Présidentielle 2012 : Les errements politiques

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Au cours d’une conférence de presse, tenue le 15 septembre dernier au Grand hôtel de Bamako, le président du Rassemblement pour le Mali, Ibrahim Boubacar Kéita, ne tarissait pas d’éloge à l’endroit du Président de la Côte d’Ivoire, Laurent Gbagbo. On a pu entendre, pêle-mêle, des déclarations du genre : ‘’C’est un homme de raison, un homme d’équilibre pour qui le respect de son pays et de son peuple n’est pas négociable…C’est avec Laurent Gbagbo qu’a véritablement commencé l’indépendance de la Côte d’Ivoire… Avec l’arrivée de Laurent Gbagbo au pouvoir, plus le temps passait, le peuple africain et le peuple de Côte d’Ivoire allait comprendre que ce que Gbagbo faisait était la bonne voie…Laurent Gbagbo n’est pas monstrueux, il n’a aucun sang malien sur la main ‘’. Ces propos ont fait réagir l’Association des rapatriés maliens de Côte d’Ivoire qui avait décidé de porter plainte contre le président du Rpm.

Evidemment, la relation a été vite faite avec les prochaines élections de 2012. En effet, le président de l’association de soutien aux rapatriés, Zana Koïta avait indiqué : ‘’ si Ibrahim Boubacar Kéita voulait que le président Laurent Gbagbo finance sa campagne électorale, ce n’est pas en reversant les larmes des Maliens qui ont tout perdu. ‘’Il avait ajouté que l’Etat devait non seulement faire toute la lumière sur les crimes commis sur les Emigrés maliens de Côte d’Ivoire, mais encore reconnaître sa part de responsabilité et indemniser les victimes.

C’est dire qu’en matière de communication politique, l’erreur n’est pas permise. Pourtant, le président du Rpm ne nous avait pas habitués à des propos susceptibles d’attirer des mécontentements, mais la sensibilité de certains sujets mérite qu’ils soient traités avec plus de tact et de mesure.

Un autre dysfonctionnement, en matière de communication politique a été constaté lors de la création du Parti pour le développement économique et la solidarité. Des militants du Pdes avaient pompeusement annoncé une pléthore de cadres dont une vingtaine de députés en leur sein.

Le retour de la manivelle s’est vite fait à l’Assemblée nationale où le parti peine à constituer son groupe parlementaire. De surcroît, les débauchages de députés au profit du Pdes que certains avaient annoncés n’ont pas encore eu lieu. Au contraire, ils ont perdu deux élus.

 Est-ce la raison pour laquelle un député indépendant, en l’occurrence, Mamadou Simpara, nous a déclaré, mardi dernier, à l’Assemblée nationale, qu’il ne parle pas à la presse ? Faut-il pour autant que les hommes politiques se taisent ou évitent toute communication politique ? Ce serait évidemment une erreur. Aujourd’hui, le temps presse et on est arrivé à la croisée des chemins qui mènent aux élections de 2012. En matière politique, les derniers ne seront pas les premiers.

C’est dire que la période de pré campagne est proche et les stratégies de sensibilisation et de communication, à cet effet, doivent déjà être au point. C’est pourquoi, des hommes politiques, encore en marge de cette communication, tels que Soumana Sacko, sont encore à la recherche de leurs repères. Il faut bien communiquer, sans se lancer dans des déclarations tapageuses et des errements de langage.

 Baba Dembélé

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