Présidentielle 2018 au Mali : Une élection dans la division

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Des citoyens maliens font la queue devant un bureau de vote de Bamako sous le regard des forces de sécurité, le 29 juillet 2018. © REUTERS/Luc Gnago
Des citoyens maliens font la queue devant un bureau de vote de Bamako sous le regard des forces de sécurité, le 29 juillet 2018. © REUTERS/Luc Gnago

Pour la bonne organisation du scrutin présidentiel d’hier, le gouvernement avait fait croire qu’il avait déployé près de 30 000 hommes à l’intérieur du pays. Malheureusement, on dirait que cette volonté, si elle était vraie, laisse quand même à désirer puisque certaines localités n’ont pas pu voter à cause de l’insécurité.

Le Mali est-il un et indivisible ? Une question difficile à répondre puisque nous constatons que toutes les régions, tous les citoyens ne sont pas dotés des mêmes libertés.

En effet, le Mali a connu le premier tour de l’élection présidentielle. Avant ce scrutin, comme pour se vanter, le gouvernement claironnait devant le monde entier qu’il a déployé près de 30 000 éléments des forces de sécurité à l’intérieur du pays, dans le but de mieux sécuriser ce processus électoral et permettre à tous les citoyens d’accomplir sans crainte leur devoir citoyen. Cette volonté ou plutôt ce déploiement ne serait qu’un leurre si nous savons qu’elles sont nombreuses les localités qui n’ont pas pu voter hier à cause de l’insécurité.

Dans la région de Ségou, le village de Mariko situé à 45 km de Niono n’a pas participé à ce scrutin, pareil pour Gargouna à 20 km d’Ansongo dans la région de Gao. L’insécurité est la cause fondamentale de la non-participation des citoyens de ces localités. En plus d’elles, nous avons également Kikara à 30 km de Douentza, ainsi que de Manako près de Fatoma et de Douma à 13 km de Douentza, tous dans la région de Mopti. Dans ces localités, les populations ont été victimes d’une attaque barbare qui les a empêchés d’accomplir leur devoir civique.

Pour le cas spécifique de Douentza, il est à noter que les bureaux ont ouvert très tardivement. À Fatoma, nous savons, de source sur place, qu’elle a subi une attaque, tôt hier matin. Cet acte ignoble aurait visé particulièrement la mairie et la sous-préfecture de ladite localité. Cet incident a empêché les citoyens de cette localité de voter.  L’insécurité s’est manifestée aussi le jour de l’élection présidentielle dans les régions de Tombouctou et de Kidal où il y a eu des tirs d’obus et de roquettes sur le camp de la Minusma à Aguelhoc. Un des obus aurait atteint un centre de vote de ladite localité (Kidal). Alors, où sont passées les 30 000 éléments des forces de sécurité, M. le Premier Ministre ? Nous avions besoin d’une élection apaisée, mais ces faits ne peuvent être qu’inquiétants, si nous savons déjà la fragilité de ce pays longtemps victime de terrorisme.

Fousseni TOGOLA

 

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