Vous avez enduré toutes les peines et vous avez toujours su relever les défis auxquels vous avez été soumis. Il est enfin temps que vous montiez au grade supérieur. Celui de jouir des résultats de votre inlassable effort. Nous vous remettons officiellement, les symboles du pouvoir chez nous. Un roi, bien assis sur son trône, une pipe à la bouche, un bâton de guide à la main… ", a dit le secrétaire général de la convention locale de soutien à la candidature de l’ancien Premier ministre de la Transition, Soumana Sako, qui était en visite de lancement des activités de la Cnas à Guimini, un village dogon, le week-end du 27 au 28 novembre dernier.
Peuplé d’un peu plus de 3000 habitants, presque tous essentiellement de dogon mais aussi de peulhs nomades, le petit village de Guimini- village d’origine de la famille Sagara, une des plus grandes familles dogon- comprend 8 quartiers. Il est situé au pied de la falaise escarpée de Bandiagara, au milieu d’une impressionnante dune de sable, à quelques encablures de la commune rurale de Dourou, située elle-même à 25 km de Bandiagara, chef-lieu de cercle et capitale du pays dogon. C’est cette contrée que Zou a choisi pour lancer ce qui ressemble fort à une campagne électorale avant l’heure. Et, ce n’est certainement pas fortuit.
Ils sont venus des quatre coins du pays dogon et se sont donnés rendez-vous au village de Guimini pour accueillir comme un messie le candidat de la Convention nationale des associations de soutien à Soumana Sako (Cnas) en vue de la présidentielle de 2012. Ils, ce sont les nombreux et nouveaux militants de la Cnas venu de Koro, Bankass et Bandiagara. De mémoire des habitants de cette contrée, rarement la contrée a accueilli un homme de la carrure de Zou, clame-t-on ici. " Vous avez bravé le vent chaud et sec et la poussière de cette fin d’année pour venir nous voir et ce ne serait pas des promesses de vote en l’air que nous vous ferons. Car également, nous vous savons un homme droit et clean, monsieur. Salaire. ", martèle le vieil Antimé Sagara, président de la confrérie des chasseurs de la contrée. Même son de cloche chez les cavaliers, l’imam de Sassogou et le doyen du village, Ansèguè Sagara, 107 ans, chez lesquels s’est successivement rendu la délégation, qui ont, à leur tour, formulé des bénédictions à l’endroit du candidat de la Cnas. Il en est de même pour Léon Togo, chef d’orchestre des danseurs de masques de Bégnématou, village situé à quelques encablures de là et pour Boubacar Guindo de Endé, situé à 12 km de Bankass, guide touristique en visite à Guimini et qui jure par Dieu qu’il croit en la chance de Zou aux échéances de 2012.
C’est un Soumana Sako très en verve qui prendra la parole pour proclamer sa reconnaissance aux populations de la région. " Vous venez de nous prouvez par votre présence ici, ce matin, que vous avez foi en la justice et en nous. Et vous avez sacrifié votre foire hebdomadaire pour nous accueillir, c’est vraiment assez d’honneur pour nous (l’arrivée de la délégation coïncide avec le jour de la foire hebdomadaire du village, qui a lieu tous les cinq jours de la semaine : Ndlr. Nous vous en remercions.
" Aujourd’hui, c’est pour instaurer la confiance dans nos cœurs que nous adhérons à la cause de Zou. Nous ne le suivons pas pour des buts lucratifs. Son ambition c’est le développement du Mali. Donc, la fin de notre convention n’est pas pour demain ! ", nous confie le secrétaire général de la sous section locale de la Cnas de Guimini, Drissa Sagara. Avant de remettre solennellement à Soumana Sako une sculpture symbolisant le pouvoir en milieu dogon et un bâton de guide à la Mobutu. " A travers ces deux sculptures, nous vous confions le trône du Mali…notre destin et nous vous réaffirmons notre soutien indéfectible dans la perspective de 2012, M. Sako. " Et, c’est un Zou, arboré d’une chemise bogolan qui remercie pour clouer le clou, en langue dogon : " Birè poo we ! " (Merci pour tous !)
*Envoyé spécial à Guimini A.S. Guindo
Bandiagara : un meeting à 1heure du matin !
" Nous venons à la politique pour changer les choses… Nous avons besoin de votre soutien. Mais, sachez que nous serons le président de tous les Maliens. Avec des chances égales pour tous. Mais ce ne sera pas facile, on le sait également ", a dit le secrétaire général de la section Cnas de Bandiagara, Sinkady Ouologuem. Avant de jeter une pierre dans le jardin du Pdes : " nous n’allons pas racketter les Maliens pour cotiser mensuellement 500 000 francs. ".
Il fait allusion à la cotisation mensuelle du bureau exécutif national du parti dit présidentiel. Le secrétaire général de la section de Bandiagara, Sinkady Ouologuem a salué les efforts de Zou et a promis de faire davantage pour rallier les populations du cercle de Bandiagara à leur " noble cause ".
Ce qui est surprenant ici, c’est la ferveur patriotique des jeunes, surtout des guides touristiques, considérés comme des gens indifférents à la politique. Pour rappel, la commission d’organisation de la cérémonie est dirigée par le jeune promoteur de l’hôtel la Falaise de Bandiagara, Papa Napo. Celui-ci a d’ailleurs pris en charge une partie de l’hébergement de la délégation et l’animation de meeting nocturne de 1 heure du matin par Madou Guindo dit Mad’ Djembé du Kanaga national. La naissance d’une nouvelle race de politiciens ?
A.S.G