Présidence du FDR : Pourquoi Tiébilé y tient

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            Au lieu de tracer la bonne voie pour la réalisation de l’objectif que le regroupement s’est assigné -à savoir, la constitution d’un pôle démocratique et républicain solide et stable pour l’alternance politique au Mali en 2007-, le premier mandat de la présidence tournante de six mois du Front pour la Démocratie et la République (FDR) a plutôt produit l’effet contraire.rn

                 En effet, durant tout ce premier mandat de six mois, les responsables du FDR -notamment IBK, Tiébilé Dramé, Me Hamidou Diabaté- se sont livrés à des querelles intestines à relents d’intérêts personnels. Toute chose qui aujourd’hui, est passe de mener, lentement mais sûrement, le regroupement vers sa mort politique.

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                Pour rappel, le 25 février 2007, 15 leaders politiques et un responsable d’association, sous la direction d’Ibrahim Boubakar Keïta,président du RPM, ont porté le Front pour la Démocratie et la République sur les fonts baptismaux.

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                Ainsi, plus d’un observateur politique est de nos jours curieux de connaître le bilan du FDR, après sept mois d’existence, et au moment où un autre membre du Front s’apprête à prendre la relève à sa présidence. Selon d’autres observateurs, ledit bilan peut être tout simplement qualifié de négatif, ou assimilé à un feuilleton de mauvaise aventure.

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Les bavures d’IBK

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                Est-ce par destin ou à dessein que le premier mandat de la présidence tournante du FDR est revenu à Ladji Bourama, un homme pourtant considéré comme un “malchanceux politique”, compte tenu de son parcours jalonné d’échecs, même au sein de ce parti du Tisserand dont il est le fondateur et le président?

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                L’histoire politique retiendra que tout au long de son mandat, IBK ne s’est pas conduit en “bon père de famille politique”, pour le FDR dont il a plutôt foulé les principes aux pieds, selon certains amoureux du Front, qui ajoutent qu’il “n’avait pas non plus l’esprit de partage et de solidarité”.

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                Selon eux, la plupart des récentes “bavures” du Mandémassa ont été commises dans la ferveur des élections législatives : lors de la constitution des dossiers de candidature, des groupes parlementaires, de la formation du bureau de l’Assemblée nationale…

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                D’abord, lors de la constitution des dossiers de candidature pour les législatives de 2007, en Commune IV, IBKa refusé de partir sur une liste commune avec la candidature du PARENA. Ce faisant, le Châtelain de Sébénikoro venait de confirmer un certain mépris envers… son allié politique.

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Les frictions entre IBK et le duo PARENA-SADI

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                A l’issue des législatives, seulement deux partis membres du FDR -le RPM avec 11 élus et le PARENA, avec 4- sur plus d’une dizaine ont fait leur entrée à l’Assemblée nationale. Parmi ces élus, on pouvait compter des personnalités influentes comme IBK lui-même, et Me Hamidou Diabaté, secrétaire général du parti du “Bélier Blanc.”

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                Certains analystes politiques estimaient que cette situation représentait une occasion rêvée, pour les deux partis, de s’unir dans le cadre du FDR, afin de former un groupe parlementaire soudée en vue de défendre la cause du regroupement à l’Hémicycle.

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                Mais, contre toute attente, le PARENA a préféré plutôt former un groupe parlementaire avec le parti SADI du Dr Oumar Mariko, alors qu’avec l’adhésion de l’élue de la liste ADEMA à Dioïla, Mme Mariko Minata Sidibé, il avait la possibilité de former, seul, son groupe parlementaire.

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                Ce revirement du PARENA est intervenu suite au refus d’IBK de céder un de ses députés au profit du PARENA afin de permettre à ce dernier de combler le vide qui l’empêche à former son propre groupe parlementaire.

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                Sentant que le duo PARENA-SADI ne l’arrange ni ne l’enchante guère, IBK, pour parvenir à ses fins –“à ses faims”, diront certains-, a choisi de se faire “l’avocat du diable”.

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                Aussi, le RPM, dans une déclaration, a décidé de se retirer du bureau de l’Assemblée nationale, au motif que… le fait majoritaire n’a pas été respecté; allusion faite à l’exclusion du PARENA dans le bureau.

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                Mais Me Hamidou Diabaté, qui aurait senti l’odeur du piège qu’IBK était en train de préparer pour ses intérêts personnels, a vite fait de signifier son désaccord quant à l’immixion du RPM dans leur vision parlementaire.

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                Dès lors, on assista à une bataille sans merci entre deux partis membres d’un même regroupement, chacun voulant bénéficier des avantages liés au statut de Chef de l’Opposition.

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Tiébilé sera-t-il président du FDR?

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                Après sept mois d’existence, l’Opposition malienne, réunie au sein du FDR, tiendra, à la fin de ce mois, une réunion devant désigner le successeur d’ IBK qui vient de boucler son mandat de présidence tournante de six mois.

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                Ainsi, apprend-on, tout va désormais se jouer entre trois “présidentiables”: Tiébilé Dramé, du PARENA, Souleylou Boubèye Maïga de Convergence 2007, et Mamadou “Blaise” Sangaré de la CDS.

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                 Parmi ces candidats, c’est Tiébilé qui semble le plus motivé et le plus intéressé, parce que sa survie sur la scène politique en dépend, et pour cause. Depuis la campagne présidentielle, le président du PARENA n’a plus de tribune pour s’exprimer publiquement. Aussi, il risquera d’être contraint de s’éclipser au profit de son secrétaire général, Me Hamidou Diabaté, qui jouit aujourd’hui de beaucoup de privilèges politiques, à travers sa position actuelle de leader de l’Opposition.

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                Quant à “Blaise” Sangaré, il n’aura rien à perdre, puisqu’il participe à la gestion de la nation en tant que conseiller national. En somme, seule cette fameuse présidence du FDR pourra éviter, à Tiébilé Dramé, une éclipse politique.

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Moussa TOURE

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 26 octobre 2007

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