Présidentielle 2012 :Le 3è général se positionne pour Koulouba

0

En 50 ans d’indépendance du Mali, les hommes en uniforme ont régné pendant près de 32 ans. La démission de l’inspecteur général de police (l’équivalent de général dans l’armée) avec son gouvernement est le signe annonciateur de sa course pour Koulouba en 2012 à l’instar de ses prédécesseurs Moussa Traoré et Amadou Toumani Touré.

Le 19 novembre 1968 est le jour sinistre qui a vu des militaires faire irruption sur la scène politique à travers le Comité militaire de libération nationale (CMLN) sous la conduite du lieutenant Moussa Traoré. En mars 1991, soit 23 ans après, une révolution populaire impulsée par le Mouvement démocratique permet au lieutenant- colonel Amadou Toumani Touré (ATT) et ses amis du Comité de réconciliation nationale (CRN) de déposer l’homme du 19 novembre 1968.

ATT réussi une transition de 14 mois avec une équipe dirigée par un homme de trempe en la personne de Soumana Sako. ATT revient à la charge suprême en 2002, soit 10 ans après la transition avec la complicité du premier président démocratiquement élu, Alpha Oumar Konaré.
Aujourd’hui, c’est Modibo Sidibé qui s’apprête à succéder à son patron à la tête de l’Etat malien au regard des indices concordants observés depuis plusieurs mois voire des années.

Doctorat en criminologie dans les universités françaises. Il occupa plusieurs postes stratégiques dans la haute administration pendant la deuxième République.

Son ascension vers Koulouba a débuté avec la transition démocratique de 1991 à 1992. De cette date jusqu’à aujourd’hui, il campe au sommet de la haute administration. Il fut durant 10 ans ministre sous la présidence d’Alpha Oumar Konaré. Il occupa respectivement les fauteuils de la Santé et des Affaires étrangères.

Le retour aux commandes de son patron et protecteur en 2002 lui permet de gravir des échelons supplémentaires afin de se préparer pour le bond final en 2012. Il fut nommé secrétaire général à la présidence avec rang de ministre pendant le premier mandat d’ATT. En 2007, début du second mandat d’ATT, il est nommé Premier ministre pour trois ans. Le président a mis fin à ses fonctions le 30 mars 2010.

En route vers Koulouba
Modibo se prépare et est fin prêt pour gravir la dernière marche qui le mènera à Koulouba. L’avènement de Modibo Sidibé à la tête du Mali consacrera la continuité, la pérennité et la sauvegarde des immenses intérêts multiformes de ceux qui pendant 20 ans ont spolié le Malien lambda de la sève nourricière de sa Révolution populaire de Mars 1991.

Sa candidature sera sans nul doute portée comme celui de son prédécesseur et patron par l’ADEMA d’une manière directe ou indirecte. Cette locomotive tirera les wagons et autres wagonnets des partis sans assise véritable et les groupes des opportunistes.

Les élections de 2012 parachèveront un processus d’avilissement, programmé de notre environnement social par l’achat massif des consciences et le bourrage des urnes. L’épisode de 2007 ne sera qu’un jeu d’enfants par rapport à ce qui attend le peuple malien en 2012.
Malgré les stratagèmes élaborés par les planificateurs froids et sans état d’âme de l’ombre, le peuple a fortement envie de s’opposer à la montée inexorable de la déchéance socio- politique et économique de la majorité des Maliens. En plus, Modibo ne bénéficiera jamais de l’aura d’ATT auprès des citoyens maliens. Car, il lui manque ce que le Malien moyen appelle vulgairement «la joie de vivre en commun».

Cependant, il est indispensable que les forces s’organisent sérieusement afin de faire barrage à l’investiture d’un troisième général à la magistrature suprême.

Cette brèche ouverte sonnera le glas des politiques à la gestion de la présidence de la République. En plus, certains fils des tacticiens de ce scénario ont déjà le pied à l’étrier. Notamment, Malamine dit Mala Konaré peut surgir inopinément sur la scène politique en 2022, porté par les mêmes forces politiques obscures.

La Coordination des mouvements et associations démocratiques (COMADE) doit s’investir, au-delà de la critique stérile, pour s’ériger en sentinelle contre les fléaux comme la corruption systématisée, l’achat des consciences, le bourrage des urnes afin d’éviter à notre pays l’implosion.

En 20 ans de régime démocratique, il est inconcevable et contre nature que des hommes en uniforme continuent de diriger le pays. Ainsi, les partis politiques toutes tendances confondues doivent se saborder pour laisser la place à une junte militaire. Rien ne peut arrêter la candidature du premier sortant car le précédent est déjà là à travers le locataire de Koulouba qui au lieu de démissionner comme il se devait à bénéficier d’une interprétation privilégiée des juges constitutionnels pour se faire admettre à la retraite anticipée.

Par ailleurs, son parcours au sommet de l’Etat lui a permis de mettre en place des réseaux solides de soutien surtout au niveau de toute la chaîne administrative. Tout le Mali doit être sur ses gardes et faire l’adage «une seule personne avec 6 yeux, cela veut dire qu’il n’y a pas d’aveugle dans ce pays».
Moussa OUATTARA

Commentaires via Facebook :