Le 7 janvier 2012, Ibrahim Boubacar Keïta (IBK) s’est déclaré candidat à l’élection présidentielle d’avril 2012, répondant à l’appel de son parti du 26 juillet 2011. Homme d’Etat et Politique à la fois craint et adulé, le président du Rassemblement pour le Mali, qui sera officiellement investi samedi, affirme avoir changé, tout comme le Mali. Il fait table-rase du passé et revient pour donner à manger aux Maliens, assurer leur sécurité et celle de leurs biens et engagé le combat pour la jeunesse. Le sens de son combat ? Rassembler et réconcilier le Mali.
Le samedi, 7 janvier dernier, c’est avec des mots fortement symboliques qu’IBK a décrit l’émotion « des veilles de grands combats » qui l’animait. Il annonçait sa candidature à la présidence du Mali. L’ancien Premier ministre a affirmé que des combats passés pour cette présidence, il a beaucoup appris.« J’ai changé aussi, comme le Mali. Notre société, notre économie, les contextes local, national, sous-régional, continental et international ont profondément évolué eux aussi », annonçait-il.
Si cette déclaration est un appel du pied à l’endroit de ceux qui le craignent, IBK doit mieux faire pour se débarrasser de la réputation d’homme politique autoritaire que le Maliens lui collent à tort ou à raison. Pourtant, cela lui une certaine admiration dans les rues de Bamako et à l’intérieur du pays.
Pour le candidat du RPM, aux défis nouveaux, et aux attentes nouvelles du Mali, il faut une nouvelle force politique. Car, il pense que la situation actuelle du pays appelle des politiques nouvelles et des solutions fortes. « Elle appelle un homme d’expérience, qui a un sens élevé de l’Etat, un homme honnête et libre, pour lequel la chose publique est sacrée», a-t-il dit à l’occasion.
Toujours s’adressant à ses ouailles, le candidat du RPM a déclaré qu’il veut redonner confiance au peuple malien, qui doute, qui s’interroge. Il veut soutenir les plus fragiles et sortir de la misère et de la pauvreté les villes et les campagnes du pays.
Sans expliquer comment, il soutient qu’il fera en sorte que « chaque Malien puisse manger à sa faim tous les jours de l’année, où qu’ils soient dans notre pays, et quelles que soient les conditions climatiques».
Cette promesse a de quoi séduire les électeurs du grand nord ; eux qui ne savent plus à quel saint se vouer face à la montée des menaces de toutes sortes.
Autrefois partisan de la manière forte dans la gestion des questions sécuritaires, IBK laisse entrevoir de sa vision sécuritaire qu’il veut « assurer la sécurité des biens et des personnes, des Maliens, comme des étrangers, sur l’ensemble de notre espace national, et lutter contre le terrorisme et toutes formes de criminalité ».
Enfin, sur la sempiternelle question de l’école malienne, IBK entend mettre fin à une recréation qui n’a que trop duré. D’ailleurs, il tient en partie sa réputation d’« intransigeant » de la crise scolaire en 1994. Le Premier ministre d’alors, qui avait « mauvaise presse » auprès des élèves, tend la main à la jeunesse aujourd’hui. «Il n’y a pas plus beau combat que celui pour la jeunesse », a déclaré le candidat.
En plus d’avoir été un serviteur de l’Etat, IBK a aussi eu plus d’un déboire en politique, des évènements qui lui ont sûrement valu des adversaires. Mais, comme pour rassurer ceux qui redoutent le retour d’un homme rempli de ressentiments aux affaires, le candidat malheureux aux deux précédentes présidentielles (2002 et 2007) veut faire table rase du passé. « Le Mali a besoin d’être rassemblé et réconcilié, et c’est tout le sens de ma candidature », a-t-il conclu.
Soumaïla T. Diarra