L’information nous a été confirmée par l’intéressé lui-même, à la faveur d’un échange téléphonique. Aux dires de l’ex-maire de la commune IV, le parti « Yèlèma » ne sera nullement une formation politique de plus sur l’échiquier malien, mais il devra « contribuer au renforcement de l’ancrage démocratique dans notre pays et bâtir un Mali plus souverain, prospère, plus juste et respectueux de ses valeurs culturelles ».
« Yèlèma » (le changement), c’est le nom du futur parti politique de Moussa Mara qui sera officiellement porté sur les fonts baptismaux les 23, 24 et 25 juillet. L’assemblée constitutive de cette nouvelle formation politique, dont les assises se tiendront au Palais de la culture « Amadou Hampathé Bah », devra regrouper les militants du Comité exécutif central et les différentes cellules de l’intérieur et du district de Bamako.
Le parti « Yèlèma », dont les signes distinctifs sont les couleurs verte et jaune, aura son siège en commune IV, bastion de Moussa Mara, son président provisoire. Son logo est un cercle de couleur jaune (signe de la richesse) et de bordure verte dans lequel se trouve le nom du parti peint en couleur verte (signe de la prospérité) en haut, et blanche en bas (témoignage de la transparence).
Renforcer l’ancrage démocratique
La nouvelle formation politique de Moussa Mara, dont la devise est « Progrès, Justice par Nous et pour Nous », vise à « bâtir un Etat reconnu et accepté, protecteur, solide, présent et visible, exerçant la plénitude de ses fonctions sur un territoire approprié pour le développement ». Mieux, « Yèlèma» a pour objectif de « construire un malien citoyen, responsable, compétent et engagé ; rendre la société plus juste, plus libre, plus équitable, plus transparente, ouverte sur le monde, mais profondément ancrée dans ses valeurs culturelles », explique le règlement intérieur du part. Aussi, à travers la création de ce parti, il s’agit, pour Moussa Mara et ses camarades, de « créer les conditions permettant à la société de générer la richesse suffisante et dans des conditions durables et équilibrées pour ses membres ; et de contribuer à faire une Afrique de l’Ouest intégrée et au-delà, une Afrique qui parle d’une même voix ».
Et les responsables du nouveau parti, d’expliquer : « Le parti Yéléma va travailler en faveur de l’unité d’action et de tout le peuple. Il contribuera à la construction d’une identité nationale et africaine, tout en excluant toute forme de discrimination ethnique, raciale, religieuse et de sexe ». Et d’ajouter enfin que « pour favoriser l’intégration africaine et sous-régionale, le parti s’associera à toutes les autres formations politiques partageant les mêmes objectifs ».
A la conquête de Koulouba
Comme l’explique son statut, le nouveau parti politique de Moussa Mara sera dirigé par un Comité exécutif central composé de 21 membres. Quant à la cellule, elle constitue la structure de base du parti et est formée d’au moins 100 électeurs. Avec la création de cette nouvelle formation politique, Moussa Mara se positionne déjà pour les élections présidentielle et législatives de 2012.
Au cours d’une sortie médiatique faite la semaine dernière chez un confrère de la place, l’homme ne fait pas de doute sur sa candidature.
Selon les observateurs politiques, si, pour le jeune leader du parti, la participation aux prochaines échéances électorales constitue une première expérience, il a déjà démontré sa capacité de mobilisation, lors des élections précédentes. Il faut donc considérer Moussa Mara comme une candidature sérieuse pour la prochaine course électorale. Arrivé au deuxième tour des élections législatives d’août 2007, il ne sera battu par IBK (avec seulement 500 voix de différence) que grâce à une vague de solidarité de tous les partis politiques en commune IV en faveur du président du RPM. Car, pour eux, la victoire d’une candidature indépendante aurait constitué un sérieux revers pour les autres formations politiques.
Néanmoins, à l’issue des dernières élections communales, la liste de Mara était arrivée en tête avec 12 conseillers. Ainsi, il se fera élire maire, bien qu’à la suite de nombreuses tractations. Mais plus tard, son élection sera annulée par la section administrative de
la Cour suprême. Autrement dit, dans cette circonscription électorale, les communales seront à reprendre. Mais d’ores et déjà, Moussa Mara et ses camarades sont sûrs de remporter à nouveau la victoire.
Ce qui fera dire à certains observateurs qu’avec les prochaines élections, y compris la présidentielle, il faudra compter sur la candidature de ce jeune leader politique. Mais face à d’autres grosses pointures de la politique et des habitués des échéances présidentielles, le leader du parti « Yèlèma » doit sérieusement retrousser ses manches. Bref, la succession du Président Amadou Toumani Touré présage de chaudes empoignades en Avril 2012.
Issa Fakaba Sissoko