C’est bien beau d’entendre du Chef de l’état à chacune de sa parution cette expression à propos des élections : « je m’en irais le 08 juin prochain ». C’est une manière de dire qu’expressément que les élections auront bel et bien lieu.
C’est le souhait, le plus pressant de tous les maliens que les élections se tiennent aux dates indiquées. Mais aujourd’hui, il ya beaucoup de facteurs qui assombrissent la tenue des élections. Et pour cause !
D’abord, la rébellion qui a surgi dans le septentrion de notre pays, qui a fait plusieurs milliers de déplacés vers les pays voisins dont l’Algérie, la Mauritanie, le Niger et le Burkina Faso. A cela, nous nous posons la question à savoir quelle mesure l’état prendrait d’ici les élections pour que les déplacés regagnent leurs lieux de départ ? On ne saurait répondre, mais techniquement il serait impossible dans un bref délai d’y parvenir et les assurer quiétudes, puis qu’aujourd’hui, ils sont tous gagnés par la psychose installée par la barbarie de la rébellion.
ATT, à la quête d’un quitus
La volonté affichée du Chef de l’Etat de ne prétendre prolonger son mandat même d’une minute, ne convainc pas les salons feutrés de la capitale. Même mieux demandez un anonyme profane des faits politiciens, il saura vous répondre. Le simple fait de convoquer la classe politique à Koulouba autour de la crise, est une manière embarrassée de demander à celle-ci de l’accompagner jusqu’à la sortie de la crise. Jusqu’à quand : deux ans, trois ans ? Enfin la question reste posée. Traitons la question dans son angle constitutionnel, car les dispositions de la Constitution en vigueur autorisent que le pouvoir reporte les élections jusqu’à résolution de la crise quand l’intégrité territoriale est menacée. Aujourd’hui il n’en pourra pas dire plus, l’intégrité territoriale est sérieusement menacée.
Envisage t-il une transition ?
C’est la meilleure des hypothèses mais elle reste à confirmer au sommet de l’état, même s’il existe un véritable paradoxe entre la théorie et la pratique. Les différents discours qui se tiennent sont en porte à faux avec la réalité sur le terrain. Si c’est le cas, c’est à dire en cas de démission du Président de la République, il revient au Président de l’hémicycle d’assurer la transition et organiser les élections dans un délai de 60 jours. Avons-nous le temps ? Le climat social le permet-t- il ? Si les politiciens tiennent à ce que les élections se tiennent pour voir un de leur succéder à Amadou Toumani le 08 juin prochain (chose qui se complique du jour au lendemain), doivent des à présent faire des propositions de sortie de crise comme ils viennent de le faire.
De nos jours, l’heure est de renforcer les capacités de notre Armée pour booter dehors les rebelles.
Benjamin SANGALA