Présentation des vœux du M5-Rfp Mali Kura aux médias : « L’économie malienne est ébranlée par la crise énergétique et des décisions unilatérales des autorités », dixit Modibo Sidibé

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Lors de la présentation de ses vœux aux médias, le président du Comité stratégique du M5-Rfp Mali Kura a peint un tableau peu reluisant de l’économie malienne à cause notamment de la crise énergétique et de certaines décisions imposées par nos actuels décideurs politiques. Pour Modibo Sidibé, les réajustements stratégiques et des mesures socio-économiques d’accompagnement s’imposent aujourd’hui pour atténuer la souffrance des Maliens.

«Le Mali traverse l’une des plus graves crises de son histoire avec des conséquences socio-économiques majeures pour ses populations» ! Telle est la conviction exprimée par l’ancien Premier ministre et président du Comité stratégique du M5-Rfp Mali Kura, Modibo Sidibé.  «Le constat de la cherté de la vie est une triste réalité : le sucre, le riz, l’huile, les céréales, les matériaux de construction ont tous connu une augmentation notable», a-t-il argumenté. «Le panier de la ménagère est de plus en plus léger. Il urge donc que, au-delà des approches erratiques, le gouvernement prenne toutes les mesures nécessaires et indispensables pour juguler ce problème dont l’impact global affecte l’Etat, l’économie et la société malienne dans son ensemble», a  préconisé le président du M5-Rfp Mali Kura.

Et selon lui, «des mesures nécessaires doivent être prises urgemment pour contenir la hausse spectaculaire des produits de première nécessité par la distribution de vivres et d’aliments de bétail, le transfert monétaire aux ménages les plus touchés, le financement des travaux publics à haute intensité de main d’œuvre…». Malgré une croissance économique prévisionnelle de 5,3 % en 2025, principalement alimentée par l’extraction de l’or, le coton et le lithium, «l’économie malienne reste fortement dépendante des cours mondiaux de ses principaux produits d’exportation», a-t-il souligné.

Avec les ressources internes qui peinent à être mobilisées, une crise de liquidités sans précédent et donc un accès limité au financement régional et international pour satisfaire des besoins toujours grandissant des services publics, «comment envisager la réhabilitation des routes nationales, offrir une éducation de qualité à tous, améliorer les services de santé et assurer l’accès à l’énergie ?», s’est interrogé Modibo Sidibé face à la presse nationale et internationale.

Selon celui qui est aussi le président fondateur des Forces alternatives pour le renouveau et l’émergence (Fare Anw Wuli), la «crise énergétique inédite» que vit le pays depuis plus de deux ans «reste sans résolution et impacte lourdement les activités productives des Maliens, constituant de ce fait un élément majeur d’aggravation de la situation économique et sociale du pays». Ainsi, a déploré le leader politique, de nombreuses petites et moyennes entreprises ont soit fermé, soit réduit de façon drastique leurs activités, gonflant ainsi les chiffres déjà impressionnants du chômage dans le pays.

Avec une dette publique qui se situe autour de 56 % du PIB (produit intérieur brut), le Mali est exposé au risque de surendettement exigeant plus d’efforts aux particuliers et aux entreprises pour faire face au service de la dette qui avoisine désormais les 20 % du budget national. «Un surendettement qui ne se traduit pas par de meilleures conditions de vie des populations constituerait à coup sûr un goulot d’étranglement pour la croissance économique», a souligné M. Sidibé. De l’avis de cet homme d’Etat, «l’environnement des affaires et l’attractivité du pays se dégradent aussi…».

Ainsi, jadis un modèle pour les pays de la sous-région, «le Mali obtient désormais la note la plus faible au niveau de l’évolution du climat des affaires sur les huit pays de l’Union économique et monétaire ouest africaine (UEMOA)», a déploré l’ancien Premier ministre en se référant au bulletin statistique de la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’ouest (BCEAO). «Nous sommes attentifs à toutes les démarches qui réaffirment et renforcent la souveraineté économique, singulièrement sur les ressources minières, sauf à ne pas compromettre à terme les investissements… Il faut lancer un plan dans la durée pour donner à l’Etat les capacités requises pour dominer le secteur», a proposé le président du M5-RFP/Mali Kura.

Naturellement que le leader du M5-Rfp Mali Kura a aussi abordé la situation de la presse nationale. «Des médias et des journalistes se sont vu retirer leur autorisation d’exercer par la Haute autorité de la communication (HAC). Nous savons que les réalités du métier de journaliste sont exigeantes. Entre la quête d’informations précises, la nécessité d’une analyse équilibrée et les impératifs économiques du secteur, les défis sont nombreux», a souligné M. Sidibé. Et de poursuivre en rappelant qu’une «presse forte, crédible et respectée est un atout pour toute nation qui aspire à la stabilité et au progrès. Il est donc dans l’intérêt de tous de préserver un environnement propice à l’exercice de cette noble profession…».

Le président de la Maison de la presse, El Hadj Bandiougou Danté, a salué «le courage et la constance» du président du Comité stratégique du M5-Rfp qui a toujours soutenu la refondation de l’Etat, même avant l’élection présidentielle de 2018.

Kader Toé

 

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