Le président du Rassemblement pour le Mali, Ibrahim Boubacar Kéita, s’est montré réaliste en déclarant que nul ne peut réaliser son idéal seul. C’était lors du 9ème anniversaire de la création du Rpm. Il avait ajouté « qu’il est normal que les partis politiques échangent. »
Concernant les perspectives de fusion Adéma-Rpm-Parena, il avait indiqué : « l’Adéma et le Parena ont de l’estime pour nous, pareil pour nous, j’ai du respect pour mon aîné Dioncounda Traoré et mon cadet Tiébilé Dramé. Il est normal que les partis politiques se côtoient pour aller ensemble.»’ Rien donc de plus politique que ces déclarations ne révèle le besoin d’alliances pour avancer à pas sécurisés vers les élections de 2012.
En fait, le paysage politique actuel dominé, entre autres, par des figures politiques, en l’occurrence, Ibrahim Boubacar Kéita, Dioncounda Traoré, Soumaïla Cissé, Tiébilé Dramé, Mountaga Tall, Soumana Sacko, Cheikh Modibo Diarra, Oumar Mariko, Ahmed Diané Séméga…indique qu’aucun de ces candidats n’est réellement en mesure de rafler la majorité absolue des suffrages au premier tour de l’élection présidentielle. De ce fait, dès maintenant, il faut envisager un second tour.
C’est à ce titre que les fusions, alliances et négociations seront de rigueur, voire incontournables, pour les plus avertis de l’échiquier politique. A l’Adéma-Pasj, les évènements ont prouvé qu’à la veille de chaque grande échéance électorale, la crise interne fait rage, quoique le parti soit habitué à surmonter ces crises et redorer son blason au grand dam de ses détracteurs. A titre de rappel, on peut citer les départs de l’Adéma-pasj, de feu Mamadou Lamine Traoré au Miria, de Ibrahim Boubacar Kéita au Rpm, de Soumaïla Cissé à l’Urd. Malgré tout, le Parti africain pour la solidarité et la justice a su régénérer toute sa vitalité en remobilisant ses militants. De surcroît, la Ruche a enregistré des adhésions de partis politiques, non moins significatifs.
En effet, pétrie de l’expérience des grands partis, l’Adéma-Pasj a continué ses tractations et négociations politiques, en laissant la porte ouverte à des formations politiques qui ont, de ce fait, contribué à le remettre dans sa position confortable de premier parti politique du pays. C’est ce qu’un cadre de ce parti nous a révélé en déclarant : « si certains militants s’en vont d’autres viennent». En somme, malgré les récurrentes batailles de leadership, les Abeilles ont toujours été animées de la volonté de rassemblement. Rappelons que cette attitude fut affichée par le parti dès la nomination du premier gouvernement de la IIIème République par l’ancien Chef de l’Etat, Alpha Oumar Konaré.
Gouvernement qui comprenait des cadres de partis politiques qui ne provenaient pas de l’Adéma-Pasj. L’ancien président de la IIIème République avait effectivement compris que nul ne pouvait gouverner seul dans notre pays. Il faut, aussi, préciser que l’Adéma-Pasj est un parti dont les militants sont issus d’horizons divers, dans un contexte d’avènement de la démocratie multipartite. Oumar Ibrahim Touré, 2ème vice président de l’Urd, a récemment indiqué qu’il n’allait pas quitter son parti. L’affaiblissement de l’Urd, dans un contexte où l’unité était le mot d’ordre, n’était pas de nature à favoriser les alliances et négociations.
Le parti de la poignée de mains a su, au même titre que l’Adéma-Pasj, obtenir de récentes adhésions, notamment à l’intérieur du pays. Malgré leur départ de l’Adéma-Pasj, les militants de l’Urd sont toujours prompts à trouver un terrain propice aux négociations et des listes communes avec les Abeilles. C’est à ce titre que l’Urd n’a pas failli quand il s’agissait de soutenir la candidature de Dioncounda Traoré à la présidence de l’Assemblée nationale alors que le Cnid- Faso-yiriwaton et le Mpr s’étaient soulevés contre ce que Choguel Maïga avait appelé la majorité mécanique. Il faut rappeler qu’à l’occasion, ce sont les cadres de l’Adéma-Pasj et de l’Urd qui avaient confectionné la liste du bureau de l’Assemblée nationale. L’alliance de ces deux partis leur accordait la majorité absolue à l’hémicycle.
Le président du Mouvement citoyen, Ahmed Diané Séméga, avant la création de leur parti politique, est conscient de la nécessité d’un grand rassemblement des militants. C’est à ce titre que, lors d’une récente interview, il a soutenu : «Tous ceux qui travaillent à l’émergence du nouveau parti savent que nous devons l’édifier sur un socle de légitimité solide : les élus nationaux et locaux du Mouvement Citoyen, auxquels j’ai fait tantôt allusion, en sont l’illustration.
Sinon, le parti est ouvert à toutes les Maliennes et à tous les Maliens qui désirent continuer le combat politique autour des idéaux et des valeurs qu’incarne le Président ATT. »’ Aujourd’hui, si Soumana Sacko n’avance pas encore à visage découvert, ses amis, dans le cadre des associations, ont entamé les rencontres avec les partis et mouvements politiques. C’est donc dire, comme IBK, que nul ne peut atteindre son idéal seul. L’élection présidentielle 2012 sera gagnée par celui qui saura rassembler le plus de Maliens, en réussissant de positives négociations avec la classe politique, la société civile et le secteur privé.
Baba Dembélé