Présidentielle 2013 : Les 10 commandements du candidat

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Avec la convocation du collège électoral, c’est parti pour la présidentielle 2013. Il est donc opportun d’appeler tous les candidats et candidates – près d’une vingtaine actuellement – au respect de dix commandements électoraux, avec en ligne de mire un scrutin apaisé, transparent, crédible, seul véritable viatique contre une crise postélectorale et pour une fête démocratique.

 

1 – Tu mettras le Mali au-dessus de tout et de tous.

2 – Conformément au premier engagement, tu ne chercheras pas  à te servir du pays en cas de victoire, mais à le servir, en digne fils ou fille pétri des valeurs du patriotisme et du travail bien fait.

3 – Tu ne prendras pas les autres candidats comme des ennemis à étriper, mais plutôt comme des adversaires politiques à qui tu dois respect, courtoisie et considération.

 

4 – Au cours des débats pendant la campagne, tes paroles voleront haut. Avec cette même hauteur d’esprit, tu seras intraitable dans la défense de l’intérêt national et des valeurs républicaines d’honnêteté et de respect du bien public. Mais tu ne t’abaisseras pas, pour autant,  à fouiller dans les caniveaux et à donner des coups au-dessous de la ceinture, transformant ainsi le débat  en un combat de personnes et non en une lutte d’idées.

 

5 – En cas de défaite, tu  seras bon perdant. Tu ne chercheras donc pas à mettre le feu à la maison commune, même si tu as l’impression d’être victime de tricheries. Prend de la hauteur, sois un Mahatma (une grande âme). Sois sourd à ceux de tes partisans va-t-en guerre. Tu chercheras, toutefois, par tous les moyens légaux et citoyens, à rentrer dans tes droits.

 

6 – En cas de victoire, tu seras un Président pour tous les Maliens,  juste, travailleur, soucieux de propulser le Mali dans le cercle envié des pays émergents, en t’appuyant sur ses ressources naturelles et, surtout, sur le génie de son peuple. Tu seras un modèle d’intégrité et de compétence. Tu auras la force morale de résister à l’ivresse et à toutes les tentations  du pouvoir, pour garder la tête froide. Ne dit-on pas que le pouvoir corrompt  et que le pouvoir absolu corrompt absolument?

7 – Tu en imposeras aux membres de ton cercle intime – ta femme, tes enfants, tes amis et autres courtisans – car c’est là la porte d’entrée de la grande corruption. La corruption, l’un des 12 péchés capitaux qui nous ont enfoncés dans le gouffre où nous nous trouvons actuellement. De fait, tu  seras implacable contre l’Hydre de la corruption et toutes les tares sociales.

 

8 – La sécurité sera un élément central de ton mandat. Donc, par calcul politicien, tu n’essaieras pas d’affaiblir l’armée. Au contraire, sache qu’une armée forte est un gage de stabilité pour toi et pour le pays.

 

9 – Le peuple sera pour toi ce que la terre fut pour Antée: la source de ta force et ton pouvoir. Donc, ne vis pas en vase clos, dans une tour d’ivoire, ne voyant ce que ce que tes courtisans voudront que tu voies. Gare alors aux villages Potemkine!

 

10 – Au cas où tu perdrais l’élection, n’en fais pas un drame. Va cultiver ton jardin, en te disant: «j’ai une des villas, voire des immeubles, un ou des comptes en banque bien garni(s), une collection de véhicules, y compris des 4×4, des rentes viagères,  pendant que des centaines de milliers de Maliens n’ont même pas le minimum vital. Je dois donc m’estimer  heureux et rendre, par conséquent, grâce à Dieu».

Yaya Sidibé

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