Le Président de l’URD, Chef de file de l’Opposition, Soumaïla Cissé, a présenté ses vœux de bonne année 2017 à la presse le mardi 31 janvier dernier. Au cours de cette présentation de vœux, le député élu à Niafunké s’est prononcé sur l’actualité brûlante et a notamment dénoncé «la situation catastrophique» dans laquelle se trouve le Mali.
En effet, dans un film, intitulé «An III d’IBK», le parti de la poignée de mains a dressé un tableau sombre de notre pays, de l’investiture du Président IBK au 3ème anniversaire de son accession à la magistrature suprême. Le film passe en revue les scandales qui ont caractérisé, selon l’URD, le régime depuis l’arrivée d’IBK au pouvoir, lequel avait promis de rétablir «l’honneur du Mali» et «le bonheur des Maliens».
Le film met également en lumière «l’insécurité généralisée dans le pays et les différentes manifestations organisées par l’opposition» et donne la parole à des Maliens qui s’expriment sur la gouvernance du pays. En déplorant l’insécurité dans le pays, le Chef de file de l’Opposition a regretté que personne ne puisse se rendre dans le nord sans l’accord de la Minusma.
«Si ce n’est pas la Minusma qui vous amène, personne ne peut se rendre à Gao. Si elle n’est pas d’accord, vous ne partez pas», a-t-il déclaré, faisant allusion à son voyage avec les responsables des partis membres de la majorité présidentielle dans la Cité des Askia. Preuve pour Soumaïla Cissé que «le pays est divisé».
Interrogé sur l’accord de réadmission que le Gouvernement aurait signé avec l’Union européenne, le Président de l’URD a indiqué que le Mali est déjà engagé dans un processus avec les pays de l’espace Schengen, qui ne nécessite pas la signature d’un autre accord. Pour soutenir ses propos, il a évoqué le Plan d’action de la Valette, dans lequel les Etats africains ont pris des engagements importants avec l’Union européenne.
Auparavant, le Président du parti de la poignée de mains avait relevé que l’année 2016, riche en évènements, avait été particulièrement éprouvante pour les journalistes. Il a annoncé qu’en 2016, 74 journalistes ont été tués en faisant leur métier, tués tout simplement en voulant informer la population. En citant Reporters Sans Frontières, il a indiqué que ce chiffre était en baisse par rapport à 2015, qui avait vu 110 décès enregistrés.
«Au Mali, le constat est triste, sinon alarmant! Il y a tout juste une année, le journaliste Birama Touré a mystérieusement disparu. Cette disparition continue de nous inquiéter. C’est pourquoi nous interpellons encore une fois les autorités compétentes de notre pays pour que toute la lumière soit faite sur cette affaire.
Dans la même foulée, nous sommes également inquiets par la révélation faite par le Président de la Maison de la Presse il y a quelques jours sur les menaces proférées contre le journaliste Adama Dramé du Sphinx. Autant nous prônons le respect par les journalistes des règles déontologiques de leur profession, autant nous condamnons fermement les actes d’intimidations et les menaces à l’encontre des journalistes», a-t-il noté.
Soumaila Cissé a également salué la qualité du travail, remarquable, réalisé par la presse malienne. «Malgré la faiblesse de vos moyens et l’insécurité qui vous coupe le sommeil, vous continuez à donner le meilleur de vous-mêmes pour dénoncer les maux qui minent notre société. Qui pouvait le mieux renseigner le peuple meurtri du Mali sur le très coûteux et luxueux parc automobile de “Ma famille d’abord” si ce n’est vous? Vos dénonciations des maux ainsi que vos révélations des scandales financiers du régime en place constituent un apport inestimable en vue de la quête de la bonne gouvernance et de la gestion saine des deniers publics. Je tiens à vous en féliciter.
Continuez à dénoncer les dérives! Continuez à interpeller! En un mot, continuez à jouer pleinement votre rôle de 4ème pouvoir! Pour l’honneur de votre profession, pour la dignité des Maliens, pour le confort de notre démocratie. Résister! Ne point céder!».
Youssouf Diallo