Quelques jours après l’interview du président IBK accordée à la chaîne de télévision Al Jazeera, au cours de laquelle ce dernier a affiché son intention de briguer un second mandat, le président de l’Alliance démocratique du peuple malien (ADEPM) et non moins président du Front social de l’opposition, Dr Aboubacar Sidiki Fomba, a animé, le samedi 27 mai, au siège du parti à Niamakoro, une conférence de presse afin de se prononcer sur l’opportunité de cette candidature et sur d’autres questions relatives à l’évolution de la situation sociopolitique de notre pays.
Le conférencier a saisi l’occasion pour féliciter le nouveau premier ministre, Abdoulaye Idrissa Maïga, pour sa nomination à la tête du gouvernement, tout en lui souhaitant un plein succès dans l’atteinte des objectifs à lui assignés par le président IBK. Cependant, a-t-il ajouté, « le parti ADEPM a constaté avec regret la mise en place d’un gouvernement pléthorique de 35 membres, surtout à un moment où notre pays fait face à des cascades de grèves dans les secteurs vitaux, sans compter la cherté galopante de la vie et l’insécurité grandissante dans le nord et le centre du pays. La mise en place d’une telle équipe gouvernementale prouve que le peuple malien n’est plus la priorité du Chef de l’État ».
Le conférencier a invité le président de la République au respect strict de la loi sur le genre comme exigée lors des élections communales de 20 novembre. Il a, par la suite, réaffirmé l’appartenance de sa formation politique à l’opposition. À ce titre, il encourage les partis politiques dans leur combat quotidien pour un Mali émergent.
En réponse à la question relative à la visite du nouveau président français, Emmanuel Macron, aux soldats français déployés à Gao dans le cadre de l’opération Barkhane, il dira que cette visite permet aux autorités maliennes de comprendre que la première force de souveraineté est l’armée, « à travers cette visite, le président Macron montre qu’il est désormais le garant des Forces armées françaises partout où celles-ci sont déployées », a-t-il laissé entendre.
Par rapport à la volonté du président IBK de briguer un second mandat, le conférencier a lâché : « la candidature de IBK est une honte pour la démocratie malienne. Il pouvait faire tout simplement comme François Hollande en renonçant à sa candidature pour l’élection présidentielle de 2018. Car, sous son leadership, la situation sécuritaire du Mali s’est considérablement détériorée avec la propagation de la crise vers le sud du Mali. En plus, le régime IBK a instauré un mode de gouvernance basé sur le clientélisme, l’affairisme et le népotisme à travers une gestion patrimoniale paralysant ainsi les opérateurs économiques, le tout couplé d’une léthargie des hommes politiques ».
De son avis, les tenants du pouvoir doivent être traduits devant la justice pour leur responsabilité des décès enregistrés à la suite de la grève illimitée des agents de la santé, « l’actuel régime a assassiné notre chère démocratie à travers l’imposition d’une loi électorale porteuse de genre de conflits électoraux et taillée sur mesure avec à la clé la création d’une 4ème République se cachant derrière une révision constitutionnelle en violation de tous les textes », a-t-il martelé.
D’après Dr. Fomba, la dégradation de la situation sécuritaire menace sérieusement la tenue de l’élection présidentielle de 2018. Car, dit-il, les signaux montrent que la crise du nord et la souffrance des Maliens sont les cadets des soucis de nos autorités.
Sur la contribution de la société civile à la consolidation de la démocratie, le conférencier est formel, « nous avons une société civile fortement politisée, car elle est animée principalement par des personnes ayant choisi la voie de la facilité au lieu de celle de la gestion du pays ».
MAMA PAGA