On se bouscule ferme. Les jeunes arrivent en masse aux portes de la politique et frappent à coups redoublés. Ils revendiquent leur juste place dans l’arène publique. Une arène restée trop longtemps, selon eux, la chasse gardée des ainés, la plantation des anciens et autres “doyens”. Que souffle désormais sur l’espace politique le vent frais des idées neuves. Que s’irrigue du sang neuf de la génération montante le débat public. Et le 1ère adjoint au Maire de Gao, l’a si bien compris qu’il se lance à la conquête de la présidence des jeunes de son parti, le 12 octobre prochain.
Après cette charge en règle, calmos et balle à terre ! La réflexion, plutôt que l’invective. Le sens de la mesure et des responsabilités plutôt que la revendication brouillonne. L’analyse froide plutôt que des sautes d’humeur et d’aigreur.
BEN MAOULOUD candidat au perchoir du mouvement des jeunes de son parti l’Adema/PASJ, est motivé par une émotion qui l’anime, à savoir fait grandir son parti en le faisant peser dans la vie politique de notre pays. En décidant d’être candidat il s’est fixé deux axes essentiels à savoir : ramener la discipline au sein du parti surtout au niveau des jeunes, secundo travailler pour faire valoir les idéaux du parti. « La jeunesse étant la cheville ouvrière de tout parti politique, il faudra travailler à consolider les idéaux du parti en vision avec celle du comité exécutif du parti. Ce qui suppose qu’il faudra travailler à unifier davantage le parti tout en se référant à la vision du gouvernement qui est la paix et la cohésion sociale. » Car selon lui on ne peut pas être membre de la majorité présidentielle et ne pas apporter sa caution aux actions du gouvernement. C’est fort de cela qu’il soutient ceci : « Je veux être président de la jeunesse du parti Adema, pour faire régner le vivre ensemble et harmonieux entre les militants surtout au sein de la jeunesse. Intensifier la formation au sein de la jeunesse pour être de véritable leader de demain et surtout la discipline au sein de la jeunesse adémiste, pour faire face aux enjeux et défis de demain. »
Et de souligner qu’au soir du congrès, peut importe le vainqueur de cette compétition, « il faudra que les militants sachent que c’est tout d’abord le parti Adema qui gagne, donc je demande aux militants et militantes, d’être fair-play. Je souhaite que le soutien soit personnel et de conviction, afin qu’il ait la courtoisie pour faire germer le vivre ensemble entre les jeunes de l’Adema. J’invite les candidats à la courtoisie, la sagesse dans les propos et surtout de lancer des messages de paix et de cohésion pour faire de notre parti, une puissance politique sur la scène politique nationale. »
Aujourd’hui les jeunes se sentent interpellés par cette phrase-culte d’Aimé Césaire : “L’heure de nous-mêmes a sonné”. Puisqu’il en est ainsi et qu’il est dit que l’élève doit dépasser le maître, il n’y a plus qu’à remettre les pendules à l’heure. Mais pour ce fait, il faudra savoir raison garder. Pour Ben Maouloud, de leur expérience en sous ordre et à l’ombre des “ainés”, qu’ont-ils appris, qu’ont-ils retenu de la politique ?
Son ambition est de remettre les jeunes au cœur de la vie politique, faire en sorte que les jeunes deviennent le cœur et non plus le décor de la vie politique. A l’en croire, le mouvement des jeunes de l’Adema/PASJ, doit prendre son envol avec une nouvelle vision, celle du comité exécutif qui consiste à partager le socle de valeurs et la volonté de regarder la réalité en face pour mieux la transformer. C’est le fruit d’une réflexion collective qui remet les citoyens au cœur de la vie politique. “Nous avons une conscience aiguë de l’urgence, car les attentes des jeunes ont trop souvent donné lieu à des désillusions. Parce qu’il nous appartient de leur redonner confiance dans la politique, notre engagement porte avant tout sur l’efficacité de notre action”, a-t-il souligné avant d’inviter les jeunes au rassemblement et à la veille citoyenne pour la préservation des acquis démocratiques.
Paul N’GUESSAN