« Seul Modibo Sidibé peut nous rassembler et nous conduire à une victoire certaine, entière et sans bavure. Au rythme actuel, nous partons tout droit dans le mur et les querelles de personnes qui se développent ces temps – ci concourent inexorablement à la perte du parti ». Voilà l’analyse froide mais combien réaliste d’un grand baron Adema.
Pour ne pas être du tout optimiste, l’homme que nous avions rencontré à la sortie du dernier S.P, est formel. Sans Modibo Sidibé, sa grande personnalité, son charisme, son savoir faire et son grand amour pour la patrie et à quatre petits mois du lancement de l’appel à candidature au sein du parti Adema et à moins de 540 jours du retrait définitif du président Amadou Toumani Touré, la Ruche bourdonne et les nouvelles pourraient ne pas être bonnes. L’animosité politique, les coups bas, les querelles mesquines refont surface. Et tout, porte à croire que l’affaire risquerait de se compliquer beaucoup plus qu’en 2002. Des quenottes pointent et tout le monde dans la première loge voit midi à sa porte. Le président Dioncounda, légitimement du fait de sa position, Iba N’Diaye, Sékou Diakité, Soumeylou Boubeye Maiga. Comme si le statut de présidentiable était la chasse gardée des seuls présidents du parti.
C’est pourquoi, il est fort à craindre que les lendemains ne déchantent à Bamako- Coura en raison de la grave dislocation qui scintille à l’horizon. Les partisans de chaque camp se regardent en chien de faïence, tous les coups semblent permis. Mais le parti pourrait – il s’en sortir au rythme avec lequel les choses vont ? Des Abeilles et non des moindres, hélas se disent sidérées et se retranchent dans un pessimisme qui annonce non pas l’embellie mais un morbide crépuscule. A les prendre aux mots, la pourriture du climat politico- social incite à un sursaut général, à une reprise urgente des affaires du parti en main, en les extirpant des mains de prédateurs politiques qui ne voient que leur seule et petite personne. Et non les intérêts supérieurs du Mali, autours desquels intérêts, tout le monde aspire prétendument au pouvoir suprême.