Dans moins 12 mois notre pays va connaître la cinquième élection véritablement démocratique de son histoire. A quelques encablures de cette échéance, le microcosme politique malien s’assombri de jour en jour. Et pour cause : rien ne semble prêt pour aller aux élections, si l’on en croit aux supputations dans les grandes formations politiques de notre pays : ADEMA, URD.
De plus en plus de voix se lèvent tantôt pour prêter à ATT l’intention de se maintenir au pouvoir jusqu’en 2014 au nom d’une prétendue harmonisation des mandats, tantôt pour dénoncer les lenteurs administratives liées à l’organisation des élections de 2012. Une véritable cacophonie qui en dit long sur l’incohérence de certains acteurs de la classe politique obnubilés beaucoup plus par la succession au président Amadou Toumani Touré que des conditions du départ de celui-ci. En effet, tous estiment que notre pays sera difficilement prêt pour les joutes électorales à venir. Ils pensent que le ficher électoral est caduc (parce que datant des toutes premières élections de notre pays et manuel), qu’il n’y a toujours pas de loi électorale, qu’il est souhaitable d’avoir les résultats du RAVEC pour servir de base à la confection de cartes électorales et listes fiables….Un chapelet de remarques qui sont de nature a poser plusieurs interrogations sur la pertinence des opérations électorales de 2012. Pour autant, l’on se plait d’ignorer souvent toutes ces préoccupations pour ne mettre en avant que des intérêts égoïstes. Et pourtant ce sont les mêmes acteurs qui hier avaient défendu becs et ongles la révision de certains de nos textes pour avoir à l’avenir des élections crédibles et transparentes. On se souvient encore de la position très tranchée du candidat du PARENA en 2007 qui promettait, une fois élue, de réviser la constitution malienne pour l’adapter aux réalités actuelles…
Après 9 ans de gestion consensuelle du pouvoir avec le maître de Koulouba, certaines grandes formations de la place comme l’ADEMA du Pr Dioncouda Traoré et l’URD de Younoussi Touré sortent de leur silence pour pousser ATT à la sortie. Normal ! Quand on sait que la mission première d’un parti politique est la conquête du pouvoir. Mais de là à se démarquer de tout ce qui a été fait « ensemble » pendant ces neuf longues années, je crois qu’il y a un pas à ne pas franchir. Ces partis qui se sont cassés, spoliés et/ou émiettés pour soutenir et accompagner le président ATT durant ses deux mandats ont mangé à la soupe du pouvoir. Ils sont à ce titre autant comptable du bilan de ATT que lui-même. Pourquoi attendre, donc, le crépuscule de son règne pour vouloir le congédier et se précipiter pour occuper son fauteuil alors même que les conditions ne sont pas réunies pour l’organisation de bonnes élections ?
De toute évidence, le Pr Dioncouda Traoré qui s’acharne sur la tenue des élections en 2012 aura été la première haute personnalité de ce pays à dire au président ATT qu’il ne partira pas de si tôt et qu’il fallait qu’il achève certaines reformes engagées.
Allez y réfléchir
Anta H