À moins de trois mois de l’élection présidentielle du Mali dont le premier tour est prévu pour le 29 avril, cette épineuse question de la candidature du Docteur Hamed Sow mérite d’avoir une réponse édifiante dans un très bref délai. Ce qui est sûr et certain, Hamed Sow a fait un grand pas par la mise de son pied droit dans la prochaine présidentielle 2012.
Ce grand pas a été remarquable dans son allocution offensive lors du lancement, dans la salle de banquets du CICB, le samedi 04 février dernier, des activités de l’association politique dénommée : ASAS, Association des Amis et Sympathisants d’Hamed Sow dont il est le parrain. Cette association dont la présidence est assumée par Abdoulaye Maiga, vice-président de la jeunesse du PDES, a été fondée essentiellement par des jeunes militants de ce parti. L’ASAS a regroupé, pour la circonstance, des représentants du district de Bamako et ceux venus de toutes les régions du Mali excepté celle de Kidal(empêché par le conflit au nord), ont expliqué les organisateurs de la rencontre. Ces représentants sont passés tour à tour au micro pour exprimer leurs déterminations à soutenir le Docteur Hamed Sow s’il accepte d’être candidat à l’élection présidentielle de cette année. Au représentant du district Bamako, Ibrahim Zié Coulibaly, journaliste sportif et commentateur à la télévision d’affirmer à Hamed Sow : «les jeunes des six communes de Bamako et environnants sollicitent votre candidature».
Le président de l’ASAS, Abdoulaye Maiga a souligné : « Le choix de ce samedi, jour béni de « Mahouloud» pour lancer notre association n’est pas du tout un hasard…notre soutien à vous, Docteur Hamed Sow, n’est pas non plus fortuit car, vous êtes l’homme qui incarne un réel espoir pour le Mali. Votre manière de faire nous a beaucoup impressionné. Vous êtes un homme qui a une vision positive pour le Mali, vous avez des qualités et des compétences avérées», a-t-il lancé sous des applaudissements.
Un pied droit dans la présidentielle
Ce fut enfin le tour du Dr. Hamed Sow, lui-même, de venir au micro pour s’adresser aux participants qui attendaient avec impatience son allocution. Selon le parrain de l’ASAS, il y a différentes manières de faire la politique. La première consiste à payer et transporter des enfants sans conviction politique pour remplir des salles ou des stades. La deuxième c’est d’avoir avec soi des gens convaincus et engagés. Quant à lui, il travaille avec des militants déterminés à l’accompagner dans son combat comme il le précise : «Nous ne voulons pas faire de la politique spectacle. Notre politique est la politique de proximité »
Le parrain de l’ASAS scande que «il n’est pas question pour nous de faire une candidature de témoignage». Autrement appelée candidature poteau qui ne servira qu’à figurer sur la liste des candidats. Il dit vouloir s’assurer d’un satisfaisant travail d’implantation au niveau national des structures de l’ASAS avant de faire la déclaration de sa candidature. Car, selon le Docteur Sow, il ne veut pas se lancer dans la course à la présidence pour faire de la figuration. L’ambition qui l’anime en tant que parrain de l’ASAS et 1er président d’honneur du PDES est d’être parmi les trois premiers : « Nous n’irons que si nous sommes sûrs d’être dans le tiercé gagnant…car, rien n’est plus humiliant pour un candidat que de se jeter dans la course et en sortir avec un score minable de 0, voire 1 à 2% ».
Le potentiel candidat à la présidentielle n’a pas hésité de s’adonner à une offensive politique, à une dure mais objective critique contre certains candidats déclarés en fustigeant leurs pratiques déplorables : «nous sommes dans un pays qui est à la croisée des chemins où des gens sont venus nous imposer une guerre que nous ne voulons pas. Dans une telle situation qui a coïncidé à une mauvaise saison de pluie, comment expliquer que dans ce contexte des gens puissent aligner 20 à 30 Land Cruiser pour dire qu’ils sont candidats pour la magistrature suprême ? Nous, nous avons besoin de ces Land Cruiser pour les donner à notre vaillante armée qui se bat au nord du Mali… certains candidats disposeraient d’un budget de plusieurs milliards de FCFA pour les besoins de leurs campagnes. Quelle est la provenance de cette fortune ? », a-t-il dénoncé avant de clamer : « ces élections là sont des élections de vérité». Ces élections 2012 étant les plus ouvertes depuis l’avènement de la démocratie au Mali, selon Hamed Sow, il croit en la possibilité d’en être le vainqueur, a-t-il souhaité.
Le PDES pourrait désigner son candidat interne
Conseiller spécial du président de la République du Mali, Parrain de l’ASAS et premier Président d’honneur du Parti du Développement Économique et de la Solidarité, PDES, Docteur Hamed Sow n’a pas encore écarté la possibilité d’être le candidat de cette formation politique quant on s’en tient aux propos tenus par lui lors du lancement de l’ASAS : «Nous sommes du Pdes quoi qu’il en soit. Le Pdes est un grand parti qui n’est pas à la portée de quelqu’un…nous avons du mal à nous accorder sur une candidature interne». Il ajoute qu’aujourd’hui, aucune décision définitive n’a été prise au sein du parti pour la présentation ou pas d’un candidat avant de préciser : « le Comité Directeur National doit respecter les résolutions prises lors de la première convention nationale du parti tenue les 17 et 18 décembre 2011. Des résolutions qui engagent le CDN à designer une candidature interne. Un parti qui ne respecte pas ses propres textes crée des situations extrêmement dommageables, a-t-il évoqué.
Cette création de l’ASAS et les déclarations qui ont été faites prouvent que le Docteur Hamed Sow a mis son pied droit dans la ligne de course vers le palais de Koulouba. Son pied gauche reste encore entre l’ASAS et le PDES. Est-ce le pied gauche qui se joindra au pied droit ou le contraire ? Docteur Hamed Sow ne saura faire retarder la réponse à cette question car le temps presse.
Lacine Diawara