Présidence de l’Assemblée nationale : IBK attendu pour amoindrir les dégâts

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Moussa Timbiné, Mamadou Diarrassouba, c’est les noms de ces deux poids lourds du parti au pouvoir, RPM, qui retentissent présentement pour occuper le poste de président de l’Assemblée nationale. La bataille risque d’être rude au point d’aboutir à l’explosion du parti.

Le sens de la responsabilité doit prévaloir en toute circonstance surtout lorsqu’il s’agit de la conquête d’un poste pour deux individus de la même famille. Cet esprit va-t-il primer au sein du RPM pour cette sixième législature ? Difficile d’apporter une réponse rationnelle pour le moment. En tout cas, une lecture superficielle de la chose ne présage rien de bon dans les jours à venir.

Cela va du simple constat que dès l’annonce des deux candidatures, pas encore officielle, la division est perceptible. Diarrassouba pour les uns pour son sens de rassembleur, Timbiné pour d’autres, comme la jeunesse de l’Ensemble Pour le Mali (EPM) dans le strict respect de la promesse présidentielle à savoir la promotion de la jeunesse.

Mamadou Diarrassouba, député et 1er questeur de la 5e législature, secrétaire à l’organisation du BPN RPM, est un dinosaure politique. Dans son Banico d’origine, il ressort avec 5 députés, y compris lui-même, au profit du RPM lors des récentes législatives. Un résultat inédit qui mérite obligatoirement une récompense à la taille de l’effort abattu. Au-delà de cela, c’est un homme très respecté et écouté au sein du parti au pouvoir. Sur l’échiquier politique, il sait manager tout le monde. Raison pour laquelle, il a tout le temps clamé que l’opposition est dans son rôle lorsqu’elle attaque le régime. Il a aussi maintes fois appelé à l’union entre fils de ce pays pour la sortie de crise. Ses liens avec l’opposition étaient très forts comme en témoignent les relations fraternelles et d’amitié qui le liaient à feu Honorable Mody N’Diaye et l’honorable Mamadou Hawa Gassama, tous du parti du chef de file de l’opposition.

Dès l’annonce de sa victoire, au second tour, par le ministère de l’Administration territoriale lors de la proclamation des résultats provisoires, ses proches n’ont pas attendu l’arrêt définitif de la cour constitutionnelle pour enclencher la campagne afin qu’il puisse succéder Issiaka Sidibé au poste de président de l’Assemblée nationale. Le volet média de cette campagne a donné un fort écho à l’initiative. Et dans les salons feutrés, l’affaire avait été prise au sérieux, minutieusement étudiée et voir la faisabilité.

Étant dans cet élan de favori qui résonnait partout, une menace surgit. L’arrêt de la Cour donne victorieux Moussa Timbiné en commune V du District de Bamako. 1er vice-président de l’assemblée sortante, président de la jeunesse RPM et du Mouvement ANKA BEN, Moussa était aussi pressenti au poste de président de l’assemblée depuis les dernières élections législatives avortées. Ce qui donna lieu, d’ailleurs selon plusieurs sources, au divorce entre lui et le président du parti, Bocari Treta qui voulait aussi être candidat en commune V. Si tel était le cas et que leur liste passe, le poste de président de l’assemblée revenait de droit à Treta. Toute chose qui ne serait pas du goût de son cousin à plaisanterie, Timbiné. Alors une bataille féroce s’engagea entre les deux et le maire de la commune V trouve aussi son compte dans le jeu.

C’est ainsi que le RPM part affaibli, divisé en commune V aux législatives. Timbiné compose sa liste avec le parti APR, le maire Ouattara de la commune V, proche de Treta, parraine une liste indépendante et se rallie au challenger de Timbiné au second tour.

Les jours de Timbiné étaient comptés et certains voyaient même dans cette aventure sa décadence politique.Il n’a pas obtenu le réel soutien du parti RPM et des inscriptions soulevaient aussi une rupture entre lui et la famille présidentielle à cause d’une dispute qu’il aurait eue avec le fiston national, Karim Keïta.

Battu à l’issue des résultats provisoires proclamés par l’Administration territoriale, la cour étudie ses requêtes et son arrêt répare ce qu’on peut appeler le tort.

Voilà le coriace jeune politique annoncé mort qui ressuscite. Et ses ambitions nourries depuis belles lurettes refont surface. Après la tempête vaincue, il est désormais bien préparé pour affronter quiconque pour le poste qu’il a tant envié.

Alors débutent les tractations. Il bénéficie dès le début de deux soutiens de taille. L’aval du fils du président, l’honorable Karim Keïta qui a un lourd pouvoir de décision sur beaucoup de sujets au Mali. Ensuite, c’est le tour de la jeunesse de la majorité présidentielle, EPM, qui lui donne son quitus.

Timbiné continue son aventure. Il aurait déjà rencontré d’autres poids lourds du RPM et qui se prépareraient à lui apporter leur soutien.

Dans des situations pareilles, le dernier mot revient au président de la République qui est en même temps président d’honneur du parti. Au regard de ce qui se murmure, car des partisans de Diarrassouba évoquent déjà la trahison, il doit vite intervenir pour éviter l’explosion.

Boubacar Yalkoué

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4 COMMENTAIRES

  1. C’est une politique d’opportuniste ! Ils critiquent notre président toute la journée mais ils savent qu’il est le seul a avoir les épaules de nous sortir de cette crise

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