Ministre des finances, de l’équipement et de l’Aménagement du territoire, homme des P.A.S sous Alpha, Soumaila Cissé pourrait se révéler, plus gouverneur des institutions que chef d’Etat du Mali.
Le Parrain de l’Union pour la République et la Démocratie, Soumaila Cissé est candidat à l’investiture pour la présidentielle de 2012. Il aspire au fauteuil que se prépare à laisser aux termes de 10 ans de règne, Amadou Toumani Touré, son adversaire indépendant, soutenu par des caciques de son camp de l’époque. Ambition légitime et attendue, même si en 2002, sa petite chute dans les escaliers à Djenné s’interprétait déjà comme un signe avant coureur.
Il aurait réussi probablement sa seconde sortie à l’occasion de 2007 si l’honorable Coulibaly et certains proches ne lui avaient pas sorti les arguments selon lesquelles, il partait non seulement aux devants d’une cuisante défaite mais courait aussi le risque certain de ne plus jamais contrôler le parti qu’il a créé. Cette année là, contre mauvaise fortune, il avait fait bon cœur, se disant toutefois qu’il pourrait être réaliste pour lui de laisser ATT briguer et gagner un second mandat et qu’après, ce serait certainement son tour à lui.
Soumaila Cissé n’est pas homme à s’amuser lorsqu’il est question de conquête du pouvoir. Au moment où ses réels ou supposés adversaires travaillent le terrain, lui -et ce n’est pas pour faire sourire- est sur sa machine, travaillant à sa candidature, ses lobbying à travers le monde, son budget de campagne. Le parti est en de bonnes mains. Younoussi Touré, Lassine Koné, le clan des fidèles parmi les fidèles même si lui Soumaila croit beaucoup plus aux associations et clubs de soutien.
Bien logé en termes de réseaux, Soumaila Cissé a mis à profit ces longues années à Ouaga à les entretenir et sur ce terrain, il pourrait suffisamment faire mal.
Homme des P.A.S sous Alpha, Soumaila Cissé pourrait se révéler plus gouverneur des institutions que chef d’Etat du Mali.
Ministre des Finances du Mali, Soumaila Cissé, en bon exécutant, aurait été au centre de tous les programmes d’ajustement structurels que notre pays a connus sous le président Alpha O. Konaré. Candidat, les tenants de l’ordre monétaire mondial pourraient bien se souvenir de sa grande loyauté en leur endroit et vouloir lui tendre la main. Peu porté sur les états d’âmes, le parrain du parti de la fraternité, contre la survie de millions de Maliens n’hésiterait jamais à appliquer les programmes que les puissances monétaires concocteraient pour notre pays et alors… bonjour les dégâts.
Le Mali si jamais, Soumaila réalisait son rêve, pourrait se retrouver avec un gouverneur des institutions financières internationales que comme un Chef d’Etat. Pire, un homme dont la rancœur est connue pour être des plus tenaces, régleraient bien de comptes politiques avec tous ceux qui s’étaient mis au travers de sa marche pour Koulouba en 2002. A commencer par les 10 de l’Adema amenés par Marimantia, Iba et Seydou. Mais, des comptes politiques, Soumaila n’en a pas que dans le toboggan. A Badalabougou, au sein de son parti aussi, tous ceux qui sont soupçonnés de connivence avec x ou y. Dieu merci, les Maliens savent qui est qui et qui peut faire quoi pour les sortir de la nasse.
Sory de Moti
