Dans le cadre de la célébration du vingtième anniversaire de son parti UDD (Union pour la Démocratie et le Développement), Tièman Coulibaly s’est royalement glissé sous les projecteurs de la presse. Il y est allé avec des messages forts en étalant ses inquiétudes et ses ambitions pour le Mali.
Du haut de son talent d’orateur et de son éloquence digne d’un homme politique moderne, le jeune président de l’UDD a vite brossé la situation de son parti. Créé le 25 avril 1991, l’UDD a connu un accouchement douloureux qui n’a cependant pas affecté ni sa croissance, ni les idéaux qu’il s’est fixés au départ. La persévérance de ses cadres et militants, la loyauté de ses dirigeants et leur fidélité à leur engagement vis-à-vis du Mali, ont fait du parti, une formation politique ayant une respectabilité admirable sur l’échiquier politique national.
Fort de 3 députés, et de ses 210 conseillers municipaux dont 13 maires, l’UDD occupe la place de 8éme force politique du Mali. C’est donc avec beaucoup de légitimité et de fierté que son président Tièman Coulibaly revendique sa place en tête de peloton des partis de rang respectable, malgré la modicité de ses ressources propres.
En 20 ans, Tièman est le 4ème président du parti après Moussa Balla Coulibaly, Issa Paul Diallo, Me Hassan Barry.
Au cours de la conférence de presse qu’il a animée le 26 avril dernier à la Maison de la presse de Bamako, M. Coulibaly a passé en revue les défis qui se dressent devant le Mali, en attendant les élections de 2012.
En premier lieu, il s’inquiète de la non fiabilité du fichier électoral qu’il rejette en l’état actuel. «Nous n’accepterons pas ce fichier comme tout le monde d’ailleurs ; même les plus hautes autorités du pays ont reconnu que ce fichier n’est pas bon. Nous proposons, si possible, qu’il soit audité et nettoyé proprement pendant qu’il est encore temps. Sous aucun prétexte, il devra pas avoir de reports des élections de 2012», a-t-il laissé entendre.
Par rapport au RAVEC, Tièman estime qu’il sera difficile d’attendre la fin de l’opération et prétendre faire des élections sur la base du fichier qui en sortira. Son souci est d’autant plus légitime qu’il veut être président et il ne l’a pas caché aux journalistes. Mais, puisqu’il est respectueux des textes de son parti, il ne s’aventurera pas à se déclarer candidat en dehors des instances de son parti. Cela se décidera lors de la prochaine Conférence nationale.
Comme aucun homme politique digne de ce nom ne peut s’empêcher de se faire des soucis quant aux menaces qui entoure ,notre pays, Tièman s’est engouffré dans la brèche et s’est ému de voir la situation critique des pays voisins comme la Cote d’ivoire et le Burkina Faso.
Par rapport à l’absence de son représentant au gouvernement, Tièman s’est dit surpris que la question revienne régulièrement et sans cesse sur les lèvres. «Nous ne vivons pas gouvernement. Nous vivons UDD. Si j’avais été invité au gouvernement, j’aurais répondu présent. Mais, comprenez que cela n’est pas prioritaire à l’UDD. Nous nous battons plutôt pour avoir plus d’élus. Le jour où nous arriverons au pouvoir, ce sera à nous de choisir ceux qui feront partie de notre gouvernement», a-t-il expliqué.
En bon citoyen et en militant politique, Tièman dit «souffrir» comme tous les Maliens de la troublante situation d’AQMI et du Nord Mali.
Après Bamako, ces festivités de ce 20ème anniversaire de l’UDD se poursuivront ce weekend end à Koutiala.
A. Niangaly