Un peu de respect pour le peuple malien. Plus qu’une supplication, c’est un véritable cri du cœur à l’adresse de tous ces apprentis politiciens, qui, sans avoir la moindre expérience politique, se disent candidats à l’élection présidentielle de 2012 ou même futurs présidents de la République. Une insulte pour ce grand pays et son peuple.
En effet, depuis quelques mois, l’on voit surgir sur la scène politique des fantômes qui à coup de déclarations s’affirment candidats à l’élection présidentielle de 2012 ou, comble de l’ironie, « présidents » de la République.
L’un d’entre eux s’est en effet auto proclamé 5è président de la République du Mali. Que dire de cet autre « candidat » qui, biberon à la bouche, se dit prêt à diriger le Mali.
Plus sérieusement ! A plus d’un an de l’élection présidentielle, la température commence à monter au sein de la scène politique. Pour l’instant ce n’est pas encore la pagaille. Mais elle n’est pas loin, au rythme de ces candidatures à la fois folkloriques et farfelues qui sont annoncées par voie de presse. Ainsi, d’illustres inconnus se déclarent déjà candidats. Certains rétorqueront sans doute, qu’ils ont le droit de le faire dans un contexte démocratique. Soit ! Mais pour diriger ce pays, le Mali, une somme de qualités s’impose.
Si aujourd’hui, n’importe qui pense qu’il peut diriger ce pays, c’est tout aussi ridicule et révoltant.
Le hic chez nous, c’est que certains pensent qu’une élection présidentielle est une scène de théâtre où il est permis à chaque acteur de venir tenir en haleine le public, tout en assurant le spectacle. Cette idée n’est pas nouvelle au Mali. En effet, en 2002, et 2007 un « candidat » depuis l’extérieur du pays a longtemps amusé la galerie avec sa candidature. Finalement, il n’eût point de candidature de sa part. Du début à la fin de l’élection, il n’a osé mettre le pied au Mali.
Dans la frénésie actuelle, un prétendu candidat déclara que même s’il fallait qu’il paye un milliard de nos francs comme caution, il sera de la course. C’est là une insulte pour les Maliens. Et les Maliens n’ont que faire de ces milliards dont il prétend disposer.
A quoi jouent en réalité ces « futurs présidents de la République » ? Puisqu’ils sont convaincus qu’ils ne feront pas le poids face aux ténors de la classe politique. Amuser la galerie afin de pouvoir en profiter le moment venu ? Les Maliens se souviennent d’un candidat de ce genre qui a pu tirer profit des élections présidentielles de 2007. Mais sa stratégie avait merveilleusement fonctionné.
Les nouveaux « animateurs » du paysage politique ne sont pas loin de s’inspirer de ce candidat. Le peuple malien n’est pas dupe et serait capable de faire la différence entre les patriotes et les opportunistes. Ce qui est en train de se passer dépasse tout entendement. Ce n’est pas le fait de se déclarer candidat qui dérange, mais la manière dont ces candidatures sont déclarées. Un candidat « sérieux » doit-il se proclamer président de la République avant d’être élu au suffrage universel ? L’Etat devrait prendre ses responsabilités et mettre fin à ces manquements. Ne serait ce que par respect pour les Maliens, les candidats doivent attendre l’année 2012 pour annoncer officiellement leur candidature. En tout état de cause, la bataille pour l’élection présidentielle de 2012 aura bel et bien lieu. Il ne sert à rien de distraire le peuple qui, pour le moment, a d’autres préoccupations. Alors, sachons raison gardée. Arrêter de nous distraire. Le Mali, fort heureusement, dispose d’hommes de qualité pour le présent et le futur. Et il a toujours été dirigé par de grands hommes. Alors disons halte à toutes ces « amuseurs publics » qui s’agitent dans la perspective de l’élection présidentielle de 2012.
Klezié.