Présidentielle 2013 : Forces et faiblesses des présidentiables

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Plus d’une semaine après son lancement, la campagne pour la présidentielle bat son plein. Malgré le record constitué par le nombre exceptionnellement élevé des candidats, on ne sent pas encore la grande fête démocratique.

 

CANDIDAT La crise que vit le pays  et dont l’ombre plane sur la campagne est certainement passée par là. Certes, affiches géantes, affichettes et panneaux publicitaires  arborant l’image et les messages des candidats sont visibles à des points stratégiques de Bamako et de la ville-garnison de Kati. Lancements de campagne, caravanes et autres meetings  ont, par ailleurs, commencé. Idem pour la diffusion des messages officiels et des entretiens des candidats sur les antennes de l’ORTM sous la supervision du Comité d’égal accès aux médias d’Etat. Pour le moment, la campagne se déroule globalement de façon plutôt civilisée et dans un climat apaisé. Souhaitons tout simplement que cette tendance se poursuive pendant le reste  de la campagne, le jour du vote et lors de la période de l’après-vote. Les candidats  ont un rôle capital à jouer dans ce défi en s’abstenant de tout discours incendiaire et en déclinant une campagne empreinte de courtoisie. Toujours est-il qu’après un début timide il n’est pas exclu que la campagne prenne fin sur une apothéose démocratique.

 

 

En attendant, il n’est pas interdit de s’essayer à une analyse sommaire des forces et faiblesses des présidentiables. Le scrutin étant ouvert, on peut aller chercher ces présidentiables parmi une demi-douzaine sur les 28 candidats. Dans ce cercle restreint figure, en bonne place, Ibrahim Boubacar Kéita, plus connu sous son acronyme IBK. A ce titre, il a l’insigne privilège de se trouver parmi les grands favoris, pour ne pas dire qu’il est le grand favori du scrutin. A l’instar de tous les candidats, il se veut le candidat de tous les Maliens, mais il est surtout populaire au sein des citadins, notamment à Bamako, ville qu’il ne partage avec aucun autre candidat et où il réalise toujours un bon score, à la limite du plébiscite.

 

 

Hauts faits d’armes

Ses hauts faits d’armes, notamment quand il était  Premier ministre sous le président Alpha Oumar Konaré à qui il a sauvé la mise, plaident éloquemment en faveur de cette position de favori. A l’époque, la crise scolaire avait fini par plonger le pays dans la chienlit et provoqué la démission de deux Premiers ministres en deux ans à peine. Dans le discours qu’il a prononcé à l’occasion de la démission du dernier, feu Abdoulaye Sékou Sow, le président Alpha Oumar était au bord des larmes ne sachant plus à quel saint se vouer. Il fit alors appel à son ancien directeur de campagne et éphémère ministre des Affaires étrangères, Ibrahim Boubacar Kéita, alors totalement inconnu du grand public. En le nommant à ce poste, Alpha a eu la main plutôt heureuse, car à la manière d’un bulldozer, IBK se mit aussitôt à l’œuvre et réussit,  en peu de temps, à redresser le bateau Mali qui voguait dangereusement à la dérive sur des eaux agitées. Très vite, il dégonflera le mythe de l’AEEM (Association des élèves et étudiants du Mali) intouchable en arrêtant et en mettant au gnouf son leader, Yahia Ould Zarawana, et ses principaux lieutenants. De même, les leaders politiques, qui manipulaient dans l’ombre les élèves et étudiants, seront arrêtés à leur tour avant d’être dispatchés entre les différentes prisons de l’intérieur du pays. Rapidement, il donnera à l’Etat son autorité. Cette autorité sans laquelle rien de durable ne saurait se construire. Du coup, il se forgea une stature d’homme d’Etat  qui lui vaudra de passer six années d’affilée au poste de Premier ministre. Un record au Mali. Cette expérience d’homme d’Etat à un niveau très élevé  est une carte maîtresse entre ses mains dans cette joute électorale  qui s’annonce âpre.

 

 

Par ailleurs, sa réputation d’homme des situations critiques peut lui être utile dans un contexte où le Mali n’a pas encore la crise derrière lui. D’autant que, jouant de cet avantage, il axe son discours sur la lutte contre l’insécurité et la corruption. A vrai dire, le Mali a besoin d’un homme trempé pour le sortir du bourbier dans lequel une certaine façon de gérer a largement contribué à le  plonger. Une fois le cap fixé, IBK tient ferme la barre et avance contre écueils, vents et marée vers le but.

 

 

Mais jusqu’à présent une frange de l’opinion nationale n’a pas encore compris le fait que certains de ses lieutenants ont été aperçus, photos à l’appui, aux côtés des initiateurs de la fameuse marche du 10 janvier dernier alors que le pays était au bord du précipice, au bout du fusil de l’ennemi. Il ne faut jamais oublier que c’est ce jour-là que Iyad Ag Ghaly et ses associés d’AQMI et du MUJAO, à mille lieues de se douter de l’intervention française à travers l’opération Serval, avaient attaqué et pris Konna, le dernier verrou avant Sévaré. IBK a, certes, protesté de sa bonne foi, jurant ses grands dieux qu’il n’était pas avec les marcheurs et que jamais il ne posera un acte qui va à l’encontre de l’intérêt supérieur de la nation malienne. En effet, l’on ne comprendrait pas qu’il pactise avec un criminel impénitent comme Iyad Ag Ghaly à qui le Mali a tout donné  et qui l’a payé, en retour, en monnaie de singe. D’autant que par le passé IBK a, plus d’une fois, donné la preuve de son patriotisme.

 

 

Le combat final du torero de Sébénicoro

Ses détracteurs le disent budgétivore. Lui ne fait rien pour démentir les critiques sur son inclination pour les fastes et le décorum. Le Mandemansa  Kankelentigi, qui a fait ses humanités,  est aussi connu pour sa vaste culture générale et sa  propension à pratiquer un français châtié sans tomber toutefois dans la préciosité. Il est détenteur d’un DEA en politique et relations internationales obtenu à Paris. La Constitution malienne n’a pas fixé d’âge limite pour la présidentielle, mais il est clair qu’à 68 ans le torero de Sébénicoro est en train de livrer son combat final. Conscient de l’enjeu, il a jeté toutes ses forces dans la bataille.

 

 

Sur la pente escarpée, avec ses virages en épingle de cheveu, qui mène au palais de Koulouba il rencontrera certainement d’autres matadors de taille comme Soumaïla Cissé. Nanti du diplôme d’Ingénieur  en Informatique et en Gestion décroché à l’Institut des sciences de l’informatique de Montpellier et du Certificat d’administration des entreprises de Paris, Soumaïla Cissé enchaine des stages dans des entreprises prestigieuses  de la France à l’image  d’EDF et d’IBM. C’est alors qu’il démarre sa vie professionnelle dans l’Hexagone en qualité d’analyste-programmeur chez Cebal, une filiale du groupe Pechiney, puis d’analyste chez Answar, filiale du groupe Thomson et analyste et chef de projet dans la compagnie aérienne Air Inter.

 

 

En 1984, il rentre au bercail et atterrit à la Compagnie Malienne de Développement des Textiles (CMDT). Entre autres postes, il occupa successivement  ceux de Coordinateur du Projet Mali Sud, de Directeur des Programmes de Contrôle de Gestion, Chef de la Cellule « Organisation et Méthode Informatique ». Il lui arriva même d’assurer l’intérim de la Direction Générale en 1991. En 1992, il est le premier Directeur Général de l’Agence de Cession Immobilière (ACI) une société anonyme d’économie mixte créée par l’Etat malien pour faciliter l’accès à l’habitat. Il est Secrétaire Général de la Présidence de la République sous Alpha Oumar Konaré, de 1993 à 1994, poste auquel s’ajoutera le portefeuille du Commerce (1994-1997). Il sera reconduit ministre des Finances de 1997 à 2 000  avant d’occuper, vers la fin du dernier d’Alpha Oumar Konaré, le super ministère de l’Equipement et de l’Aménagement du territoire, de l’Environnement et de l’Urbanisme, de février 2000  jusqu’à sa candidature à l’élection présidentielle de 2002. Doté d’une intelligence au-dessus de la moyenne bonifiée par sa riche expérience professionnelle et ministérielle,  Soumaïla Cissé est capable d’analyser les problèmes et leurs solutions à la vitesse d’un supercalculateur.

 

 

Trahi par les siens

Trahi par les siens de l’Adema, il est battu à ce scrutin par un certain Amadou Toumani Touré. Néanmoins, Soumaïla est arrivé second au soir du premier tour du scrutin avec 21,32% des suffrages contre 28,71% pour ATT qui sera finalement élu au second fort de l’appui de la plupart des battus du premier tour.

 

 

Son passage à la tête de la Commission de l’UEMOA sera tout bénéfice et pour l’Union et pour lui-même. Et même pour l’image du Mali. L’enfant de Banikane Narhawa-village d’où est originaire Soumaïla Cissé- en profitera pour faire avancer significativement le processus d’intégration dans la sous-région. L’UEMOA en deviendra un espace de référence en matière d’intégration en Afrique. Soumaïla Cissé, lui, en acquerra une dimension internationale qui ne manquera pas d’impacter positivement sur sa stature d’homme d’Etat.

 

 

En matière d’élection présidentielle, la personnalité et la valeur intrinsèque du candidat peuvent se révéler être des facteurs décisifs, mais l’appartenance à une formation politique solide peut faire la différence. Le fait que l’URD, parti qu’il a créé après avoir quitté l’ADEMA, est la deuxième force politique du pays avec 34 députés à l’Assemblée nationale est susceptible de jouer  en sa faveur.

 

 

Comme points faibles, nombre de Maliens associent Soumaïla Cissé et son parti au système ATT fait  de laxisme dans la gestion de ce qu’il est convenu d’appeler la crise du nord et la lutte contre la corruption. N’a-t-il pas été nommé Commissaire du Mali à l’UEMOA par l’ancien président qui a fini par le proposer à la présidence de la Commission de l’Union ? Il risque ainsi de s’aliéner le vote de ceux qui aspirent à un changement profond dans la façon de gérer le pays. Encore que s’il fallait mettre de côté tous ceux qui ont collaboré avec ATT ou bénéficié de ses faveurs,  il y aurait très peu d’hommes politiques pour diriger le Mali, l’ancien président ayant réalisé le tour de force de mettre presque tout le monde dans la nasse de son consensus soporifique et alimentaire. Il reste aussi que Soumaïla Cissé manque quelque peu de cette indéfinissable faculté à se faire aimer des gens sans déployer d’efforts et qu’on appelle charisme. Toujours est-il qu’il réaliserait une véritable prouesse  s’il réussissait à se projeter dans le fauteuil présidentiel sur les hauteurs de Koulouba, la colline du pouvoir, depuis le petit village de Banikane Narhawa (cercle de Niafunké) perdu dans les eaux du fleuve Niger et accessible uniquement par pinasse. L’avenir immédiat nous le dira.

 

 

Grand commis de l’Etat

Un autre candidat qui risque de pâtir également de sa grande proximité avec ATT est l’ancien Premier ministre Modibo Sidibé. Cependant, ce grand commis de l’Etat a pour lui l’immense expérience qu’il a acquise, pendant deux décennies, dans la très haute administration en qualité, entre autres, de Conseiller Spécial et Directeur de Cabinet d’ATT sous la Transition, ministre de la Santé, ministre des Affaires étrangères et Secrétaire général de la  présidence avec rang de ministre. Doté d’une phénoménale capacité d’analyse et de synthèse, à la fois policier de formation et universitaire-il a longtemps enseigné la criminologie à l’Ecole Nationale d’Administration (ENA) de Bamako-Modibo Sidibé  est un véritable bourreau du travail. Un travail qu’il abat avec méthode et persévérance. Ne revendique-t-il pas l’actif du bilan d’ATT que sont le plus fort taux de croissance de l’espace UEMOA réalisé par le Mali sous son mandat primatorial et les nombreuses réalisations du PDES (Programme de Développement Economique et Social) : routes, écoles, hôpitaux et centres de santé, aménagements hydro-agricoles… ? Quid donc du lourd passif ?

 

 

Dans une société où prédominent l’oralité et les rapports humains, sa trop grande froideur peut lui jouer un mauvais tour. En effet, dans l’imagerie de plus d’un Malien, Modibo Sidibé apparait comme un « toubab », un fils à papa né avec une cuillère en or massif dans la main droite, donc loin des préoccupations de la plèbe. En réalité, cette carapace cache mal une grande timidité. Patriote, il nourrit de grandes ambitions pour le Mali. En plus du tennis, la réflexion stratégique constitue le passe-temps favori de Modibo Sidibé.  (à suivre)

 

Yaya Sidibé                                          

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14 COMMENTAIRES

  1. ls bidons vident font du bruis, zoumana est plein il na rien achercher que de nous aider a revenir et depasser ce qui nous es arriver. maliens tres precisement la jeunesse votre aveir et la generation future le meilleur pour nous et nos parents choisisons zoumana sacko comme prochain president les dynosore et les pilleurs sont conus. evitons le ko en leurs choisissant comme president. qui aime le mali qui veut le mali choisie zoumana sacko. votons pour zoumana sacko.

  2. l’analyse du journaliste ne resiste à aucun examen honnête.Si ces candidats sont réellement populaires pourquoi n’ont -ils jamais pu mobiliser 35% des electeurs? tous reunis le taux de participation a toujours été entre 20 à 30%.Un taux élevé cette année signifie la fin de ces faux poids lourds(ibk soumaila modibo)au profit des candidats qui n’ont pas participé à la gestion des 20 dernières année (zou CMD Marra Mariko).Parmi eux Zou a beaucoup de chance si le taux atteint 60%.

  3. Merci pour votre article si détaillé. Cette peine vous vaut une félicité méritée. L’Homme qu’il nous faut sera désigné par le bon Dieu. Personnellement je crois pas aux maliens qui sont tous des partisans, ils vont rarement plus loin que leurs rapports familiaux ou ethniques. Oui IBK peut faire l’affaire du Mali. Son audace a fait école. Il est le moins mauvais des mauvais. Par ailleurs, les autres ne sont pas moins revanchards que IBK sinon ils ne se searaient pas présentés devant les maliens pour nous demander de les élire. Ils n’ont qu’à nous dire ce qu’ils ont fait pour le Mali. Les maliens savent ce que le Mali a fait pour chacun: leur formation et l’emploi que le Mali leur a offerts. Etc. Mon souhait est que, qui qu’il soit, le nouveau président ne laisse pas le Mali dans la main de ceux qui l’ont déshonnoré. Aimons notre pays nous n’avons que lui! Nous ne serons jamais Français, Américains, je ne sais qui encore! C’est par le travail que les autres se sont développés. mettons-nous au boulot, point barre!

  4. La remarque de Turay Axcell est pertinente. les maliens n’aiment pas affronter la réalité en face, en un mot on n’aime pas ce qui est propre.Tout le monde est unanime que le Dr Soumana Sacko est le candidat le plus crédible et le plus intègre parmi tous ceux-ci. Mais le pouvoir de l’argent et l’interêt personnel l’emportent sur toutes autres considérations objectives.

  5. Bonjour à tous ,bel article mr YAYA Sidibé ,sans parti pris vous avez parlé des forces et faiblesses des candidats et dans un français impeccable que je vous envie .IBK est un homme d’ETAT mais qui utilise trop la force.je suis sûr que si c’était lui qui était aux affaires à la place de ATT on n’aurait pas connu cette descente aux enfers .ATT a donné trop de temps à ces gens de s’installer et finalement ce qui devrait arriver ,arrivera .n’eut été DIEU qui dans sa grande mansuétude nous envoya la France pour empêcher ces gens d’arriver à bko.Soumi champion n’est pas mal non plus .tous ces candidats ont certes de bons niveaux intellectuels ,donc ils devraient être capables de tirer le pays vers le haut ,ils ont participé à sa perte.Ils ét

  6. Et alors où est Dr Soumana SAKO dans votre narration, il n’est pas favoris aussi, Dr SAKO un grand hommme,l’homme qui a fait ses preuves. IBK = CISSE = SIDIBE sont des voleurs, des gens qui ont favorisé l’effrondement du Mali, ils ont même pas honte, votre analyse est nulle Mr le jouranaliste.

  7. Merci Dabo, Ceux ci sont a etre ecrit en lettre d’or ds les annales du Mali
    1 – IBK se veut un saint parmi les saints contrairement à la réalité.
    2 – IBK ne connaît que la violence comme système de gouvernance politique.
    3 – IBK est cynique.
    4 – Pour IBK, ce sont les autres qui sont toujours en cause
    5 – IBK se dit bourgeois dans un pays qu’il a maintenu dans la pauvreté
    6 – IBK est un revanchard
    7 – C’est clair, rien n’arrête IBK devant la conquête du pouvoir
    8 – IBK est un manager du mensonge politique à outrage.
    9 – IBK n’est pas reconnaissant envers ses serviteurs, en l’occurrence Alpha et ATT.
    10 – IBK se dit « Kankélétigui » alors qu’il est le premier à trahir sa parole donnée. Oui, la mystification la plus scandaleuse de IBK, c’est quand il s’est autoproclamé « Kankeletigi » repris en chœur par ses thuriféraires.

  8. le ridicule ne tue pas nos jounalistes du mali, la photo des candidats a la presidence du mali, la photo des voleurs et ceux qui on echouer trahis leurs pays le mali se vois en hauts, et les hommes integres en bas de la photo. pourquoi les maliens naiment pas les hommes seurieux et travailleurs, pourquoi nous maliens aimons la souffrance? les memes hommes qui ont mis le pays dans le trou cest les memes hommes que les maliens veulent.un seul conseil aux maliens regarder bien sur cette affiche, en bas de cette affiche lhomme qui faut pour bien diriger le mali cest bien le dr zoumana sacko. votons tous pour un mali prospere zoumana sacko. je demande a la jeunesse maliennes de sortir massivement pour votez zoumana sacko comme prochain president du mali. le seul homme qui pourras nous sortir du trou cest bien zoumana sacko.

    • Tu dois savoir que ton Zou n’a aucun haut fait d’arme depuis plus de 20 ans! Comment va-t-il diriger le Mali qui a bougé et qu’il ne connait pas? Il peut être un bon ministre des finances de Modibo Sidibé quand celui-ci sera installé à Koulouba. Ton gars est bien, mais la tache que tu lui demandes est trop lourde pour ses épaules!

      • NOn sgoumbo !ton Modibo sidibe ne merite meme pas d’etre ministre on connait la suite de la fameuse “initiative riz” sous son impulsion.Quand nous serons dans les affaires (Zoumana sacko) votre flic sera designe commisaire de niamakoro a prendre ou a laiser! 😆 😆 😆

      • turay axcell nous avons entendu ton appel.Nous sommes des millions de jeunes à mobiliser nos parents et connaissances pour elire Soumana Sako le 28 juillet.

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