Présidentielle 2012 : Il n’y a pas de candidat naturel à l’Adema-Pasj

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Depuis belle lurette, la polémique concernant le candidat naturel de l’Adema-Pasj a pris fin. Le candidat du Parti pour la solidarité et la justice sera désormais investi par une commission, au cours de la Conférence nationale. De ce fait, la commission désignera le candidat à l’élection présidentielle sur proposition du Comité exécutif. Le vote se fera au scrutin secret.

C’est donc dire que les Abeilles ont tiré toutes les leçons des primaires qui leur avaient créé beaucoup de problèmes. En effet, on se rappelle qu’en octobre 2000, Ibrahim Boubacar Kéita, qui était présenté par certains militants du Parti pour la solidarité et la justice comme le candidat naturel avait démissionné de toutes ses responsabilités au sein de l’Adema-Pasj, après la vive opposition du courant des rénovateurs qui avaient fait relire les textes du parti et créé les primaires.

C’est dans ce cadre qu’en janvier 2002, la Convention nationale de l’Adema-Pasj a opposé Soumaïla Cissé et Soumeylou Boubeye Maïga. Sorti vainqueur de cette confrontation, Soumaïla Cissé, élu candidat du parti à l’élection présidentielle de 2002, avait fait face à une fronde constituée de feu Mandé Sidibé et El Madani Diallo qui avaient, aussi, déclaré leurs candidatures, portant atteinte aux textes du parti. Ce qui leur avait, d’ailleurs, valu, à l’époque, une exclusion de l’Adema-Pasj. Après les élections et à la suite de plusieurs tractations, ils furent réintégrés dans la Ruche. Quant à Ibrahim Boubacar Kéita, il avait tout simplement créé son parti politique : le Rassemblement pour le Mali (RPM), le 30 juin 2001.

Dioncounda Traoré, élu président de l’Adéma-Pasj en 2001, n’est donc pas le candidat naturel de l’Adema-pasj. Il se soumettra, s’il exprime son intention de briguer la candidature, aux statuts et règlement intérieur du Parti pour la solidarité et la justice. Aura-t-il le charisme nécessaire pour s’imposer au sein du plus grand parti politique du pays ? Les évènements nous édifieront.

En tout cas, les observateurs ont été habitués au spectre de la division et des ambitions cachées qui explosent au dernier moment, notamment aux grandes échéances électorales, dans la Ruche. La présidentielle 2012 fera-t-elle exception ? En réalité, la pléthore des cadres du parti issu du mouvement démocratique est toujours susceptible de créer des courants qui se veulent soit originaires, soit rénovateurs. Malgré tout, on observe actuellement à l’Adéma-Pasj une sérénité qui permet aux Abeilles de mener leurs instances en toute convivialité.

Des adhésions de militants d’autres partis politiques continuent de leur parvenir. Leurs cadres assurent qu’ils vont gérer la situation et qu’il n’y aura aucune frustration. On ne parlera donc pas, nous ont –ils assuré, de nouveaux et d’anciens militants à l’Adema-Pasj. Pour le candidat du parti, nous répète-on à Bamako-Coura,  c’est la Convention nationale, sur proposition du Comité exécutif, qui en décidera. L’expérience aidant, le parti a su étouffer toutes les velléités de candidature avant l’heure, sans toutefois faire preuve d’attitude autoritaire. Sur ce point, on se rappelle des déclarations intempestives de candidature de Lancéni Balla Kéita qui n’ont pu ébranler la Ruche, dans la mesure où les cadres du parti lui ont tout simplement demandé de ne pas créer la zizanie.

A l’Adema-Pasj, nous a-t-on confié, l’on a compris qu’il faut éviter toute polémique susceptible de créer la déchirure. De ce fait, le cas Lancéni Balla Kéita a été rangé dans le registre des épiphénomènes à ignorer, en lui signifiant toutefois que les textes ont prévu des possibilités de sanctions.

Baba Dembélé

 

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