pour le parti de la quenouille. Des militants et cadres de cette formation politique, qui se disent désabusés par la présence du président du parti au sein de l’attelage gouvernemental, à moins de 6 mois des joutes électorales, seraient prêts à claquer la porte du parti pour d’autres destinations. La conférence nationale extraordinaire tant attendue pour désigner une candidature à l’interne aura-t-elle finalement lieu ?
Le malaise est perceptible au sein du parti du tout-puissant ministre de l’Education nationale, Housseini Amion Guindo, non moins président de la Codem. Depuis que celui-ci, au lieu de quitter le gouvernement pour préparer sa candidature à la prochaine présidentielle, se renforce en prenant de nouveaux «galons» au sein du gouvernement dirigé par Soumeylou Boubèye Maïga.
En effet, du squelettique ministère des Sports avec moins d’un 1% du budget national, Poulo se retrouve au juteux ministère en charge de l’éducation avec 35% du budget national. Peut-être, pour doucher ses ambitions présidentielles.
Le Premier ministre Soumeylou Boubèye Maïga, on le sait, dès sa prise de fonctions, a lancé un ultimatum aux partis de la convention de la majorité présidentielle (Cmp), qui auraient des ambitions présidentielles, de s’en déclarer avant fin mars 2018. Or, il faut rappeler que la Codem, qui est liée à cette convention de la majorité présidentielle par un contrat de mandature, avait à l’issue de son 2ème congrès ordinaire donné rendez-vous à ses militants pour une conférence nationale extraordinaire, afin de discuter d’une hypothétique candidature à l’interne.
De toute évidence, on n’en est pas là. Les militants se retrouvent dans une véritable confusion. Au sein des démembrements du parti, le débat est relancé et de plus en plus, des voix se lèvent pour dénoncer l’immobilisme en cours au sein du parti.
Pour certains militants, il s’agit ni plus ni moins que d’un calcul intelligent du président du parti pour continuer à jouir seul des délices du pouvoir à travers le fauteuil ministériel qu’il occupe tout seul depuis quatre ans. Ainsi, Poulo serait en train de négocier avec le président IBK son maintien définitif auprès de lui en qualité de ministre. En contrepartie, il renoncerait à se présenter contre lui à la présidentielle de 2018.
Pour d’autres, la position actuelle du parti de la quenouille n’est pas conforme à son statut de 4ème force politique du pays avec plus de 500 conseillers municipaux, quatre députés à l’hémicycle, un ministre. Ce qui fait de ce parti politique une force stable au sein de la convention de la majorité présidentielle. Par ailleurs, l’Adéma-Pasj étant appelée à se fissurer, le parti de la quenouille gagnerait à se positionner davantage dans l’arène politique.
En tout cas, des caciques du parti Codem rappellent les liens de famille qui existeraient entre Poulo et IBK et entre le Premier ministre Soumeylou Boubèye Maïga et Poulo. D’après eux, cela condamnerait Housseini Amion Guindo à un soutien indéfectible à l’actuel président de la République. Faut-il en déduire une mort programmée de la Codem ?
Ousmane DIAKITE