Le président de l’Adépm, Dr Aboubacar Sidiki Fomba pose le diagnostic de notre pratique démocratique : « Le Mali vit une démocratie de façade avec une architecture institutionnelle inefficace»

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Au cours d’un entretien, le président de l’Alliance démocratique du peuple malien (Adépm) et non moins le président du front social de l’opposition, Dr Aboubacar SidikiFomba a dénoncé le recul de la démocratie malienne surtout sous le régime du président IBK.

À l’entame de ses propos, il s’est incliné devant la mémoire de nos martyres pour montrer son attachement aux idéaux de mars 1991. Selon lui, après 27 ans d’exercice démocratique, notre pays peine à trouver la voie du développement et l’heure est au bilan et à une prise de conscience générale des Maliens. « Les analyses politiques ont démontré que le coup d’État de mars 2012 a évité au peuple malien une guerre civile qui serait le pire des événements qui pouvaient arriver à un pays, mais cela ne donne pas une prime au coup d’État. Cependant, il apermis aux observateurs politiques de comprendre la profondeur de la crise malienne et le niveau de pourrissement de la situation au Mali », a-t-il ajouté.

Et de poursuivre que le Mali vit une démocratie de façade avec unearchitecture institutionnelle inefficace. « Nous avons un système démocratique importé et non adapté à nos réalités socioculturelles et économiques. Les hommes politiques que nous sommes appartiennent au même système politique utilisant la politique comme ascenseur pour réussir et s’enrichir indûment. Créant, ainsi, le vide pour les générations futures au lieu de préserver l’avenir de celles-ci à travers des conditions pouvant les permettre de se prendre en charge », a-t-il déploré.

À ses dires, cette démocratie de façade a donné lieu à un système qui se résume uniquement à l’organisation d’élections entachées de fraudes et surtout caractérisées par des tripatouillages des résultats et d’annulation arbitraire des voies par la Cour constitutionnelle. Ce, sans préciser les critères d’annulation. À le croire, les animateurs de la scène politique ont manqué de courage politique et de perspective d’avenir dont l’illustration la plus parfaite est l’incursion du milieu politique par les religieux. Ainsi, dit-il, cette démocratie a brillé par l’absence de véritables débats démocratiques et de dialogue inter malien.

« Nous avons été incapablesà engager de notre pays sur la voie d’un véritable développement. Nous nous sommes contentésque des aides publiques au développement qui s’apparentent plus à de la corruption que du développement. Nous avons cru avec notre système politique que l’occident était la solution.Tous les Maliens sont coupables de la situation dans laquelle se trouve le Mali. Ce, soit par notre participation, par notre complicité ou par notre silence », a-t-il laissé entendre.

De son point de vue, les Maliensdoivent accepter de payer le prix de la vraie démocratie chèrement acquise à travers un véritable processus de refondation de notre couplée avec la reformulation de la conscience politique adaptée à nos réalités socioculturelles et économiques. « Nous devons permettre à la jeunesse de se prendre en charge et non d’utiliser la voie politique pour s’enrichir. Le prix de la démocratie passe par l’ancrage social avec une société civile bien organisée afin de constituer un véritable contre-pouvoir. Aussi, il passe également par une souveraineté économique, politique, culturelle et sécuritaire », a-t-il renchéri.

Aux dires du président de l’Adépm, les Maliens sont tous interpellés à cesser cette guerre de positionnement enclenchée par les hommes politiques pour faire face aux vrais défis qui menacel’existence de notre pays à travers l’effondrement de notre système éducatif, sécuritaire, sanitaire.

Mama PAGA

 

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