Ils auront tout tenté, les stratèges des partis politiques, pour diaboliser la candidature de Modibo Sidibé à l’élection présidentielle. Inexorablement cependant, l’argumentaire « du fait partisan » brandi par eux comme atout maître s’est effiloché de lui-même, montrant toute l’inanité du combat engagé au nom d’une prétendue exclusivité des partis politiques à briguer la magistrature suprême en démocratie.
Pendant que les thuriféraires s’échinent à longueur de colonnes dans certains journaux qui leur sont tout dévoués, ce sont les élus locaux qui «entrent en dissidence» et choisissent librement celui derrière lequel ils entendent aller à l’élection présidentielle. Et ces derniers jours, les annonces de ralliement au camp Modibo Sidibé se font de plus en plus nombreuses : conseillers municipaux et maires semblent s’être donné le mot pour, les uns après les autres et de différentes localités du pays, migrer en toute indépendance de leurs formations originales vers le camp Modibo Sidibé.
Ils auront été précédés dans ce choix par des personnalités politiques d’envergure, venues de formations politiques de premier plan, pour rejoindre Modibo Sidibé. Manifestement peu effarouchées par les tentatives d’intimidation et les pressions auxquelles on a voulu les soumettre, ces personnalités politiques assument en toute sérénité leur choix. La création dela Conventionpour la démocratie, le progrès et la solidarité (Cdps) et l’engagement pris par les partis membres à soutenir la candidature de Modibo Sidibé aura définitivement révélé l’absence de tout fondement à la fois légale et juridique de ce front du refus que certains partis politiques avaient tenté d’opposer à la candidature de Modibo Sidibé au prétexte qu’il est un candidat indépendant.
Désormais portée par les Mouvements de soutien et les partis membres dela Cdps(dont le nombre de partis membres vient d’être porté à une douzaine), la candidature de Modibo Sidibé apparaît comme beaucoup plus légitime que celle, étroite, de tout parti politique classique, parce que jouissant d’une assise beaucoup plus large, à la fois citoyenne (celle des mouvements, clubs et associations) et politique (cette dernière englobant les personnalités politiques de la première heure). Et c’est avec beaucoup d’humour que Me Gakou, le tout nouveau président dela Cdps, déniera aux tenants du fait partisan toute légitimité à s’autoproclamer censeurs de la démocratie.
Le fait est que, désormais, le soutien affirmé des partis dela Cdpsà la candidature de Modibo Sidibé vide le débat sur la candidature indépendante de toute consistance et la volonté affichée de faire barrage apparaît comme un combat désespéré de gens en manque d’arguments pertinents. La meilleure réponse vient, encore une fois, des populations qui disent à l’envie que l’élection présidentielle n’est pas une question de parti politique, mais de choix du peuple pour celui ou celle qu’il veut se donner, librement, pour gérer le pays à son nom. Cela a un nom, le refus de l’embrigadement et de la confiscation de la liberté du choix
Relever le défi du 25 mars
Dans le camp de Modibo Sidibé, les esprits sont à tout autre chose. A mesure que se rapproche le rendez-vous du 25 mars, au QG de campagne de Modibo Sidibé -la Maisonbleue – les réunions et les rencontres s’enchaînent à un rythme de plus en plus rapide. A peine les participants à la précédente réunion rangent-ils leurs affaires, que déjà s’installent les personnes devant prendre part à la rencontre avec les responsables des associations ; si ce ne sont pas les délégués venus spécialement pour une formation, et qui attendaient patiemment sur des chaises de plastique bleue dans la cour.
Sourde, presque palpable, plane sur tout le QG de campagne une atmosphère spéciale, sorte de mélange d’excitation teintée d’appréhension. Excitation et appréhension, ce sont bien là les deux sentiments contradictoires auxquels sont livrés tous les visiteurs dela Maisonbleue et, au-delà, l’ensemble des partisans de Modibo Sidibé. On se regroupe pour analyser les informations en provenance de l’intérieur du pays. On salue les annonces de ralliement de conseillers et de maires migrant de telle ou telle autre formation politique pour rejoindre le camp de Modibo Sidibé. Inéluctablement, viennent dans les échanges les préparatifs en vue dela Conventionnationale.
La question semble ne plus être de savoir si on sera en mesure de mobiliser suffisamment de militants et de sympathisants pour relever le défi du nombre. Mais bien plutôt de résoudre une équation à première vue difficile: comment assurer la participation de toutes les composantes du mouvement associatif, tant de l’intérieur du pays que de l’extérieur ? On perçoit le souci de solidarité de la part de représentants de ce mouvement qui, le premier, s’est mobilisé pour réclamer la candidature de Modibo Sidibé. Les groupes constitués un peu partout dans la cour discutent des dernières nouvelles reçues de certains pays, dont ceux de la sous-région (Côte d’Ivoire, Burkina, Gabon et Sénégal). On ne doute pas de la participation de la diaspora d’Europe, certains représentants étaient déjà présents au meeting dela Cdps; mais des doutes sont émis quant à la participation de délégués de la diaspora des Amériques ou d’Asie, en dépit du formidable dynamisme dont les clubs établis dans ces contrées font preuve à travers leurs sites internet et les nombreux blogs.
On s’inquiète aussi de la possibilité pour tous ceux de l’intérieur du pays à prendre part à la Convention. LePrésident a souhaité une déferlante bleue pour «noyer le stade». L’excitation monte à imaginer les convois de bus convergeant de partout sur le stade du 26 mars. Des centaines de «sotrama» pour le ramassage des populations de Bamako, Kati et autres localités proches. La marrée humaine prenant d’assaut le stade. Les drapeaux, des centaines de drapeaux aux couleurs nationales, vert-jaune-rouge, parce que ce sera une vraie fête républicaine. Les artistes et les troupes folkloriques venues des contrées visitées par Modibo Sidibé lors de ses randonnées dans le pays profond. La scénographie est dans tous les esprits.
Le 25 mars, il s’agira bien plus que de cela. En réussissant le rendez-vous de dimanche prochain, c’est une option sérieuse que les «gens» de Modibo Sidibé entendent prendre pour une entrée réussie dans la campagne pour l’élection présidentielle. Une Convention réussie, c’est un acquis psychologique de taille pour mobiliser les troupes le jour de l’élection.
De là, vient l’appréhension perceptible en dépit de l’excitation contagieuse qui règne dans toutela Maisonbleue. Vivement le 25 mars !
Seiny N’Diaye
La Gangrène de la corruption : Le soulèvement populaire de mars 1991 découlait, essentiellement, de l’exaspération du peuple malien face à l’enrichissement illicite et à l’impunité dont jouissaient une minorité de privilégiés. ” Kokadjè ” ou ” laver jusqu’à la propreté ” était l’un des slogans des manifestations. Qu’en est-il aujourd’hui? Ils attendaient du changement survenu la création d’emplois afin que les revenus ainsi acquis leur permettent de contribuer à l’éducation de leurs enfants, d’accéder aux soins de santé, au logement et à l’eau potable. Gérer de manière transparente et responsable, les sommes qui ont été injectées dans l’économie malienne depuis l’avènement de la Troisième République aurait, dans une large mesure, atténué le dénuement matériel, la faim, la maladie et l’envie d’émigrer. Malheureusement pour le peuple malien, les finances publiques constituent le butin dont la convoitise est au cœur du jeu politique. Le choix ou la répartition des postes ministériels, entre les partis au sein du gouvernement , donne lieu à des débats houleux et souvent explosifs, précisément parce que la conquête du pouvoir, au lieu d’être motivée par un idéal de société, rime avec l’accès facile aux deniers publics. Aucun(e) Malien(ne) ne se trompe plus sur la marchandisation de la vie politique et du système judiciaire. La Banque mondiale qui fait partie du problème dans la mesure où elle prêche le tout-marché souligne ce qui suit : ” … La corruption au Mali est systémique et pernicieuse en raison du système de clientélisme politique, qui fait que les postes officiels sont attribués à ceux qui produisent des rentes pour leur patron, pour le parti politique ou pour eux-mêmes. Les carences des systèmes de contrôle permettent aux agents de l’Etat de voler des biens et des fonds, ou de monnayer l’influence de l’Etat. ” Démocratie, Etat de droit, lutte contre la pauvreté sont visiblement des vœux pieux d’autant plus que l’enrichissement illicite demeure impunie: Bien que la loi prévoie des sanctions, les représentants de la Banque ont eu connaissance de cas où la malversation n’a pas été sanctionnée. Les rapports du Contrôle général d’Etat citaient des actes illicites qui n’ont jamais été punis, bien que les rapports aient été remis à la présidence et transmis aux ministères pour qu’ils y donnent la suite voulue…”La corruption est, en fait inhérente au modèle économique dominant qui nous est imposé par les puissants de ce monde. ” Entrez dans le marché et enrichissez-vous individuellement “, semblent avoir compris les Malien(ne)s et plus précisément le monde des affaires et de la politique qui sont liés.
Je SMS, les parties politique n’ont rien vu d’abord, ils ont intérêt à faire allégeance au candidat du peuple.
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