Presidentielle 2013 : La Coopérative des producteurs et cultivateurs du Mali demande le report de la date du 28 juillet

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La coopérative des producteurs et cultivateurs du Mali (COPROCUMA) a levé le voile sur sa position par rapport à la date retenue pour l’élection présidentielle. C’était au cours d’une rencontre organisée par ses membres le samedi 18 mai 2013 à Bougouni à son siège. Rencontre placée sous la conduite du Président de la coopérative, M. Ismaël Diakité, en compagnie de M. Kamory Kéita, Président du Conseil d’administration de 52 coopératives. Ont aussi pris part aux échanges, le chef du village du quartier Hèrèmakonon de Bougouni M. Békaye Bagayogo et plusieurs paysans venus de tous les coins. A cette rencontre, il a été essentiellement question du report de la date du 28 juillet prévue pour la tenue de l’élection présidentielle pour la simple raison que cette période coïncide avec celle des semis.

                Force est de constater que la reconquête de nos grandes villes du nord du pays par l’armée malienne et ses alliées a permis au Mali de sortir progressivement de la crise qui l’a affecté depuis plus d’une année. A présent, tout le peuple malien, soucieux du sort de notre nation, est unanime que seules les élections nous permettront d’avoir un gouvernement légitime. C’est dans cette logique que les autorités maliennes de la transition, soutenues par l’opinion internationale, sont en train d’œuvrer pour tenir l’élection présidentielle le 28 juillet à venir. Suivront les législatives et les communales. Cependant un point très important semble ne pas être pris en compte par nos décideurs. Il s’agit de la date fixée pour l’organisation de la présidentielle. Cette date tombe sur une période inappropriée pour le monde paysan dans la mesure où les jours de pluie sont des jours précieux pour nos travailleurs de terre. Pourtant non seulement la date du 28 Juillet coïncide avec la période des semis, mais aussi elle coïncide avec le moi de ramadan dans un pays majoritairement musulman.

Selon le Président de COPROCUMA, Ismaël Diakité, le jour où il pleut correspond au jour de l’adoration de Dieu tel que le vendredi. De la manière que les croyants accordent plus d’importance à leurs grands jours de prière, c’est de la même manière que le paysan accorde la primauté aux jours de pluie. ” Donc, si par malheur, la pluie se manifeste le jour même des élections, alors les cultivateurs n’abandonneront jamais leurs champs au profit de quoi que ce soit “, nous a précisé M. Diakité. Pis, les deux années précédentes n’ont pas été bonnes pour nos parents cultivateurs à cause de la sécheresse (campagne agricole 2011) et une pluviométrie anormale (campagne agricole 2012). A ces calamités naturelles s’ajoutent les conditions difficiles d’accès aux crédits intrants agricoles. Le crédit agricole n’arrange pas les paysans dans sa formule actuelle en cas de mauvaise récolte. Ce crédit détruit même les paysans car il s’agit d’acheter préalablement l’engrais avec l’argent emprunté à la banque et qui se paye cash même en cas de catastrophe naturelle. Ce qui explique leur attachement à la présente campagne afin de rattraper le retard pris les années précédentes. Notons qu’au delà de cette période de semis, nous avons aussi le mois de carême qui pourra influer négativement sur le taux de participation, car déjà à partir de 15 h pour les uns et 16 h pour les autres, tous les musulmans ont le regard tourné vers les préparatifs de la coupure du jeun.

En vue d’obtenir une élection propre, transparente et soutenue par une participation massive des populations avec un taux élevé, les paysans ont proposé le report des élections générales au mois de décembre. Autrement dit après les travaux champêtres. A cet effet, ils demandent au gouvernement d’observer un peu de temps pour la formation du monde paysan en vue de leur permettre de défendre l’intégrité territoriale sur le plan autosuffisance alimentaire comme il l’a fait avec nos militaires en observant un temps pour leur formation.

Mamadou BALLO

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