Présentation des vœux à la presse : Soumaïla Cissé séduit les journalistes

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Soumaïla Cissé, candidat au second tour de la présidentielle au Mali, le 9 août 2013 à Bamako  © AFP
Soumaïla Cissé
© AFP

A l’entame, l’honorable député Soumaïla Cissé a rappelé que l’année 2014, tout en étant riche en évènements, a été particulièrement éprouvante pour les journalistes. Il dira que la Fédération internationale des Journalistes dénombre 118 journalistes assassinés durant 2014 dans le monde. Pour lui, cette situation interpelle tous les Gouvernements épris de paix et de justice. La protection des journalistes et la promotion de la liberté d’expression  doivent être leur priorité. Il s’est félicité qu’en 2014, le Mali n’a pas connu d’assassinats de journalistes. Il dira que longtemps présenté comme un bon élève du continent africain en matière de liberté de presse et de  démocratie, le Mali a payé le prix de la situation dans laquelle le pays a sombré depuis 2012 en faisant la plus forte chute dans le classement mondial du respect de la liberté de la presse en passant de la 25ème place à la 99ème  place en 2013.

Selon le Rapport 2014 de «Reporters sans frontières» la corrélation négative entre la situation tragique du Mali et la liberté d’informer a fait encore chuter notre pays à la 122ème place sur 180 pays évalués. Pour l’honneur de notre pays, ce résultat doit être obligatoirement amélioré courant 2015, a-t-il estimé. «Oui vous avez alerté ! Oui vous avez dénoncé toutes les dérives (corruption, concussion, gabegie financière, mensonge) qui ont caractérisé la Gouvernance de notre pays ! Oui vous avez été traité de tous les noms d’oiseaux ! Oui vous avez été parfois humiliés pour avoir exécuté correctement votre noble mission d’informer ! C’est une légèreté blâmable d’oublier que la presse constitue le 4ème pouvoir, pouvoir qui n’est affilié ni à la majorité ni à l’opposition. Une presse libre est la condition d’une démocratie vivante et respectueuse de ses citoyens, ce que certains feignent d’ignorer», a-t-il affirmé sous un tonnerre d’applaudissement des journalistes. Pour lui, 2014 a été marquée par  des déceptions. Quoi de  plus normal ? Les attentes étaient si fortes et multiples et les promesses si fermes et non tenues. Le Président de la République a fini par donner raison à l’opposition en limogeant les membres du Gouvernement cités dans les affaires de mauvaise gestion de ces derniers mois. L’URD espère que la Justice aura les mains libres pour situer les responsabilités afin de laver l’honneur souillé du Mali et restaurer la confiance auprès de nos partenaires, a indiqué le président de l’URD. «L’URD a pris bonne note de la nomination du Premier ministre Modibo Kéita. Le Parti l’a félicité et lui a souhaité chance et réussite. Nous avons pris acte de la formation du Gouvernement et nous avons déploré la marginalisation des femmes lesquelles ne sont que 3 sur un effectif pléthorique de 29 membres comprenant 23 reconduits, 3 anciens ministres des régimes précédents et seulement 3 nouvelles personnalités. Sur le plan sécuritaire, loin de l’honneur du Mali et du bonheur des Maliens, le Mali commence 2015 dans un environnement sécuritaire plus qu’inquiétant. Au cours de ce mois de janvier 2015, le peuple malien a assisté avec consternation et impuissance à la montée fulgurante des attaques djihadistes et terroriste au Nord et au Centre du pays : Kidal, Gao, Ménaka, Ansongo, Nampala, Djoura, Dogo et Tenenkou. L’inadmissible tentative d’assassinat du Général Ould Meydou vient confirmer la gravité de l’insécurité qui angoisse le quotidien des Bamakois. Le ras-le-bol des populations a atteint un seuil  intolérable. Les récents évènements de Gao en constituent une parfaite illustration. L’insécurité généralisée  et grandissante affecte dangereusement la paix sociale et annihile tout effort de développement et d’épanouissement des entreprises. Les mines terrestres anti personnelles, les attaques à mains armées, les vols de bétail, de cyclomoteurs, de voitures, les viols et autres agressions physiques sont connues de tous. C’est pourquoi la restructuration des Forces Armées et de Sécurité s’impose plus que jamais. L’URD a toujours rappelé la nécessité impérieuse de bâtir une armée forte, professionnelle, et républicaine capable de garantir de manière durable la sécurité et l’intégrité du territoire National. La construction d’une telle armée repose sur une gouvernance de qualité, une gouvernance irréprochable. J’ai demandé avec insistance  au Président de la République l’adoption de la loi de programmation militaire. La réussite des négociations d’Alger et la réconciliation nationale constituent les deux défis majeurs du parti. Le parti a toujours, malheureusement sans succès, invité avec insistance le Président de la République à réunir le Gouvernement, la société civile, la majorité et l’opposition pour dégager une vision nationale autour des pourparlers d’Alger. « Aucun sacrifice n’est de trop pour préserver le Mali. » Le dernier document présenté par la Médiation a été rejeté par une frange importante de la classe politique et de la société civile, parce que portant en son sein les germes de la partition de notre pays. Face à l’inaction, au manque de stratégie et à l’amateurisme du pouvoir en place, le Nord s’embrase, le centre s’installe dans la psychose et dans la violence, le reste du pays est partagé entre inquiétude et désespoir. Le processus de réconciliation nationale reste aux abonnés absents, les réfugiés et déplacés qui vivent dans des conditions hautement précaires attendent avec impatience le retour dans leur foyer. La nouvelle Commission Vérité, Justice et Réconciliation créée en urgence depuis mars 2014 est devenue « ancienne » sans avoir vu le jour. L’année nouvelle s’annonce encore plus incertaine dans la mesure où l’on s’achemine vers les élections communales et régionales en avril 2015. Mise à jour du fichier électoral biométrique ; Organisation des opérations de révision exceptionnelle des listes électorales ; Retour de l’Administration dans les circonscriptions administratives et dans les collectivités territoriales des régions du nord du Mali ; Participation des réfugiés et des déplacés au processus électoral, toutes ces opérations peuvent-elles être accomplies d’ici Avril 2015 ? Les élections seront-elles organisées sur toute l’étendue du territoire ? Le doute est permis. Les nombreux défis sécuritaires et électoraux auxquels le Mali est confronté seront pour la presse l’occasion de faire preuve du sens de la responsabilité » a-t-il fait savoir.

Fousseyni SISSOKO

 

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