Housseini Amion Guindo, président de la Codem, vice-président de l’Assemblée nationale, candidat des partis unis pour la République (Pur) à l’élection présidentielle.
Quelques heures après son investiture par les partis unis pour la République (Pur), Housseini Amion Guindo, député élu à Sikasso a bien voulu accorder à votre journal une interview au cours de laquelle il revient sur la situation générale du Mali, les élections en cours de préparation, son parti et le paysage politique. Voici la seconde partie !
Vendredi dernier, les Pur (Partis unis pour la République) ont réaffirmé leur soutien à votre candidature à la prochaine élection présidentielle. Etes-vous partant et si oui, quelles sont vos motivations ?
Vous savez, aujourd’hui, nous n’avons même pas le choix. Nous avons un rôle historique à jouer. Il y a deux camps, un pour la restauration et l’autre pour le changement. On ne peut plus faire comme si rien ne s’était passé après le 22 Mars au Mali. Maintenant, il est temps de tourner la page. Ce camp veut revenir après avoir fait vingt ans au pouvoir, il a été plein de clivages. De l’autre camp, tous ceux qui ont soutenu le coup d’Etat, ce n’est pas parce qu’ils aiment les militaires, c’était tout simplement l’occasion de se servir des militaires pour endiguer toute menace de restauration dans le pays, c’était dans l’espoir du changement. Aujourd’hui, si cette ancienne classe revient au pouvoir, on ne pourra pas relever un des défis fondamentaux qui est la réconciliation nationale au Mali. Donc, une des priorités pour le nouveau président est de considérer les Maliens avec un nouveau visage. Il se trouve que de tous ceux qui parlent de changement, nous avons été les premiers à parler de tournant générationnel. Ce n’est pas en terme d’âge, mais surtout en terme d’acteurs. De tous ceux qui prônent ce changement, nous avons le parti le plus implanté, le mieux implanté. Nous avons aussi le soutien d’autres partis. C’est à nous de prendre une responsabilité. On doit se présenter pour gagner les élections. C’est l’attente de tous les Maliens. Nous ne sommes pas des philosophes politiques installés à Bamako, nous sommes des hommes de terrain. C’est aussi pour favoriser l’alternance qui est la solution à la crise institutionnelle que connait le Mali, et l’alternance n’est pas une question de passation entre frères ou entre amis.
Dans la course à la présidentielle, vous aurez, en principe, le soutien des autres partis des Pur, mais la devise de votre parti est : comptons d’abord sur nos propres forces. Comment se porte la Codem ?
En plus des Pur, nous avons le soutien aussi de plusieurs responsables politiques, associations et partis politiques. Ceci dit, la Codem se porte à merveille. Neuf mois après la création de Codem, nous sommes partis aux élections communales d’Avril 2009. Nous étions 119e parti au Mali, et à l’élection on est venu dans les six premiers, seulement après neuf mois d’existence. Aujourd’hui la Codem a cinq ans et le travail n’a jamais cessé. Après ces neuf mois, on a fait la fusion avec d’autres partis politiques et on a reçu plusieurs adhésions, à différents niveaux : Haut conseil des collectivités, élus communaux, élus nationaux, députés à l’Assemblée nationale. On était cinq députés quand on a enregistrés ces résultats en neuf mois, aujourd’hui on est huit et on n’était pas membre du gouvernement. Mais maintenant nous sommes représentés pratiquement dans toutes les institutions du pays. Et aujourd’hui, comme vous pouvez le constater vous-mêmes, après seulement quelques années d’existence, la Codem rivalise avec ceux qui prétendent être les grands partis.
Est-il envisageable que Housseini Amion Guindo soit également le candidat de la Csm (Convergence pour sauver le Mali) un regroupement auquel appartient la Codem ?
C’est le coup d’Etat, la crise, qui nous ont liés. Dès le début, nous avons été clairs, il ne s’agit pas d’autre chose que la gestion de la crise institutionnelle. Mais dès qu’on parle d’élections, il n’y a plus de Csm. Ce n’est pas une alliance politique ou électorale, mais juste une alliance de circonstance pour gérer la crise que traversait le pays. Maintenant la grande crise est derrière nous et on parle d’élection.
La Csm a terminé sa mission. On peut avoir le soutien au niveau de la Csm, mais pas de candidat.
Vous avez toujours prôné le tournant générationnel et le renouvellement de la classe politique, pourtant, au niveau de la jeune génération vous avez du mal à vous entendre sur une candidature unique à opposer à la vieille garde. Qu’est-ce qui cloche ?
Vous savez, en politique, effectivement le changement c’est un idéal, cela va au-delà des personnes. Je pense que nous, nous avons fait l’effort de nous entendre avec les autres. Mais en politique, il n’y a pas de critères, le seul critère est la représentativité. En toute humilité, de tous ceux qui se réclament de la jeune génération, la Codem est la plus représentative. Cela, tous les observateurs de la scène politique le savent. Peut-être est-ce parce que nous avions eu une chance que les autres n’ont pas eue. En effet, nous avons eu la chance d’aller à des élections et de faire nos preuves. C’est un constat fait sur des bases objectives. Quand nous sommes allés aux élections en 2009, nous n’avions que neuf mois. Tout le monde a pu appréhender notre implantation. Ce que les autres jeunes n’ont pas réussi à faire parce que leurs partis sont venus bien après. Il est important pour nous que ce changement soit un idéal. Et pour cela, c’est la Codem qu’il faut aider. C’est comme s’il y avait deux véhicules, un sans batterie et l’autre avec une batterie faible, à pousser. A mon humble avis, il est plus facile de pousser le véhicule à batterie faible parce que l’autre ne pourra même pas démarrer. Ce véhicule à pousser, c’est la Codem. Il le faut pour réaliser l’alternance.
Ce n’est pas encore la campagne électorale, mais déjà peut-on savoir ce que le candidat Poulo a à proposer au peuple pour espérer être élu ?
Hier, la priorité c’était l’éducation, aujourd’hui c’est de sécuriser le territoire. Pour réaliser cette priorité, nous comptons rebâtir notre armée, nos forces de défense et de sécurité. Cela prendra du temps, mais c’est notre souhait. C’est pour garantir la paix, la dépendance, la souveraineté à notre population. Aujourd’hui, nous avons besoin avant que cette armée ne soit réformée, de la coopération militaire tchadienne et française pour nous aider à former non seulement nos troupes avec toute l’expérience qu’ils ont du désert, mais aussi pour tout le rôle qu’ils ont joué à restaurer l’intégrité territoriale du Mali. Le second défi est la cohésion sociale, intra et inter communautaire. Une autre priorité au Mali est la reconstruction du pays. Cette année de crise a beaucoup affecté notre économie. Nous avons besoin de renforcer notre coopération économique avec nos amis de la communauté internationale. Maintenant, on doit s’occuper de la bonne gouvernance afin de ne pas ramener ceux qui avaient mal géré le pays, pour dire de lutter contre la corruption, or c’est une exigence pour tous les Maliens. Pour le cas de l’école, il y’a une injustice, une partialité de l’Etat.
L’école est gratuite dans les grandes villes parce que tout simplement ce sont des écoles publiques et certains parents envoient leurs enfants dans les écoles privées. Par contre dans les villages, ce sont les parents qui construisent et recrutent les enseignants. Donc, l’école n’est pas gratuite. Tous les problèmes au Mali se situent dans les écoles. Il faut leur réhabilitation pour avoir de bons juges, de bons médecins, de bons militaires et de bons paysans. Tout part de l’école.
Sur le plan du redémarrage économique, nous avons besoin de renforcer cette coopération économique avec nos partenaires. C’est aussi soutenir l’agriculture, le secteur primaire. Le Mali est l’un des rares pays de la sous région qui est traversé par beaucoup de zones climatiques et qui peuvent permettre la diversité des cultures. Les autres pays n’ont pas le choix. Le pays est traversé par deux grands fleuves. Donc, il y a des conditions très favorables pour relancer notre agriculture. On ne peut pas parler d’économie forte sans parler de secteur secondaire qui est fort. Malheureusement, ce secteur qui est l’industrie, n’existe pas. Pour valoriser notre agriculture nous sommes obligés de développer le secteur secondaire car aucun pays ne peut se développer sans le commerce. Nous avons un secteur tertiaire et c’est pour cela que le Mali est devenu une terre d’importation de tous les produits. Nous avons tous les atouts en matière d’énergie, de ressources minières. Nous avons rencontré les officiers français pour les plaidoyers, mais aussi pour présenter nos condoléances et remerciements aux familles des soldats tués au Mali. On a fait une plaidoirie, surtout à la tenue des élections pour nous permettre de sortir de la crise institutionnelle que nous vivons. On ne peut pas avoir un gouvernement issu d’un coup d’Etat, en demandant à ce que les militaires soient absents dans ce jeu. Il ya aussi l’unité du pays.
Vous venez de parrainer en France un spectacle et vous en avez profité pour rencontrer des officiels français. Qu’est-ce que ces rencontres ont donné ?
Nous avons rappelé aux Français, la promesse qu’ils ont tenue, ce que le président Hollande a dit avant d’intervenir au Mali. C’était de faire en sorte qu’il n’y ait qu’une seule armée et que le Mali exerce une souveraineté sur l’ensemble de son territoire. La France ne doit pas oublier ses engagements au Mali. Ce n’est pas une obligation, mais un acte d’amitié. La lutte contre le terrorisme et la drogue n’est pas l’affaire d’un pays, mais celle du monde entier.
Réalisée par Cheick Tandina
CET EX PETIT ASSOCIE DE ATT ET Co A INTERET A NE PAS TROP NOUS DISTRAIRE DE SES FANFARONADES , QU’IL NOUS DISES DEPUIS LUI AUSSI A LA PRETENTI D’APPRENDRE AUX MALIENS UN PAS DE DEMOCRATIE ? UN PARTI A BASE TRIBAL ET REGIONALISTE NE PEUT PAS DU TOUT SE VOIRE CONFIER LA DESTINEE D’UN PAYS AUSSI SERIEUX COMME LE MALI! CE PARTI A TOUT INTERET A PREPARER LES ELECTIONS COMMUNALES A VENIR QUE DE NOUS IMPORTUNER.
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