Présidentielle 2012 : Dioncounda Traoré à Ségou : le film d’une incohérence absolue

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A la faveur de la conférence des sections de l’Adema PASJ à Ségou, conférence vite transformée en meeting de campagne,  le candidat  Dioncounda Traoré a fait une sortie ratée par des déclarations qui n’ont d’égales que leurs incohérences. Après avoir cherché des astuces pour fustiger la gestion actuelle des grandes questions nationales,  le professeur,  apparemment épuisé physiquement  a placé des mots dont il regrettera certainement quand il se donnera un temps pour cogiter sur la rencontre de Ségou. Le professeur n’a épargné personne. Ni ses camarades, ni les marabouts, ni l’opposition ni le  gouvernement.

Dioncounda Traoré

Le dimanche 4 mars 2012, le  professeur  Dioncounda Traoré  non moins candidat de l’Adema PASJ a raté sa sortie de Ségou par des déclarations dignes d’un amateurisme politique. Devant les représentants de son parti venus  de tous les cercles de la région de Ségou, Dioncounda était perdu dans ses déclarations comme un professeur de  mathématiques  ayant oublié à la maison une fiche de préparation d’une leçon mal assimilée. Le professeur qui a été identifié  à Dieu par le colonel Youssouf Traoré, président d’un parti légèrement implanté dans la seule ville de San. C’est le même colonel du CMLN,  bourreau du professeur dans un passé récent  qui avait  fait moult tentatives pour se rapprocher de Modibo Sidibé. Sur conseils des populations de San Modibo Sidibé  aurait   refusé  d’honorer l’invitation spéciale  qui lui avait été adressée lors du congrès de « Samaton » à San, il ya quelques semaines. Et pourtant la présence Modibo Sidibé  à cette rencontre  avait été annoncée dans tous les messages du parti de Youssouf.

Face au refus  de Modibo d’accorder une suite favorable aux sollicitations du colonel, il s’est dirigé avec ses rares militants   vers l’Adema qui l’a accepté comme tel en cette  période de rareté d’alliance électorale fiable. Après les sacrilèges faits par le colonel, l’on pensait que le professeur allait redresser les dérapages verbaux de ses prédécesseurs au pupitre.  Malheureusement il l’a aggravé. Dans son message improvisé  la deuxième  personnalité de la république jusqu’ici,   s’est curieusement démarqué  de l’action gouvernementale bien que le parti qu’il dirige et porte d’ailleurs la candidature pour l’élection présidentielle de 2012 semble avoir le plus grand nombre de ministres et d’élus. Sur les grandes questions de la nation, Dioncounda affirme que seule l’Adema a la solution au problème du nord. Alors, on est en droit de lui demander la raison pour laquelle  son parti n’abrège pas les souffrances des populations puisqu’ils n’ont jamais été loin du pouvoir et qu’ils y sont toujours comme le témoigne le nombre  appréciable   de ministres et d’élus dont l’Adema dispose. Etant  entendu que les abeilles ont la solution « définitivement »  à la crise du nord ; pour reprendre l’expression du candidat de l’Adema.   Déçu par la qualité de la mobilisation qui a nécessité des  moyens importants  en transport et  en confection de tee shirt ; le candidat  de l’Adema se dit nostalgique de l’ère Alpha. Pour Dioncounda, sous Alpha une délégation  de l’Adema a été accueillie depuis Zambougou et un bain de foule jalonnait les deux côtés de la route.  Une façon pour le candidat de l’Adema de reconnaitre que la mobilisation du dimanche 4 mars n’a pas été à la hauteur. En effet, les chargés de spectacles  n’étaient pas très loin en nombre des militants.  Dioncounda n’a pas encore terminé avec ses déclarations étonnantes.

Ils trouvent que son petit doigt lui semble plus utile que les consultations des marabouts. Puisqu’à chaque situation difficile le professeur Dioncounda, selon lui-même,  interroge son doigt qui lui parle. Lequel doigt lui aurait signifié l’importance  des femmes  dans son élection. Est-ce  une façon de regretter la première monture du code des personnes et de la famille  qui accordait des pouvoirs illimités aux femmes ? Ou une autre façon  d’aggraver encore la colère de la communauté musulmane contre lui ?  Et pourtant celui dont le doigt lui semble plus important que les consultations maraboutiques avait dans un passé récent réunis plus de deux cents marabouts  de Djenné pour une séance de lecture du coran et de bénédictions. De tels propos ne peuvent aucunement être placés sous l’angle de la plaisanterie. Car le statut de candidat à une élection présidentielle est tellement sérieux que celui qui est désigné doit penser, repenser, contrôler chaque mot avant de les jeter dans la nature.

 

Il ya des erreurs, à la limite des fautes qui se payent cache.  Dans son intervention Dioncounda Traoré ne sait pas prononcé sur la corruption. Cela s’explique aisément car on sait que le président de l’Adema avec le franc parler qui l’a souvent caractérisé déclarait que des responsables de son parti qui ne suivraient pas ATT se retrouveraient en prison à cause de ce qu’ils ont fait.  Donc c’est normal que le professeur occulte le sujet sur la corruption dans ses déclarations.   Aujourd’hui, l’Adema PASJ des cadres valeureux, des moyens  matériels  colossaux  doit  penser  à une vraie stratégie de communication pour éviter de telle sortie ratée. Si le candidat de l’Adema doit multiplier de telles erreurs, il risque d’être lui-même le  premier adversaire de sa campagne pour l’élection présidentielle de  2012. S’agissant des adversaires de la tenue du scrutin du 29 avril Dioncounda estime que ceux-ci ne sont que des perdants connus d’avance. Comment peut-on s’opposer à la diversité des opinions dans un Mali pluriel et démocratique ? Le professeur aurait pu dire qu’il respecte leur opinion et défend le sien avec des arguments plus  soutenus que ceux  qu’il a avancés. Il est impensable que nous intégrions dans chaque calendrier électoral l’hypothèse d’une guerre au  nord ou ailleurs. Certaines histoires n’ont pas besoin d’être répétée. Dioncounda doit comprendre que les garanties de paix et stabilité sont indispensables pour être bien élus.  Mais,  quant à se prononcer sur l’issue d’un match avant  qu’il ne soit joué relève des vieilles pratiques de la première législature de l’après 26 mars 1991.   Le professeur,  avec la sagesse qui l’a  caractérisé jusqu’à cette sortie ratée de Ségou    reconnait quand même que les élections de 2012 ne sont pas du tout faciles. Contrairement à certains de ses souteneurs qui apprécient   mal le contexte  nouveau dans lequel nous sommes et présagent une facilité comme celles des années de 1997. Qu’ils revoient leurs copies puisque les forces en présence ont profondément changé et les alliés d’hier sont des adversaires sérieux et déterminés d’aujourd’hui. Aussi, faut-il comprendre que tous les alliés déclarés à l’intérieur et à l’extérieur de la ruche ne sont pas tous sincères et animés de bonne foi comme l’attestent les récents soubresauts qui auraient été sentis des milieux proches de Boubèye MaÏga. Information relayée d’ailleurs dans une parution du journal « INDEPENDANT »  de la semaine écoulée.
 Bandiougou   DANTE

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1 commentaire

  1. Dionkounda est un candidat desesperé qui tente sans succès de cacher son desespoir par ces genres de declarations.Je suis sûr que les choses vont changer au Mali et tous ces politiciens veillisants vont desormais appartir au passé.

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